VISION DE SAINT EUSTACHE de Pisanello

« VISION DE SAINT EUSTACHE Ve rs 1430 Peintre italien Analyse ...- Dans un monde fantastique peuplé d'ani­ maux farouches , un cavalier qui n'est autre que saint Eustache reste pétrifié sur son cheval à la vue d'un cerf portant un crucifix entre ses bois.

Tout semble immobile, à part un lévrier qui pour­ suit un lièvre en bas à gauche.

Le caractère arti­ ficiel et idéalisé de la scène résulte de la disposi­ tion fortuite des animaux et des dimensions du bosquet au premier plan , mais aussi de son atmo­ sphère nocturne.

Ici, Pisanello se pose d'une part comme le digne héritier de Gentile da Fabriano, principal représentant du « gothique fleuri » italien, et montre d'autre part des liens étroits avec la pein­ ture française, notamment les frères Limbourg.

Ce n'est qu'à la fin du xrx e siècle que Bode le reconnut comme œuvre de Pisanello.

Sa date d ' exécution a été jadis controversée .

Certains cri­ tiques penchaient pour une œuvre de jeunesse, peinte vers 1430; d 'autres plaidaient pour une œuvre tardive, vers 1450.

Le problème provient du rapport étroit de ce panneau avec les fresques de l'église Sainte-Anastasie de Vérone , dont il ne xve siècle Gothique international Huile sur bois 54,6 x 65 ,4 cm reste malheureusement que le fragment de Saint Georges et la Princesse , exécuté vers 1450 .

On a d ' ailleurs remarqué que pour tous deux l'artiste a utilisé des dessins (dont beaucoup sont aujour­ d'hui au Louvre) représentant des chevaux et des cavaliers.

Mais il est très possible que pour les fresques de Sainte-Anastasie , l'artiste ait réutilisé des dessins demeurés dans son atelier, pratique habituelle du temps.

L'œuvre C Le panneau paiVint à la National Gallery de Londres en 1895 , en provenance de la collection Ashbumam .

Bien, que dans les dernières années de sa vie, Pisanello ait travaillé pour beaucoup de cours prestigieuses comme celle des Este à Ferrare , ou celle d'Alphonse d'Aragon à Naples , il reste pos­ sible que la Vision de saint Eustache lui ait été commandée par Gon zague , seigneur de Mantoue.

Il existe au musée du Louvre un dessin préparatoire du cheval et de son cavalier.

Pisanello et les arti stes florent ins + Tout au long de ces années où l'on expéri­ mentait à Florence les diverses possibilités de l'application des lois de la perspective, Pisanello continuait à suivre la voie du « gothique fleuri », se révélant ainsi le plus grand héritier de Gentile da Fabriano , lequel avait justement exécuté à Florence son chef-d'œuvre, L'Adoration des Mages, aujourd'hui aux Offices .

Pendant son séjour à Rome, au cours de l'année 1433, il ren- Du mêm e pein tre : PIC TO 38 et 38 b © Nardini Ed itore.

1995.

Liriade pour l'édi t ion française, 1995.

contre Masaccio, Donatello et Brunelleschi , et admire ensuite leurs œuvres lorsqu'il passe par Florence pour retourner en Italie du Nord.

Cer­ tains dessins de perspective montrent que , tous comptes faits , Pisanello avait parfaitement compris la portée des nouvelles théories de Bru­ nelleschi ou d'Alberti , mais malgré tout, ses réfé­ rences florentines restèrent Ghiberti, Masolino da Panicole et Lorenzo Monaco .

Photo Nationa l Gallery, Lond r es 37-02. »