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Van Gogh: De La Haye à Nuenen

Publié le 22/02/2012

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Après une querelle avec son père et une malheureuse histoire d'amour, la vie en commun dans le presbytère d'Etten est de plus en plus difficile pour Vincent qui décide, en décembre 1881, de louer un atelier à La Haye. Il est attiré à La Haye par son amitié avec Mauve et aussi par son besoin toujours croissant de rencontrer d'autres peintres. Il connaissait l'activité des peintres de l'école de La Haye depuis l'époque où il travaillait pour la maison Goupil. Cependant, l'amitié avec Mauve se brisera bientôt et Vincent rentre en contact avec des peintres plus jeunes comme De Bock, Van der Weele et Breitner.
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« sur l'épaule.

C'est la seule représentation du tableau et elle nous renvoie à l'une des sources d'inspiration de VanGogh, la toile de Millet représentant l'église de Gréville, où marche un paysan portant une houe.

Cette premièrepeinture ne nous est pas parvenue.

La deuxième version, où est représentée l'église, les arbres avec quelquesfeuilles, la haie et trois petits groupes de personnes, se trouve au musée Van Gogh d'Amsterdam.

Au cours d'unexamen récent du tableau, on a retrouvé à la radiographie la première version de la peinture.

Van Gogh les avaitréalisées l'une sur l'autre et la radiographie montre les modifications apportées.

La houe est nettement visible sur lefond formé par la petite église et perce au-dessus de la haie.

On remarque aussi les taches blanches dues aux trousdes clous sur la toile. Il est évident que pendant cette période il s'occupe de sujets et de techniques que l'on retrouve aisément dans lestableaux et les dessins de la période parisienne.

Pour les sujets, un exemple en est le clocher de Nuenen, avec satour tronquée et les corneilles voletant autour des fenêtres vides et qu'on peut mettre en rapport, par sa vigueur,avec le tableau de l'église d'Auvers. En ce qui concerne les tisserands, ce qui séduit Vincent Van Gogh n'est pas uniquement le côté pittoresque del'ensemble, mais aussi la machine en elle-même.

Au mois d'avril 1884, il écrit à Van Rappard : « Pour ce qui est du "Métier de tisserand ", c'est une étude de la machine faîte sur place du premier jusqu'au dernier coup de crayon.C'était ardu ; du fait que j'avais du m'installer trop près du métier, il m'était très malaisé d'évaluer les proportions.[...] Lorsque j'eus assez soigneusement mis la dernière main au dessin, je trouvai si insupportable de ne pasentendre claquer les lattes que j'y ai mis le spectre.

» (R44) Au cours de l'hiver 1884, Vincent commence à peindre et à dessiner des portraits de paysans.

Il s'agit d'études pourarriver finalement à une composition de groupe à l'intérieur d'une cabane.

Plusieurs de ces portraits sont unetroublante représentation de la vieillesse ou de la dureté du travail.

Il raconte à Théo : « Je suis très occupé àpeindre ces têtes.

Je peins toute la journée, et je dessine le soir.

J'en ai déjà ainsi peint sûrement une trentaine, etdessiné autant.

» (394); et encore : « En ce moment je peins non seulement tant qu'il fait jour, mais même le soir àla lampe, dans les chaumières, alors que j'ai grand'peine à distinguer quelque chose sur ma palette.

C'est afin desaisir, autant que faire se peut, quelque chose des effets caractéristiques de l'éclairage à la lumière, par exempleune grande ombre portée sur un mur.

» (395) En avril, il élabore encore une synthèse de sa pensée sur LesMangeurs de pommes de terre : « J'ai eu en main, pendant tout cet hiver, les fils de ce tissu, cherché à encomprendre le modèle définitif ; si le tissu a pour finir un aspect rude et grossier, les fils n'en sont pas moins choisisavec soin et selon certaines règles.

Et il se pourrait bien que ce soit une vraie peinture de paysans.

Je sais quec'est cela.

Celui qui préfère voir le paysan fade, qu'il passe son chemin.

Quant à moi, je suis pénétré de cette véritéqu'à la longue ce qui donne les meilleurs résultats, c'est de les peindre dans leur rudesse plutôt qu'en leur prêtantune joliesse conventionnelle.

Une fille de paysan est, selon moi, plus belle qu'une dame, dans sa jupe et sa camisolebleues, poussiéreuses, rapiécées, à quoi le temps, le vent et le soleil ont donné les nuances les plus délicates.

Maisqu'elle mette une robe de dame et ce qu'il y a d'authentique en elle est parti.

Un paysan, dans son costume defutaine, est plus beau dans son champ que tel qu'il va le dimanche à l'église dans la jaquette d'un monsieur. Pour la même raison, on aurait tort, selon moi, de donner à un tableau de paysans un certain poli conventionnel.

Siune peinture de paysans sent le lard, la fumée, la vapeur qui monte des pommes de terre, tant mieux ! Ce n'est pasmalsain.

Si une étable sent le fumier, bon ! Une étable doit sentir le fumier.

Si un champ exhale l'odeur de blé mûr,de pommes de terre, d'engrais, de fumier, cela est sain, surtout pour les citadins.

» (404) Le 26 mars 1885, le père de Vincent, le pasteur Theodorus Van Gogh, meurt subitement.

Vincent est profondémenttouché par la mort de son père et, en octobre, il peint une nature morte représentant une Bible ouverte, reliée encuir sur fond foncé avec un premier plan jaune-brun. Les difficultés rencontrées avec le curé catholique de la paroisse et avec les habitants de Nuenen le privent demodèles.

Vincent décide donc à la fin de l'été de partir.

Il est aussi de plus en plus intéressé par les techniquesnouvelles des peintres français dont Théo lui parle dans ses lettres écrites de Paris.

Une longue dissertation qu'ilenvoie à Théo sur les théories de la couleur, fondée sur les idées de Delacroix, montre à quel point il est en traind'approfondir les impulsions nouvelles de son art et comment il sent le besoin d'élargir son horizon.

Il part pourAnvers au mois de novembre : « Quant au fait que je sentirai sûrement le manque d'un atelier à Anvers, oui, c'estbien vrai.

Mais il faut que je choisisse entre un atelier sans travail ici et du travail sans atelier là-bas.

» (435). »

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