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AUTEUR: BERNANOS Georges

Publié le 17/01/2022

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bernanos

(1888-1948)

VIE D'ascendance lorraine par son père et berrichonne par sa mère, G. Bernanos naquit à Paris le 20 février 1888. Son enfance écoulée à Fressin (Pas-de-Calais), il fut élève de collèges religieux où il accomplit de sérieuses études. Dès 1906, il put partager son temps entre la préparation de deux licences (lettres et droit) et une collaboration monarchique à « L'Action française «. D'abord réformé, il réussit à s'engager en 1914 et fit la guerre dans les tranchées. En 1917, il épousait Jeanne Talbert d'Arc, descendante du frère de Jeanne d'Arc, puis, devenu inspecteur d'assurances, il commença d'écrire dans les gares et les hôtels. C'est seulement en 1926 qu'il publia « Sous le soleil de Satan «, roman que la critique et le public accueillirent avec enthousiasme. Il décidait alors de vivre de sa plume, et ce fut le début d'une vie difficile. A la suite d'un grave accident de motocyclette, il s'installa aux Baléares où il écrivit son chef-d'oeuvre : « Journal d'un Curé de campagne « (1936). La guerre d'Espagne le forçant à quitter Majorque, il partit vivre à Toulon, y rédigeant un terrible pamphlet : « Les Grands Cimetières sous la lune « (1938). Et ce fut le lointain séjour au Brésil, où il devait résider jusqu'en 1945. De retour en France, il multiplia les articles politiques et, fidèle à son nomadisme, gagna en 1947 la Tunisie où il composa sa dernière oeuvre : « Dialogues des Carmélites. « Ramené pour une opération à Paris, G. Bernanos y mourut le 5 juillet 1948.

bernanos

« Le tournant de la guerreEn attendant, la Première Guerre 11 mondiale éclate.

Bernanos, ré formé en 1908, réussit grâce à ses relations àêtre incorporé dans une brigade de spahis comme agent de liaison.

Blessé, il réintègre son poste dès la fin de saconvalescence ; de nouveau évacué à Vincennes, il reprend du service.Le 11 mars 1917, à Vincennes, son ami bénédictin, dom Besse, bénit son mariage avec Jeanne.

Léon Daudet, ledirecteur de I' Action française, est son témoin.Bernanos finit la guerre avec le grade de brigadier.

En avril 1918 naît sa première fille, Chantal.

Mais Bernanos estdéçu par la victoire dont la France ne sait profiter ; il démissionne alors de l'Action française (1919).

Il travaillecomme inspecteur d'assurances dans l'est de la France.En 1926, un éditorial de Léon Daudet dans l'Action française attire l'attention du public sur Bernanos : Sous le Soleilde Satan vient d'être publié.

Ce premier roman assied la réputation de Bernanos.

Il réside en province quelque tempset obtient le prix Femina pour La Joie en 1929. Les difficultésEn 1933, sa mère, qu'il aime profondément, meurt.

Sa production littéraire connaît en outre une période difficile.

Ils'est séparé de beaucoup d'amis Les ressources financières lui manquent ; il faut dire que cinq naissances ont suivicelle de Chantal : il y a eu Yves, Claude, Michel, Dominique et Jean-Loup.

Il décide alors de partir pour Majorqueavec sa famille, laissant aux enchères en France ses meubles et ses livres.

Là, il rédige Le Journal d'un curé decampagne et reçoit en 1936 le Grand Prix du roman de l'Académie française.Après un séjour à Paris, il gagne le Paraguay, puis le Brésil, où il réside jusqu'en 1945.

Il rédige de nombreux textesd'actualité politique : Les Grands Cimetières sous la lune en 1938 ; puis Le Scandale de la vérité, Nous autres,Français et Les Enfants humiliés en 1939 ; en 1942, la Lettre aux Anglais ; en 1944, Écrits de combat ; et, en 1945,Le Chemin de la Croix des Armes.

Bernanos encourage le mouvement de la Résistance, et c'est sur la sollicitationpersonnelle du général de Gaulle, alors au pouvoir, qu'il rentre en France en 1945.Mais, encore une fois, l'après-guerre le déçoit : il publie La Liberté, pour quoi faire ? et donne une conférence en1947 sur le même thème.

Il fustige l'oubli de l'âme et de Dieu, l'idolâtrie de l'industrialisation.

Il reste sansconcessions, il polémique et vitupère, mais son amertume n'entame pas son inébranlable espérance.

Il écrit lesDialogues des carmélites (publiés en 1949) qu'il termine quelques mois avant de mourir, le 5 juillet 1948, à Neuilly. Le romancier de l'angoisse mystiqueL'oeuvre de Bernanos est tout entière tendue vers l'explicitation du combat entre le Bien et le Mal, dont son dernierroman Monsieur Ouine (1943), constitue la forme la plus achevée, à la fois par son écriture audacieuse et par sesthèmes épurés.

Il a commencé très tard sa production romanesque — presque à l'âge de quarante ans —, qui n'aduré qu'une période brève — une décennie.

Comme Balzac et Dostoïevski, Bernanos écrit des romans réalistes etvisionnaires : quelques personnages y dressent, au fil d'une intrigue presque policière, leur silhouette pure ettorturée, où l'idéal et la bestialité se mêlent.

La religion est au centre de son combat.

La foi qui sauve est le meilleurengagement que l'homme puisse avoir dans l'existence, car elle lui révèle la réalité de sa condition : terriblementfaible et faillible, mais capable, aussi, de faire naître de ses abîmes le sublime et la pureté. NOTES DE L'ÉDITEUR « Bernanos n'a que sarcasmes pour cette sexualité qui envahit aujourd'hui toute la littérature.

Protestantpubliquement contre un scénariste réputé qui voulait traiter le Curé de campagne dans le style du Diable au corps, ilconclut : " Le monde moderne n'aura bientôt plus assez de réserves spirituelles pour commettre réellement le mal, etdéjà une part de sa littérature, qui se dit la plus avancée dans la voie maudite (...), annonce sans le savoir (...)cette faillite.

" » Celui au contraire dont la vie n'est pas dirigée vers l'idéal (inaccessible) de la foi, mais prend comme point dedépart la réalité même de cette foi, c'est-à-dire l'homme selon le coeur de Bernanos, n'est autre que le saint ausens où l'entendait saint Paul ; pour lui la casuistique des lois s'est dissoute dans la simplicité de la vérité.

ChezBernanos, cette simplicité s'appelle 1"` honneur ", tout le contraire par conséquent d'un devoir imposé, mais laréaction spontanée de quiconque a des sentiments nobles et de nobles pensées ; à l'esprit bourgeois et aumoralisme du désespoir, Bernanos oppose l'éthique du chevalier.

» Hans Urs von Balthasar, Le Chrétien Bernanos, LeSeuil, 1956. « Un franc-tireur, un homme ardent et libre, c'est ainsi qu'apparaît d'abord Bernanos.

Ni dans l'ordre littéraire, nidans l'ordre politique, ni dans l'ordre religieux, il ne s'est contenté d'être le témoin d'une famille d'esprits, moinsencore le champion d'une tradition.

Une impérieuse nécessité intérieure l'a conduit à bouleverser, à faire éclater lescadres que son monde lui offrait.

» M.

Autrand, Encyclopeedia Universalis, 1968.. »

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