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Alexander Calder

Publié le 17/01/2022

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(1898-1976)

Alexander Calder insuffla le mouvement à la sculpture, mais ne se considéra pas vraiment comme un sculpteur. Né à Philadelphie de parents et grands-parents artistes, il n'envisageait pas de faire carrière dans l'art, peut-être en réaction contre son milieu familial. Il poursuit donc ses études et acquiert un diplôme d'ingénieur, qui lui permet d'entrer dans un bureau d'ingénieurs, où il travaille pendant quelques années. Cette profession réussit cependant à éveiller son attention au dessin, ce qui le décide à suivre des cours du soir dans une école de New York. En 1924, il crée quelques illustrations pour un journal de la Police, puis réalise un certain nombre d'esquisses pour un cirque. L'expérience lui semble enthousiasmante. Il prend des croquis de tous les animaux et assiste

« et s'allongèrent.

Enfin, sur les conseils d'un ami, il crée sa première sculpture intégrale­ ment formée de fils métalliques: une statue de Joséphine Baker d'environ un mètre de hauteur (1926).

Elle fut suivie de bien d'au­ tres, représentant des acrobates, des joueurs de tennis, de plus en plus élaborées, de plus en plus vivantes, aux contours de plus en plus nets, grâce à l'habileté croissante de leur au­ teur.

Il visite, en 1930, l'atelier du peintre hollandais Piet Mondrian (1872-1944) et y reçoit ce qu'il appellera plus tard "un choc révélateur", qui modifia totalement sa vision personnelle.

Des panneaux brillants de cou­ leurs vives, rouge, bleu et jaune, en garnis­ saient les murs d'un blanc immaculé. Et Cal¬ der se mit à réfléchir: "Quel merveilleux ef­ fet on obtiendrait si tout cela se mettait à bouger!" Après cette visite, il abandonna la sculpture figurative et réalisa des composi­ tions plus abstraites de cercles et de rectang­ les, qui traçaient des formes variées et étaient reliées à une base fixe attenante au mur.

De petits moteurs électriques ou des manivelles servaient à les mouvoir, et le peintre français Marcel Duchamp les baptisa du nom de mo­ biles.

Mais l'artiste, se lassant de l'activité contrô­ lée de ses créations, se souvint d'avoir vu en Californie des cloches à vent chinoises.

Il suspendit alors à un support différents ob­ jets, dont les formes s'équilibraient. Ainsi, le vent ou tout déplacement d'air, provoqué par le va-et-vient des spectateurs, pouvait les mettre en mouvement.

Le mobile, tel que nous le connaissons actuellement, était né.

Les compositions souples et virevoltantes de Ci-dessus: Figurine en fil.

de fer de près d'un mètre de hauteur, re­présentant Joséphine Baker (1926). Calder créa d'autres sculptures avec du fil de fer dont une femme de plus de deux mètres de hauteur intitulée Printemps et un Romulus et Remus accompa­gné d'un loup de trois mètres et demi de longueur.

Ci-dessous: Une photographie de Calder dans son atelier.

Cet ar­tiste polyvalent s'adonna à la sculpture, à la peinture, au des­sin, façonna des bijoux et illustra des livres comme les Fables d'E­sope (1931).

Calder se trouvaient aux antipodes des vertus de solidité et de durabilité généralement attri­ buées à la sculpture.

Mais cette forme d'art a toujours tenu compte de l'espace, puisque la sculpture s'isole en partie de son environne­ ment atmosphérique. Les mobiles de Calder précisent la forme de cet espace particulier dans l'espace général. Mais le mobile tente aussi de démontrer que cet "espace interne" est continuellement en mouvement.

Il bouge et rappelle le mouvement majestueux d'une cascade lente ou le pas dansant d'une femme descendant un interminable escalier.

Il pivote en créant l'illusion d'un volume en perpétuel­ le mutation.

Calder fut le premier à lancer l'idée de parti­ cipation du spectateur à la parfaite mise en valeur de l'oeuvre, puisque son rôle est de mettre en mouvement ce que l'artiste a créé.

Et cette intervention lui est naturelle, car la plupart de ceux qui admirent une telle com­ position "au repos" ne peuvent s'empêcher de la toucher pour en vérifier la mobilité.

Calder fait ainsi appel à l'inconsciente atti­ rance que le jeu réveille en chaque être hu­ main.

Certains mobiles sont inattendus.

Il en est un, par exemple, où le simple fait de tou­ cher une petite balle rouge à une de ses extré­ mités, provoque une ondulation qui traverse tous les objets suspendus et fait pivoter un grand disque noir à l'autre extrémité. Quel­ ques mois avant sa mort, le Whitney Mu­ séum of American Art de New York organisa une exposition rétrospective de sa produc­ tion.

Elle contribua largement à renforcer sa réputation de fertilité créative, de vitalité, d'intelligence et d'esprit inventif.. »

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