Charlemagne

« mettait le plus souvent à leur tête.

Seul aussi, il gouvernait son immense royaume, et, con­ trairement aux Romains, ne disposait pas de fonctionnaires .

Le royaume n'était pas sub­ divisé en provinces, il n'y avait pas de routes ni de possibilités de communication, et il n'y avait pas non plus de législation générale.

Le gouvernement central était la Cour de Char­ les, constituée par sa famille et un petit nom­ bre de chefs temporels et spirituels.

Toutes Il les régions conservaient leurs propres lois et étaient administrées par un noble local et par un évêque.

Ils recevaient leurs instructions de deux messagers royaux, un religieux et un laïc.

Une fois par an, au printemps, à Aix-la­ Chapelle, Charles réunissait ces "champs de mai" en grands conseils, dans lesquels évê­ ques, civils et douze hommes libres discu­ taient des affaires civiles, et des questions re­ ligieuses et militaires.

Le fait est notoire: Charles avait des maniè­ res rudes, qui n'étonnaient pas à son époque, mais il avait soif de connaissances.

Il fit venir à la Cour d'Aix-la-Chapelle des savants de toutes les régions de son royaume et, parmi eux, le grand Alcuin qu'il honora toute sa vie.

Il créa partout des écoles, en particulier dans les couvents et dans les églises.

Tous ces efforts aboutirent à la "Renaissance carolin­ gienne" qui n'accordait pas seulement un in­ térêt à l'étude, mais aussi aux nouv~lles for­ mes d'art et d'architecture.

Le royaume de Charlemagne, qui atteignit Ci-dessus: La cathédrale d'Aix -1 la-Chapelle, la capitale de Charle­ magne .

La chapelle avait été bâtie près de son palais préféré .

A droite: Le couronnement de Charlemagne comme empereur1 d'Occident et des Romains en 800, après _J.-C.

L'illustration montre 1 saint Pierre, qui octroie la puis-.

sance à Charlemagne (à droite).

Le pape Léon Ill est à gauche .

une superficie considérable, comprenait éga­ lement une partie de l'ancien empire romain d'Occident.

C'est ainsi que son royaume de­ vint le rival de l'empire byzantin, qui avait remplacé l'empire romain d'Orient.

Byzance avait encore quelques possessions en Italie, dont la ·majeure partie était aux mains des Barbares.

Les Byzantins prétendaient avoir autorité sur le pape et l'Etat pontifical.

Mais la préférence des papes alla aux Francs, par- ce qu'ils étaient considérés comme de meil­ leurs défenseurs et aussi parce que l'Eglise d'Occident avait, sur certains points de doc­ trine, des opinions qui différaient de celles des évêques orthodoxes.

En 799, le pape Léon III s'enfuit à la Cour de Charlemagne afin d'échapper à ses ennemis.

Charles le fit reconduire à Rome, en toute sécurité.

L'an­ née suivante, Charles se rendit à Rome, où il fut reçu avec pompe et magnificence par Léon III.

Pendant la messe de No~l.

il fut couronné empereur par le pape.

Après sa mort, l'empire de Charlemagne ne subsista que pendant une · génération et se morcela en­ suite.

Il eut une influence profonde sur l'Eu­ rope médiévale et actuelle.

Charlemagne of­ frit un héritage commun aux Européens, éta­ bli sur des fondements romains, chrétiens et barbares.

Il fut le premier à réunir, à l'inté­ rieur d'un gouvernement, les autorités civiles et religieuses.

Le premier, il.

songea à créer une Europe unie, où il sut respecter les enti­ tés de chaque peuple.. »