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AUTEUR: PIRANDELLO Luigi

Publié le 05/06/2011

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pirandello

 

(1867-1936)  

Luigi Pirandello naquit le 28 juin 1867 près d'Agrigente (Sicile), où son père exploitait une mine de soufre. Après de ferventes études classiques, il partit s'inscrire à l'université de Bonn, y découvrant la pensée d'Arthur Schopenhauer. De retour en Italie, il publia en 1892 ses premières nouvelles (de genre vériste) et, deux ans plus tard, épousa la fille de l'associé de son père : Marie-Antoinette Portulano. Mais cette dernière, après la naissance de trois enfants et la ruine de sa dot, se laissa aller jusqu'à la folie à une jalousie morbide. Se refusant à enfermer sa femme dans une maison de santé, Pirandello, pour échapper à l'enfer qu'était devenu son foyer, écrivait, écrivait... Après « Feu Mathias Pascal «, ancêtre du « nouveau-roman «, ce furent les comédies « La Volupté de l'honneur «, « A chacun sa vérité «. Le succès venu, non sans. scandale (Six personnages en quête d'auteur, 1921), il multiplia les grandes pièces, « Henri IV «, « Vêtir ceux qui sont nus «, « Ce soir on improvise « renouvelant génialement l'art dramatique. Aux honneurs de la gloire (Prix Nobel en 1934), il préférait la vie difficile de directeur de troupe (auteur, metteur en scène, acteur parfois), tout entier adonné à son art et à ses souvenirs de jeunesse. Mort d'une congestion pulmonaire le 10 décembre 1936, il repose selon son voeu, dans sa « belle et chère campagne sicilienne «.

 

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« PIRANDELLO 1867-1936 NÉ en 1867, à Agrigente, c'est par un volume de poésies, bien entendu, e Pirandello avait débuté dans les lettres, une vingtaine d'années plus tard, en même temps qu'il débutait dans l'enseignement.

Ce premier recueil s'intitulait Mal Giocondo (Joyeux Mal).

ix autres suivront entre 1889 et 1912, plus une traduction des Elégies romaines de Gœthe; le der ier livre de poèmes portera le titre de Fuori Chiave, que l'on peut traduire par « hors clefs >>, et ex rime énigmatique­ ment l'idée d'une rupture, d'un désaccord avec la vie.

Que s'était-il passé? Faute d'une iconographie, on a du mal à imaginer l'aspect du jeune professeur sicilien.

Portait-il déjà barbiche? Quand je l'ai rencontré, vers 1923, c'était un perso nage dodu, ivoirin, au crâne arrondi : il fumait sans discontinuer, sous un feutre à larges bords osé bien d'·aplomb sur son front, et regardait, avec le léger strabisme de l'insistance intérieure, n ne sait quoi, qui se trouvait juste à côté de vous.

J'ai souvenir d'une extrême gentillesse, d' n sourire distraite­ ment paternel, d'un comportement non dépourvu d'humilité, et d'une vo x d'une pétulance quelque peu aigre, accompagnant ce regard à la fois perçant et, si je puis ire, métaphysique.

Le « pirandellisme » avait déjà passé par là, et le succès, la gloire, que Pi andello n'a jamais considérés sérieusement.

L'homme était hanté, à l'instar d'une maison, et la orme de sa pensée, de ses propos paraissait obsidionnelle.

Pirandello était Pirandello ...

mais à q elle distance, pour lors, du modeste professeur des années humbertines? On peut supposer que ce dernier croyait à l'amour, à la poésie, aux tri mphes - on le voit publier, dès le début du siècle, des romans : l'Exclue, Chacun son tour; comp ser d'innombrables contes sur la petite vie de province, en Sicile ou à Rome même.

Pourtant, 1 s titres de certains recueils intriguent : Amours sans amour, dit l'un, dès 1894; et voici, dix ans pl s tard, les Sarcasmes de la mort et de la vie (notez la préséance accordée à la dame à la faulx).

Comme si l'esprit de disso­ nance était inné, implicite, chez le débutant ...

Le Sicilien au sang solaire et à la pensée roman­ tique (Pirandello, versé en germanisme, soutiendra en 1891 une thèse de phil logie à l'Université de Halle.) se sent peut-être mal à son aise dans la redingote étriquée du pro esseur fin de siècle; et il marque des dispositions pour la grande crise, qui ne saurait tarder.

Elle peut se situer entre 1902, où Pirandello renonce presque complète ent à la poésie, et 1908, où il publie son essai sur l'Humour, si utile pour la compréhension de sa manière.

Entre ces deux dates, l'apparition de la démence est annoncée par un volume de con es intitulé précisé­ ment Quand j'étais fou.

Mais la folie n'était point en l'écrivain lui-même : ell habitait sa vie de tous les jours.

Il n'y a plus indiscrétion à mentionner un événement dome ique rapporté par tous les biographes : l'aliénation mentale de sa femme, et le ménage écartelé par de longues, de M.

Stefano Pirandello, Rome.. »

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