Biographie de MALEBRANCHE (Nicolas de).

Né et mort à Paris (1638-1715). Il fit des études de théologie à la Sorbonne, entra à l'Oratoire en 1660, fut ordonné prêtre en 1664 et, outre la philosophie, il s'intéressa à la physique et à la géométrie. Sa vie fut sans histoire, sinon, en 1687, une vive controverse avec Bossuet et Arnauld sur la question de la grâce, et, un peu plus tard, une querelle avec les Jésuites, qui l'accusèrent d'athéisme. L'influence capitale subie par Malebranche fut la lecture du Traité de l'homme, de Descartes. — Il tenta de concilier la physique de Descartes et la métaphysique de saint Augustin. Son souci fut la réintégration de la nature en Dieu. Les deux points essentiels de sa doctrine sont la vision en Dieu et la théorie des causes occasionnelles. — C'est en Dieu qu'est la réalité du monde ; l'homme connaît toutes choses en Dieu. La raison humaine et le Verbe divin ne sont qu'une seule et même chose. Nous ne connaissons que les modèles des choses matérielles, tels qu'ils sont en Dieu. Toutes choses, y compris les choses sensibles, nous sont connues par une vue directe des idées qui existent dans un ciel intelligible pré-existant aux efforts de l'esprit humain. Ces idées intelligibles constituent l'essence même de Dieu. « Sans les idées des êtres créés, Dieu n'aurait pu créer ; les idées sont donc en Dieu. « — Il n'y a d'autre cause efficace dans l'univers que la volonté de Dieu. L'âme, qui n'a pas d'étendue, ne peut mouvoir le corps. C'est Dieu qui produit dans le corps tel mouvement, dont le désir de l'âme, ou la pensée, n'ont été que l'occasion. Inversement, tel mouvement du corps est l'occasion, pour Dieu, de produire dans le corps telle pensée. Dieu est la cause universelle unique, et la seule efficace. « Dieu établit les modalités des créatures, causes occasionnelles des effets qu'il produit lui-même : causes occasionnelles qui déterminent l'efficacité de ses volontés, en conséquence des lois générales qu'il s'est prescrites... Il n'y a qu'une vraie cause, parce qu'il n'y a qu'un vrai Dieu ; toutes les causes naturelles ne sont point de véritables causes, mais seulement des causes occasionnelles, qui déterminent l'Auteur de la nature à agir de telle et telle manière en telle et telle rencontre. «

Oeuvres principales : De la recherche de la vérité (1675), Conversations chrétiennes (1676), Traité de la nature et de la grâce (1680), Méditations chrétiennes (1683), Traité de morale (1683), Entretiens sur la métaphysique et la religion (1688), Entretien d'un philosophe chrétien et d'une philosophe chinois sur l'existence et la nature de Dieu (1708), Réflexions sur la prémotion physique (1715).