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ATTILA de Corneille

Publié le 15/02/2019

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ATTILA, tragédie de Corneille (1667), mettant en scène la mort du roi des Huns, présenté comme le type du tyran machiavélique et obsédé par le désir d'établir un pouvoir absolu en politique et de détruire toute forme de sincérité amoureuse. L'hémorragie qui abat le héros fit, par son caractère peu conforme au tragique traditionnel, tomber aussi la pièce.

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« Attila DE CORNEILLE (Fiche de lecture et analyse) Il y a, nous l'avons dit, bien de la galanterie dans Othon.

Mais elle y est tout de même au second plan.

Au contrairegalanterie et grands intérêts s'équilibrent dans Y Attila pour que les galants et les héroïques y trouvent chacun leurplaisir.Rappelons d'abord que si Attila peut nous apparaître comme une pièce médiocre et par moments ridicule elle a eu unvif succès.

Il est tout à fait probable que l'épigramme bien connue de Boileau : Après l'Agésilas Hélas !Mais après l'Attila Holà ! signifie : « Hélas, Agésilas était bien mauvais ; mais pour Attila, holà ! c'est tout autre chose ; la pièce est belle »(ce qui d'ailleurs explique bien mieux le mais et ce qui s'accorde avec l'admiration qu'exprime Boileau pour Alexandredans sa satire du Repas ridicule).Quoi qu'il en soit, voici la pièce : ACTE PREMIERNous sommes au camp d'Attila « dans la Norique » (c'est-à-dire du côté du Danube), Attila expose à Octar «capitaine de ses gardes » que, sans doute, il est le fléau de Dieu mais quela noble ardeur d'envahir tant d'états Doit combattre de tête encor plus que de bras ;et que c'est pour l'avoir oublié qu'il a été vaincu aux champs catalauniques.

Mais il saura maintenant se servir de satête.

C'est pour cela qu'il a obtenu de Valentinian, empereur de Rome, qu'il lui envoie sa sœur Honorie pour l'épouseret de Mérovée « roi de France » qu'il lui confie sa sœur Ildione, également pour l'épouser.

Mais laquelle choisir ? Quelest le mariage qui lui assurera le plus d'avantages politiques ! Dans tous les cas le frère de celle à qui il s'unira serason allié ; et l'autre sœur sera un otage contre la colère de l'autre frère.

Arrivent Ardaric, roi des Goths et Valamir,roi des Ostrogoths, deux rois soumis, en réalité prisonniers.

Attila les a fait venir pour les consulter.

Épousez Ildione,dit Valamir.

Épousez Honorie dit Ardaric.

Et tous les deux font une copieuse démonstration des raisons politiques quijustifient leur choix ; exposé où Corneille étale avec complaisance son érudition historique et sa sagacité dediplomate.

Attila n'est pas content « Je vous ai fait venir pour me décider (en réalité pour rejeter sur eux laresponsabilité de son choix) ; et vous me donnez des avis contraires :Accordez-vous ensemble et ne contestez plus. Dès qu'il est sorti Valamir et Ardaric sont obligés de reconnaître qu'il leur est impossible de s'accorder.

Tout l'étalagede leur science politique est un masque : si Ardaric a conseillé d'épouser Honorie c'est parce qu'il aime Ildione ; siValamir a défendu le mariage avec Ildione, c'est parce qu'il est épris d'Honorie.

Aucun accommodement n'estpossible.Allons, et du succès laissons en faire au sort. ACTE IIHonorie confie à sa confidente son cruel embarras.

Elle est d'une part parfaitement cornélienne (c'est- à-dire,répétons-le, fidèle à un idéal qui est commun à Corneille et à ses contemporains).

Elle est ambitieuse et sonambition ne sera satisfaite que si elle est la femme du plus puissant :Je ne veux point de rois qu'on force d'obéir.Mais le plus puissant c'est Attila qu'elle déteste et celui qu'elle aime c'est Valamir, un roi qui doit obéir.

Excellentprétexte pour une pointe :Mon âme des deux parts attend même supplice;Ainsi que mon amour ma gloire à ses appas !Je meurs s'il me choisit ou ne me choisit pas.Quand Valamir vient lui déclarer sa flamme, c'est la gloire qui l'emporte : « Régnez comme Attila je vous préfère à lui».

Le pauvre Valamir en est tout déconfit.

Et le pauvre Ardaric ne sortira pas plus content de son entretien avecIldione.

Ildione ne se soucie pas de gloire.

Elle a même la pudeur effarouchée que Cathos et Madelon exigent desbelles, tout au moins quand on commence à leur parler d'amour : « M'aimez-vous, demande Ardaric :pour le moins dites que vous m'aimez ! » ILDIONEDe quelque trait pour vous que mon cœur soitfrappéCe grand mot jusqu'ici ne m'est point échappéPar surcroît elle est fille d'obéissance.

Elle sait que son devoir est d'épouser celui que son père juge bon de luidonner pour mari, même si elle le déteste :Je recevrai sa main d'un œil aussi contentQue si je me donnais ce que mon cœur prétend.Enfin cette soumission peut la conduire à des destins qui redeviennent cornéliens.

Femme du tyran elle aura la viedu tyran entre ses mains :Et de ce même coup qui brisera mes fers. »

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