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Asturias (Miguel Angel)

Publié le 03/01/2012

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Romancier, poète, conteur des légendes de la mythologie indienne et diplomate de carrière (nommé ambassadeur du Guatemala à Paris en aoOt 1966), Miguel Angel Asturias est un écrivain engagé, qui veut témoigner sur le drame de son pays, l'oppression des humbles, leurs aliénations. Son roman "Monsieur le Président« (1952), salué comme un chef-d'oeuvre de la littérature latina-américaine, donne un tableau réaliste de la dictature en Amérique centrale. Le manuscrit attendit vingt ans avant d'être publié et valut une arrestation à l'auteur lors de son exil en Argentine. Après avoir reçu le Prix Lénine de la paix, Miguel Asturias figure parmi les candidats au Prix Nobel de littérature.

« MIGUEL ANGEL ASTURIAS né en 1899 QUE ce 'oit dam l'étroit bmeau du joumal radiophonique de Guatemala « Diaâo del Aiœ », où je l'ai connu jadis, dans un restaurant du Quartier latin ou dans le grand appartement de Buenos Aires toujours empli de livres et d'amis choisis, Miguel Angel Asturias donne une impression de puissance tranquille et réfléchie, puisée aux sources mêmes de la Nature américaine au sein de laquelle il est né.

C'est dans ce Guatemala de la Asunci6n que naquit l'écrivain, dans la quiétude bourgeoise d'une petite ville semi-espagnole, semi-coloniale, baignée de mysticisme et de sensualité baroque et colorée, superstitieuse et traversée de brusques fièvres modernistes.

Il s'en évade pour connaître une jeunesse rurale chez les paisibles Indiens Mayas, avec les chasses étranges, l'incendie des bois pour donner du terrain aux semeurs de maïs, les incan­ tations des sorciers aux bords des lacs mystérieux ou des énormes fleuves tropicaux, dans les villages primitifs où rien n'a changé depuis le peuplement du monde.

Puis l'adolescence inquiète et turbulente sous des dictatures diverses mais également implacables, les grèves estudiantines, le dégoût d'une société pourrie et la création de groupes rebelles qui l'amène plus souvent en prison qu'à la Faculté.

Il s'en évade en 1923 pour gagner Londres, puis Paris, qui sera pendant dix ans le centre de ses activités intellectuelles.

Mais les cours de la Sorbonne sont traversés de nostalgiques sou­ venirs qu'il réunit sous le titre de Légendes du Guatemala.

Déjà il prépare en lui ce livre magistral de Monsieur le Président, dans lequel il concentrera ses révoltes, ses élans visionnaires et cet amour infini pour la liberté de son pays.

Nombreux voyages à travers le monde; fréquentation assidue des grands écrivains de ce temps, d'Anatole France à Valéry, Unamuno, Pirandello, Benedetto Croce, Maeterlinck et Alfonso Reyes.

Il participe dès le début au mouvement surréaliste d'André Breton et se mêle à tous les mouvements révolutionnaires de l'esprit et de l'art.

De retour chez lui, en 1933, il s'installe en Argentine comme attaché culturel dès 1947 et là, il écrit ses meilleurs ouvrages : Hombre de maïz, Viento fuerte, El papa verde, Los ojos de los Ente­ rrados et Week-end au Guatemala, tantôt représentant officiel de son pays, tantôt exilé politique.

Et c'est à nouveau en Europe qu'il mûrit actuellement son œuvre de romancier ou de pamphlétaire.

Il est certainement de nos jours le conteur le plus original des écrivains d'outre-Atlantique.

Prose et poésie s'ajustent harmonieusement dans ses récits où la richesse plastique de la forme, l'orchestration des aventures, les formules dynamiques de chaque image ou de chaque phrase font de lui un poète narrateur d'avant-garde d'une originalité inimitable.

Il sait, mieux que personne, transvaser les vieilles cultures européennes dans celle des vieux peuples pré-colombiens dont les sangs divers bouillonnent en lui.

Il capte aussi bien les savants PHOTO G.

FREUND. »

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