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John Duns Scot par Paul Vignaux École des Hautes Études, Paris Né en Écosse (d'où son surnom), John Duns entre dans l'Ordre de Saint-François en 1281, étudie à Oxford avant son ordination (1291), ensuite à Paris.

Publié le 05/04/2015

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John Duns Scot par Paul Vignaux École des Hautes Études, Paris Né en Écosse (d'où son surnom), John Duns entre dans l'Ordre de Saint-François en 1281, étudie à Oxford avant son ordination (1291), ensuite à Paris. Commencé à Oxford (1297-1301), son enseignement de théologien se poursuit à Paris ; de ce double enseignement résultent les multiples versions de son Commentaire des Sentences : commenter le Prologue et les quatre livres de Sentences (propos d'auteurs théologiques mis en ordre et, quand ils semblent s'opposer, dûment conciliés), composés au XIIe siècle par Pierre Lombard, est une tâche classique dans les Universités des XIIIe, XIVe, XVe siècles ; l'originalité des pensées se manifeste dans le cadre assez large de ce cours : discussion d'une suite de questions théologiques ou philosophiques posées à l'occasion du texte et en fonction des commentaires antérieurs. Banni en 1303 pour avoir pris le parti du Saint-Siège contre le roi de France, John Duns Scot retourne dans la capitale du royaume en 1305, y reçoit le grade de docteur en théologie, est enfin envoyé à Cologne où il meurt en 1308, à l'âge de quarante-deux ans. On peut donc tenir pour inachevée son oeuvre, qui apparaît celle d'un chercheur, attentif à éprouver ses concepts, instruments d'une analyse dont l'acuité vaudra à John Duns le titre de Docteur Subtil. Sa critique, d'ailleurs, n'est que mise à l'épreuve en vue et au cours même de la construction, équilibrée dans la hardiesse d'un élan lui-même retenu par l'effort de lucidité. Devenu pour les siècles à venir le plus illustre de ces spéculatifs abstraits qui reconnaissaient pour père spirituel le petit Pauvre d'Assise, le franciscain écossais exercera une énorme influence intellectuelle, même sur les adversaires de ses conceptions ; l'école théologique que formeront ses disciples rivalisera longtemps, dans l'Église romaine, avec l'école thomiste : l'unité des " scotistes " semble moins tenir à des thèses strictement conservées qu'à une technique et un style intellectuels ; continuateurs sans doute d'une recherche, ils pouvaient manifester à l'égard de leur maître une grande indépendance d'esprit. Théologien philosophiquement équipé, en controverse avec les " philosophes " : tel apparaît Duns Scot dès la première question de son Commentaire des Sentences. Il y apparaît aussi que le conflit entre théologiens (dont la pensée dans l'Église, continuant celle des Pères, se fonde dans la Révélation, c'est-à-dire dans le Christ) et " philosophes " (Aristote et sa suite, chez les Arabes notamment) porte à la fois sur la conception de l'homme, de sa nature et de sa destinée, et sur celle du Principe de l'être : cause naturelle d'émanation nécessaire, le Premier être du péripatétisme arabe n'est point, à l'égard de tout le reste, cette cause libre d'une création contingente que constitue le Dieu trine des chrétiens en prolongeant, par une communication d'être fini à ses créatures, le mouvement éternel qui communique une essence infinie du Père au Fils et à l'Esprit. Dans une leçon ultérieure, le théologien Scot exposera comment le Père engendre le Fils nécessairement mais sans besoin, en évoquant la " libéralité naturelle " selon laquelle le philosophe Avicenne imagine - à tort - que le Premier &eci...
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