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Théodore Géricault

Publié le 26/02/2010

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Peintre, né à Rouen en 1791, décédé à Paris en 1824, d'une chute de cheval. A l'âge de vingt-trois ans, il entre dans l'atelier de Vernet, réputé pour ses études de chevaux, puis de Guérin qui l'initie à la tradition classique de David. De 1812 à 1816, l'artiste peint de nombreuses scènes militaires. Il acquiert sa renommée avec Officier de Chasseurs à cheval chargeant, exposé au Salon de 1812. Après un séjour en Italie où il découvre Michel-Ange et Raphaël, il se réinstalle à Paris pour réaliser une toile ambitieuse Le Radeau de la Méduse (1819). Il réalise de plus en plus de peintures inspirées de la vie contemporaine. Durant son séjour en Angleterre, le peintre découvre la lithographie. De cette époque, il renoue avec le thème du cheval dans des scènes de courses (Derby d'Epsom, 1821) et dans l'évocation pathétique de la dure réalité du cheval au travail. Mort prématurément, Géricault laisse également une impressionnante série d'oeuvres de malades mentaux, qui témoigne de sa quête émouvante de l'humain. Marquée par une exécution picturale audacieuse, son oeuvre annonce le Romantisme. Théodore Géricault était Normand. C'est peut-être pour cela qu'il réunit dans son génie la logique sévère, le sens juste des concordances et l'instinct de ce qui est grand d'un Poussin, avec l'ardeur, la fougue et l'attrait pour ce qui élève l'homme et le dépasse d'un Corneille. Il est voué, dès sa naissance, au rôle rare et ingrat de concilier les contraires. Car, en effet, d'éducation classique et admirateur enthousiaste de David, il est à juste titre considéré comme le père du romantisme. Épris de jeunesse et de force, aimant la vie violente et pleine, il est constamment hanté par la maladie et la mort. Impulsif lorsqu'il conçoit, il est lucide et méthodique lorsqu'il exécute. Beau, élégant, dandy et se plaisant en société, il se mêle aux jockeys et aux palefreniers, et choisit ses sujets dans les écuries et les casernes. Né en 1791, il entra en 1801 au collège Louis-le-Grand, où il fut un élève médiocre. Mais, dès cette époque, il dessine et observe le cheval. L'amour de ce bel animal remplit déjà toute son enfance. Il l'étudie dans les écuries et les marchés, il le retrouve le soir au Cirque Olympique. Franconi, l'illustre écuyer, devient son idole. Pendant les vacances, à Rouen et à Mortain, il cherche le cheval encore, ainsi que les hommes de métier qui s'en occupent, y compris un maréchal ferrant. Il se souviendra de tout cela dans les belles lithographies qu'il publiera plus tard.

« est impatient de tout savoir.

La mort même, dans ce qu'elle a de rigide et de sinistre, le captive, comme unepuissance d'expression nouvelle.

"M'occuper uniquement du style des maîtres", avait-il écrit dans une de ses notes.Aussi passe-t-il des heures innombrables au Louvre à copier les chefs-d'oeuvre.

Tous les grands l'intéressent.

Mais,dès cette époque, il paraît s'arrêter plus volontiers devant ses semblables : le Caravage, Rubens, Rembrandt, Spadaet même Carel Fabritius. Après des exercices sans importance, son premier grand tableau, l'officier de chasseurs à cheval, est de 1812.Rarement début fut plus sensationnel que celui de ce jeune homme.

Tout ce que Géricault était parvenu à savoir àforce de volonté, de travail et d'adresse, ainsi que son tempérament indomptable, éclatait dans cette toile.

La têtedu cheval surtout est une merveille d'expression sauvage.

L'artiste n'en peindra pas de plus belle.

Deux ans après, ilexpose le Cuirassier blessé. Le talent du peintre avait mûri dans l'intervalle.

Moins étudiée que la première, d'une facture plus expéditive, cetteseconde oeuvre est incontestablement la plus personnelle.

La puissance expressive, ce trait d'un art nouveau, y estdéjà très sensible.

Géricault en cherche l'accent, ici comme dans nombre de ses tableaux, non pas dans la têteseule, mais dans le mouvement du corps tout entier, dans la position qu'il lui donne et l'arabesque qui l'encadre. Il est très probable qu'à la même époque il commence à s'intéresser aux fauves.

Après lui, d'autres artistes, plusgrands peut-être, donneront à ce thème une expression plus éloquente.

