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POLONAISES de Chopin

Publié le 20/09/2015

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POLONAISES de Chopin. C’est avec Fryderik Franciszek Chopin (1810-1849) que commence le nationalisme musical ; nourri de valeurs humaines et politiques, il ne répond pas à la recherche d’un style, mais à l’évocation d’une patrie lointaine. Exilé lui-même, Chopin créait et jouait des compositions spécialement  pour un groupe d’exilés polonais à Paris qui se réunissaient chez lui. A la différence de la populaire « mazurka », qui est une simple fleur des champs, la « polonaise » est la danse de l’aristocratie, cette aristocratie de Pologne où le seigneur, souverain et père de ses paysans, accumule dans son château tout ce qui peut orner et embellir l’existence. De ce passé chevaleresque et fastueux, les Polonaises sont un rappel et surtout une idéalisation. Leur forme, - une danse à 3/4 au rythme très marqué, -avait déjà eu un emploi fréquent dans l’art musical, mais Chopin seulement sut en raviver le schéma par toute la nostalgie de l’exilé, par l’élan belliqueux et frémissant du rebelle. Ses premières compositions en ce genre sont loin de l’aspect qu’il leur donna plus tard et s’approchent parfois de la Polonaise pré-weberienne, ni brillante ni fastueuse, mais plutôt tendre et caressante. Telle est la première de l’op. 71, en ré mineur (1827), huitième des éditions communes, où l’énergie du rythme est atténuée ; les raretés harmoniques propres aux Nocturnes n’en sont pas absentes, et pas même leur accompagnement typique à grands arpèges. L’op. 71 n. 2, en si bémol majeur (1828), d’une gaieté et d’une insouciance juvéniles, et l’op. 71 n. 3, en fa mineur (1828), où apparaît le rythme caractéristique de la « polonaise », bientôt submergé par des ornements et de brillantes fioritures, complètent cette triade de Polonaires posthumes. La première de l’op. 26, en do dièse mineur (1836), est, elle aussi, subjective et tendre plutôt que chevaleresque et pompeuse.

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