RAPHAËL : LA MADONE DU BELVÉDÈRE

« RAPHAËL LAMADONE DUBELVÉDÈRE 1506 Peintre italien Analyse ♦^ Cette œuvre représente la Vierge, assise dans un pré, les cheveux noués de manière à encadrer l'ovale parfait de son visage. La date M.D.VI est inscrite sur l'ourlet de son vêtement. Elle suit de ses yeux baissés l'Enfant Jésus, qu'elle retient de ses mains et qui est occupé à jouer avec la croix du petit Jean-Baptiste, age nouillé à gauche. Derrière les personnages, des prairies ponctuées d'arbres descendent en pente douce vers un grand lac ; de grosses collines émergent d'une écharpe de brume. À gauche, entre des taches de végétation, se dressent des palais et des clochers.Les montagnes se perdent vers le fond, se confondantavec le bleu du ciel. Les personnages, disposés selon une structure pyramidale,établissent entre eux un dialogue affectif tout en silences et en regards : cette fusion sentimentale estdirectement inspiréedu carton de Sainte Anne de Léonard de Vinci. Raphaël a également emprunté à Léonard ce sfumato qui nimbe le paysage lacustre identifié au lac ombrien de Trasimène, près de Pérouse. p PICTO 203 KUNSTHISTORISCHES MUSEUM VIENNE XVIe siècle Huile sur bois 113 x 88 cm L'œuvre Q Raphaël apeint cette Madone du Belvédère pendant son séjour àFlorence. Ilpourrait s'agir d'un des deux tableaux exécutés par le peintre pour Taddeo Taddei, une hypothèse également émise par Vasari. Devenue ensuite lapropriété de Ferdinand d'Autriche, l'œuvre fut déplacée àInnsbruck puis transportée en 1663 au château d'Ambras. Le tableau arejoint dix ans plus tard les collections impériales viennoises du Belvédère, lieu auquel l'œuvre doit son nom actuel. La Madone du Belvé dèreest également connue sous le titre deMadone du pré. Un dessinateur exceptionnel ^T Raphaël fut l'un des plus grands dessina teurs de tous les temps.

La majeure partie de son œuvre graphique est perdue, mais il nous reste heureusement plusieurs centaines de dessins qui nous renseignent sur sa manière de travailler. L'artiste adopta immédiatement la méthode de son maître, le Pérugin, qui faisait appel pour ses dessins à des modèles.

Les jeunes garçons pre naient la pose selon l'usage répandudans les ateliers de dessin, tandis que le peintre fixait la silhouette sur le papier, puis l'habillait avec le vêtement des personnages qu'il devait peindre. Raphaël surpassa finalement son maître en parvenant à créer le volume à partir de la ligne seule : contrairement à la plupart des artistes, il ne recourait pas à la hachure pour différencier les parties éclairées du premier plan des zones plus sombres du fond.

Il prenait toujours en compte dans ses dessins l'œuvre finale qu'il devait réaliser ; aussi réalisait-il systématique ment des études d'aprèsnature, très soignées, de têtes et de mains. Raphaël nerenonça jamais à ces dessins d'après nature, forçant même Bramante à prêter ses traits au Pythagore de L'École d'Athènes, qui orne l'une des chambres du Vatican. Ildemanda également à ses assistants de poser pour les personnages du Christ et des apôtres lors de la préparation des cartons des tapisseries des Actes des Apôtres. Photo Kunsthistorisches Muséum, Vienne Du même peintre : PICTO 195 à 210 c.

Nardini Editore.

1994VPCLarousse-Laffont pour l'édition française 1994. »