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Biographie de DUNS SCOT (Johannès).

Publié le 02/07/2009

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Né à Maxton (Écosse) en 1266, mort à Cologne en 1308. Il fit des études de théologie et de philosophie à Oxford, entra chez les Franciscains et fut ordonné prêtre en 1291. Il vécut à Paris, de 1293 à 1296 et y revint, comme professeur, en 1302. Il rentra à Oxford en 1303, puis s'installa, en 1307, à Cologne, où il enseigna et mourut peu après. On le surnomma le Docteur subtil. Théologien en lutte contre les philosophes, avec souvent des arguments tirés de la philosophie même, on a pu dire qu'il fut un « spéculatif abstrait «. Il a tenté de donner un nouvel équilibre à la pensée chrétienne. Duns Scot admet les universaux comme des réalités de l'esprit. L'universel est le seul être réel ; les individus ne sont rien. « L'âme, avant son hymen avec le corps, a déjà sa particularité. « C'est d'elle-même qu'elle tire son individuation. Elle est « une force en acte, qui a conscience d'elle-même. « Cette théorie de l'âme donna lieu à de longues controverses entre scotistes et thomistes. C'est en Dieu qu'est l'origine et le fondement de la liberté. Dieu veut parce qu'il veut, et comme il veut. Il s'ensuit que tout ce qui constitue le monde est pure contingence. Dieu, s'il l'avait voulu, aurait pu ne pas créer le monde, ou le créer autrement, ou renverser les valeurs, faire que le mal soit bien ou que le faux soit vrai. « Rien autre que la volonté n'est cause totale de la volition dans la volonté. « La Révélation nous permet d'entrevoir la grâce, c'est-à-dire Dieu lui-même. Duns Scot soutint la thèse de l'Immaculée Conception. 

« DUNS SCOT 1266-1308 NÉ en Ecosse (d'où son surnom), Jean Duns entre dans l'Ordre de Saint-François en 1281, étudie à Oxford avant son ordination (r2gr), ensuite à Paris.

Commencé à Oxford (r297-130I), son enseignement de théologien se poursuit à Paris; de ce double enseignement résultent les multiples versions de son Commentaire des Sentences : commenter le Prologue et les quatre livres de Sentences (propos d'auteurs théologiques mis en ordre et, quand ils semblent s'opposer, dûment conciliés), composés au xne siècle par Pierre Lombard, est une tâche classique dans les Univer­ sités des xme, xrve, xve siècles; l'originalité des pensées se manifeste dans le cadre assez large de ce cours : discussion d'une suite de questions théologiques ou philosophiques posées à l'occa­ sion du.

texte et en fonction des commentaires antérieurs.

Banni en 1303 pour avoir pris le parti du Saint-Siège contre le roi de France, Jean Duns Scot retourne dans la capitale du royaume en r 305, y reçoit le grade de docteur en théologie, est enfin envoyé à Cologne où il meurt en r 308, à l'âge de quarante-deux ans.

On peut donc tenir pour inachevée son œuvre, qui apparaît celle d'un chercheur, attentif à éprouver ses concepts, instruments d'une analyse dont l'acuité vaudra à Jean Duns le titre de Docteur Subtil.

Sa critique, d'ailleurs, n'est que mise à l'épreuve en vue et au cours même de la construction, équilibrée dans la hardiesse d'un élan lui-même retenu par l'effort de lucidité.

Devenu pour les siècles à venir le plus illustre de ces spéculatifs abstraits qui reconnaissaient pour père spirituelle petit Pauvre d'Assise, le franciscain écossais exercera une énorme influence intellectuelle, même sur les adversaires de ses conceptions; l'école théologique que formeront ses disciples rivalisera longtemps, dans l'Eglise romaine, avec l'école thomiste : l'unité des « scotistes » semble moins tenir à des thèses strictement conservées qu'à une techni­ que et un style intellectuels; continuateurs sans doute d'une recherche, ils pouvaient manifester à l'égard de leur maître une grande indépendance d'esprit.

Théologien philosophiquement équipé, en controverse avec les « philosophes » : tel apparaît Duns Scot dès la première question de son Commentaire des Sentences, dont une admirable édition critique, dirigée par le P.

Balic, vient nous apporter un texte qui découvre l'auteur même au travail.

Il y apparaît aussi que le conflit entre théologiens (dont la pensée dans l'Eglise, conti­ nuant celle des Pères, se fonde dans la Révélation, c'est-à-dire dans le Christ) et « philosophes » (Aristote et sa suite, chez les Arabes notamment) porte à la fois sur la conception de l'homme, de sa nature et de sa destinée, et sur celle du Principe de l'être : cause naturelle d'émanation néces­ saire, le Premier être du péripatétisme arabe n'est point, à l'égard de tout le reste, cette cause libre d'une création contingente que constitue le Dieu trine des chrétiens en prolongeant, par une communication d'être fini à ses créatures, le mouvement éternel qui communique une essence. »

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