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ATTILA JOZSEF

Publié le 20/04/2012

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Ce sont bien là des expressions d'un poète militant. Et, chez lui, la fusion fut complète entre le révolutionnaire et l'homme intime. Rien de plaqué. Tous ses vers jaillissent des profondeurs, quel que soit le thème du poème. Les poèmes d'Attila J6zsef vous prennent, vous accrochent; ils vous lancent du réel à la face, ils vous plongent dans ce réel. « Poète noir«, sans doute, mais ses poèmes sont noirs et rouges, rouges d'une flamme qui est la négation de l'atroce par l'espoir et la volonté. Ce qui frappe tout de suite dans la poésie d'Attila Jozsef, c'est sa franchise, sa brutalité même, sa manière directe. C'est aussi la précision et c'est ce ton de vérité....

« Alais elle étendait le linge luisant, k!ontait, sans gronder, sans me regarder.

Le linge gonflé bruissait à présent, Je le voyais voler, tourbillonner.

Je ne me plaindrai plus.

Il est trop tard.

Elle est maintenant géante à mes yeux, Ses cheveux gris sur le ciel sont épars.

Dans l'eau du ciel elle dissout le bleu.

Le premier recueil d'Attila J6zsef, le Mendiant de la Beauté, préfacé par Gyula Juhâsz, paraît en 1922.

Il fréquente la Faculté des lettres de Szeged, en est chassé pour un poème de révolte, gagne sa vie en vendant des livres, est employé de banque, publie en 1925 un second recueil de poèmes : Ce n'est pas moi qui crie.

En septembre 1926, il quitte la Hongrie sur laquelle règne le régent Horthy, vient à Paris où il fréquente la Sorbonne, fait la connaissance d'écrivains français, notamment de Tristan Tzara, étudie les auteurs marxistes et lit les poètes français, se passionne surtout pour Villon.

Il sera toujours du côté des vaincus, des opprimés, des maudits.

Rentré en 1927 dans une Hongrie en pleine crise économique, sa santé ébranlée par les privations, la vie en marge, il publie en r 929 son troisième recueil de poèmes, Je n'ai ni père ni mère, et participe à la vie politique.

De révolté il est devenu révolutionnaire.

En 1930, il adhère au Parti Communiste de Hongrie, alors clandestin.

En 1931, il publie un nouveau recueil de poèmes, Abats les chênes, que le Parquet fait saisir.

Tandis que le régime Horthy se fascise de plus en plus, la santé d'Attila j6zsef se détériore.

Entre certains milieux du Parti Communiste et lui, des malentendus s'accumulent; à la fin de 1934, les liens sont rompus.

Mais rien n'est changé dans l'attitude du poète.

Et cette époque de solitude, de misère, de maladie, est une période de grande création poétique où se situent ses principaux poèmes révolutionnaires.

Il lutte contre la schizophrénie.

Un nouvel amour.

Des hospitalisations successives.

Et le 3 décembre 1937, il se jette sous un train à Balatonszârszo.

IL y avait en Attila J6zsef un gavroche, un gavroche qui aurait vécu de 1905 à 1937, dans une Hongrie féodale et fasciste.

Pauvreté, solitude, abandon, faim, maladie, suicide...

Mais aussi bonté, tendresse, passion, humour, rage, révolte et rire, et la volonté de changer cette vie, la volonté révolutionnaire.

Les feuilles bruissent comme des tracts ...

Gronde, camarade forêt ...

Ce sont bien là des expressions d'un poète militant.

Et, chez lui, la fusion fut complète entre le révolutionnaire et l'homme intime.

Rien de plaqué.

Tous ses vers jaillissent des profondeurs, quel que soit le thème du poème.

Les poèmes d'Attila J6zsef vous prennent, vous accrochent; ils vous lancent du réel à la face, ils vous plongent dans ce réel.

« Poète noir», sans doute, mais ses poèmes sont noirs et rouges, rouges d'une flamme qui est la négation de l'atroce par l'espoir et la volonté.

Ce qui frappe tout de suite dans la poésie d'Attila Jozsef, c'est sa franchise, sa brutalité même, sa manière directe.

C'est aussi la précision et c'est ce ton de vérité.

Ses images éclatent comme hors de sa dure vie; elles sont puisées dans son expérience de miséreux, d'errant, de militant; elles portent aussi la forte empreinte de son pays.

Il s'est dit, à juste titre, fils de la rue et de la terre hongroise.

Qu'il nous soit permis de remarquer qu'il l'était aussi de la poésie française qu'il a beaucoup lue, qu'il a aimé traduire.

Attila Jozsef a le don d'exalter, d'élever toute chose à cette hauteur où la défaite personnelle devient victoire sur le malheur.

Toujours il dénonce, au nom précisément de cette hauteur qu'il atteint dans le poème.

Et, de ce fait, en dénonçant, il annonce, il annonce en poète.

GUILLEVIC 433. »

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