Alain Finkielkraut : un déclinologue ?
Publié le 05/11/2012
Extrait du document

il est certain que le matérialisme et l’individualisme à outrance conduisent à la destruction de la culture et de
la civilisation. Curieusement le pessimisme de nos philosophes rejoint l’analyse des ayatollahs et de Ben
Laden sur la destruction de l’Homme par l’Occident.
Alain Finkielkraut ne cesse d’approfondir la question de la mémoire et du rapport entre tradition et modernité.
Il considère qu’obnubilés par l’idéologie du changement, les contemporains auraient perdu tout rapport à la
tradition et à l’héritage.
Conclusion : Le style d'Alain Finkielkraut est particulièrement déroutant. Il est, au début, parfois difficile de
distinguer le point de vue de l'auteur, tant il mêle l'ironie « jaune « avec beaucoup d'ardeur.

«
coût humain terrible.
Dans une époque d’hypermnésie concernant le nazisme, l’esclavage moderne ou la
colonisation, les progressistes sont régulièrement frappés d’amnésie devant le totalitarisme communiste.
La
marche vers « l’homme nouveau » semble être reprise.
Mais ces passions militantes ne sont aujourd’hui plus
monopolisées par la gauche communiste mais par des élites politiques et culturelles ayant le « goût pour
l’avenir ».
Promesses de grandeurs mêlées à des promesses de bonheur.
Toutefois, ce jeu de promesses laisse entendre que non seulement la France n’est pas sortie de l’Histoire
mais qu’elle est vouée aux plus hautes destinées.
Pourtant chacun est capable de faire un constat simple
en ce qui concerne le contexte international : l’histoire ne passe plus par la France, ni même par l’Europe.
Ce qui ne signifie en aucun cas une disparition de l’attachement national, renforcé au contraire par les
réactions face à la mondialisation perçue comme une menace.
Devant les nouveaux grands enjeux
internationaux, l’influence de la France n’a cessé de décroître.
Et malgré l’optimisme officiel des politiques et
de certains intellectuels, les experts analysent la conjoncture en terme de crise (Etat-nation, Etat-
Providence, famille, natalité, autorité, école, etc.).
On se demande donc comment échapper aux mauvais rêves, voire aux cauchemars d’avenir ? Les citoyens
ont de bonnes raisons
d’être déclinistes ou décadentistes.
Dès lors, il est surprenant de trouver chez les pourfendeurs des
déclinologues le mariage d’une fierté arrogante et d’un optimisme forcé.
Quelles sont les raisons de cet
aveuglement à demi volontaire ? Leszek Kolakowski donne un semblant de réponse en écrivant : «
L’aveuglement est un élément nécessaire de l’existence, tant pour les individus que pour les nations.
Il
procure à tous la sécurité morale ».
Ainsi, l’anti-déclinisme est une sorte de condensé de « religion du progrès ».
Il en résulte des tâches
militantes comme faire taire les « grincheux » qui ne voient que le côté négatif de la mondialisation, châtier
les « sceptiques » qui refusent d’adhérer à la vision enchanté du présent et du futur ou moquer les
« conservateurs qui ont peur du changement ».
II/ C’est là que les déclinologues interviennent en tirant la sonnette d’alarme sur une société du « n’importe
quoi ».
Clarifions rapidement.
Le déclin n'est pas la décadence.
La crainte de l'avenir n'a pas pour conclusion
logique un diagnostic de déclin ou une vision de la décadence.
Elle peut justifier une crispation sur le
présent, quelque chose comme un chauvinisme du présent : vouloir conserver à tout prix ce qui semble
s'envoler.
Un «décliniste» n'est pas nécessairement pessimiste : il peut n'être qu'un progressiste
provisoirement déçu, ou un optimiste traversant une phase dépressive..
»
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