C'est à Géricault pourtant que revientl'honneur d'avoir ouvert cette nouvelle voie. Après deux années, pendant lesquelles il produit peu, dégoûté peut-être de l'état de la France sous la Restaurationet tourmenté par un amour malheureux, il prend le chemin de l'Italie.

Il s'arrête d'abord à Florence.

C'est dans cetteville que Michel-Ange, "inventeur de l'idéal chez les modernes" comme l'appelle Baudelaire, lui apparaît pour lapremière fois. Après un séjour d'un mois en Toscane, il part brusquement pour Rome.

Ébloui par le tombeau des Médicis, il va toutdroit à la chapelle Sixtine.

Le plafond de celle-ci, le Jugement dernier surtout, mettent une marque ineffaçable sursa production.

Pour un certain temps, il vivra entièrement sous ce signe. Par un effet étrange cependant, ce n'est pas à Rome que le souvenir du colosse italien fut le plus tyrannique, maisbien plus tard et, à la réflexion, à l'époque de la Méduse.

A Rome, il est hanté plutôt par l'idée de style.

C'était, il enconvient, ce qui manquait à sa production passée.

L'influence de l'Italie se traduit donc par une manière plus pure,par presque un retour au classicisme.

Cela se peut suivre dans les différentes phases de la Course des chevauxbarbes, jusqu'à la splendide variante, sa dernière forme, du Musée de Rouen. Devant tous ces Italiens, Géricault se retrouve Français, ultime héritier de Poussin.

Le Marché aux boeufs, qui passepar les mêmes aspects que les Chevaux barbes, depuis le spectacle sauvage d'une mêlée qui mettait aux prises desbouviers brutaux et des boeufs, jusqu'à la scène plus claire, sinon plus calme, transposée dans un monde imaginaireoù des Titans nus s'emparent de taureaux en liberté, appartient aux mêmes préoccupations. Un désastre maritime accompagné de scènes épouvantables avait eu lieu en 1816.

L'opposition, à laquelle Géricaultappartenait de coeur, s'empara de l'événement et attaqua violemment le gouvernement.

D'autre part, l'image de ceshommes agonisants, de leurs supplices, des scènes affreuses allant jusqu'au cannibalisme qui ont dû se passer sur leradeau, frappe vivement la fantaisie du peintre.

C'est alors que se présente a sa mémoire le souvenir du Jugementdernier et, après de nombreux essais dont l'un se trouve dans un musée de Bucarest, il s'arrête à la compositiondésormais fameuse, gloire de la salle française du Louvre. Tout le monde a vu les études étranges sur des suppliciés et des cadavres que l'artiste entreprit, avant de sedécider à entamer le travail qui devait remplir la surface de l'immense toile.

Gros avec ses Pestiférés, Rubens, leCavarage le soutiennent de leurs leçons dans cette immense tâche.

Comment se fait-il donc que, malgré cesdiverses influences, la Méduse soit l'une des oeuvres les plus significatives et les plus originales du XIXe siècle etson auteur un novateur incontestable ? Un mot de Delacroix nous le fait comprendre : "Tout ce qu'il touche, il lerelève et le fait vivre d'une vie nouvelle". Géricault lance ainsi Michel-Ange et le Caravage dans la peinture française et rappelle à ses compatriotes lesbeautés de Rubens.

Il aplanit la route aussi bien au romantisme qu'au réalisme français naissant.

Delacroix, qui avaitvu la toile pendant que Géricault l'exécutait, en revint, toujours courant et comme fou, nous dit un confident dupeintre, jusqu'à son atelier.

Quels témoignages de la valeur exceptionnelle de cette oeuvre auront plus de poids quecelui-ci ? Mais le tableau ne fut pas vendu.

C'est pour l'exposer en Angleterre que son auteur entreprit son voyage,qui aura de grandes conséquences pendant la courte période qui lui reste à vivre. La vie à Londres l'intéresse et l'amuse.

Le spectacle de la rue, certes, est différent de celui de Paris et de Rome.Les types populaires, les excentriques y sont nombreux et l'attirent.

Il les introduit dans une série de lithographiesqui passent parmi les plus belles dans ce genre. Il fréquente aussi les expositions.

"Ici seulement, dit-il dans une de ses lettres, l'on connaît et l'on sent la couleur etl'effet".

Il se rappelle justement que la Méduse avait été blâmée pour son manque de couleur.

Son art sévère etdramatique, dépourvu de tout agrément, lui semble jurer avec les tons fleuris des peintres anglais.

Cette leçon ne. »

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