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Van Gogh: D'Anvers à Paris

Publié le 22/02/2012

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À la mi-novembre, Vincent avait déjà écrit à Théo qu'il était impatient de se rendre à Anvers, qu'il avait l'intention d'aller tout de suite voir les tableaux du peintre belge Leys, et qu'il imaginait que la ville était belle en hiver. Une autre motivation qui l'attire à Anvers, c'est son désir de voir une importante collection d'oeuvres de Rubens : « Rubens fait vraiment sur moi une forte impression. Je trouve ses dessins colossalements bons, je parle des dessins de têtes et de mains.
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« Montmartre, Théo peut montrer aux clients ce tableau, mais aussi d'autres oeuvres de Monet, ainsi que des oeuvresde peintres d'avant-garde comme Pissarro, Degas et plus tard, également, de Gauguin. La galerie de Théo offre ainsi à Vincent de grandes opportunités pour étudier les nouvelles créations artistiques - cequ'il a certainement fait avec le tableau de Monet qui a dû lui rappeler des souvenirs de sa période passée à LaHaye.

Les couleurs violentes et la construction verticale de la toile, les traits courts et vibrants du pinceaux ont,sans aucun doute, influencé sa façon de peindre, également en raison du fait que, pendant sa période parisienne,Van Gogh était très réceptif à toutes les nouvelles techniques de peinture qui l'entouraient. Pendant son séjour à Paris, Vincent n'écrit qu'à Théo, bien sûr quand ce dernier est en voyage.

L'été, Théo allait, laplupart du temps, en Hollande.

Vincent qui était devenu, en 1887, l'amant d'Agostina Segatori, une italiennepropriétaire du café des artistes « Le Tambourin », écrit à Théo qu'il a rompu : « Pour ce qui est de la Segatori, celaest une toute autre affaire, j'ai encore de l'affection pour elle, et j'espère qu'elle en a encore pour moi aussi.

Maismaintenant elle est mal prise, elle n'est ni libre ni maîtresse chez elle [...].

J'ai vu Tanguy hier, et il a mis dans lavitrine une toile que je venais de faire, j'en ai fait quatre depuis ton départ et j'en ai une grande en train.

Je saisbien que ces grandes toiles longues sont de vente difficile, mais plus tard on verra qu'il y a du plein air et de labonne humeur.

Maintenant le tout fera une décoration de salle à manger ou de maison de campagne.

» (462) Avec des amis comme Bernard et Signac, Vincent prend l'habitude d'aller peindre en plein air à Asnières, là où vitBernard, sur les bords de la Seine, dans les carrières de pierre en dehors de Montmartre, avec le tram à chevaux. Signac est toujours resté un ami fidèle de Vincent : en mars 1889, il lui rend visite à l'hôpital d'Arles et ilaccompagne Vincent dans son atelier fermé par les gendarmes, se démenant pour que son ami puisse récupérer lesoeuvres qui y étaient restées. À ce propos, Signac racontera plus tard que Van Gogh l'a emmené dans sa maison de la place Lamartine où il a vudes tableaux merveilleux, ses chefs-d'oeuvre : Les Alyscamps, Le Café de nuit, La Berceuse, L'Écluse, Vue desSaintes-Maries, La Nuit étoilée et d'autres, et il souligne la splendeur des murs blanchis à la chaux sur lesquelsressortent, dans toute leur fraîcheur, les couleurs de Vincent.

Après cette visite, Signac écrit une lettre rassuranteà Théo Van Gogh, lui racontant qu'il a pu aborder avec Vincent de nombreux sujets, même à caractère social.

Ilécrit également à Vincent et il lui promet de lui envoyer un ouvrage auquel il travaille, un livre sur l'esthétique desformes où un outil, le traité d'esthétique de C.

Henry, permet d'étudier les mesures et les angles, en voyant ensuitesi la forme est ou non harmonieuse, ouvrage qui doit avoir une grande portée sociale, surtout du point de vueindustriel. À Paris, Vincent peint également des portraits et Théo écrit à sa mère : « Il a fait deux portraits qui sont bienréussis mais toujours pour rien.

C'est dommage qu'il n'ait vraiment pas envie de gagner quelque chose parce que s'ille voulait, il le pourrait très bien ; mais on ne peut pas changer un homme.

» La période passée à Paris est riched'influences sur le plan du style et des couleurs qui sont assimilées, puis élaborées pour donner naissance à unemanière très personnelle.

Le sens de la couleur de Vincent arrive à sa pleine maturité, mais ces influencesl'oppressent à tel point qu'il commence à caresser l'idée de quitter Paris pour un endroit plus tranquille.

Un endroit oùil puisse élaborer encore mieux et avec plus de calme ses nouvelles découvertes, un endroit chaud et plein de soleiloù il puisse travailler dehors, dans la nature, pendant toute l'année.

Il écrit à sa soeur : « Mon plan, c'est d'aller,dès que je pourrai, passer quelque temps dans le Midi, où il y a plus de couleur, plus de soleil.

[...] Cet été tandisque je peignais des paysages à Asnières, j'y ai vu plus de couleurs qu'auparavant.

» (W1) Il jette son dévolu surArles, en Provence et, le dimanche 19 février 1888, Vincent quitte Paris.

« Durant le voyage j'ai pour le moins autantpensé à toi, qu'au nouveau pays que je voyais.

Seulement je me dis que plus tard tu viendras peut-être toi-mêmesouvent ici.

Il me semble presque impossible de pouvoir travailler à Paris, à moins que l'on n'ait une retraite pour serefaire, et pour reprendre son calme et son aplomb.

Sans cela on serait fatalement abruti.

» écrit-il à Théo dès qu'ilarrive en Arles (463).. »

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