CHRONOLOGIE BIOGRAPHIQUE DE SARTRE

« 1956 9 novembre : Sartre condamne l'interventionsoviétique en Hongrie dans une interview accordée à L'Express. 1957 S'élève contre la torture et la guerre en Algérie. 1958 La santé de Sartre inquiète les siens : il évite de justesse une attaque. 1960 4 janvier: Mort d'Albert Camus auquel Sartre consacre, le 7 janvier dans France-Observateur, un très belarticle. Mi-février : Part avec Simone de Beauvoir pour Cuba où il rencontre Fidel Castro et Che Guevara. 1961 4 mai: Mort de Merleau-Ponty.

Un numéro spécial des Temps modernes lui est consacré en octobre. 1962 Juin-juillet : Voyage en Pologne et en U.R.S.S.

où Sartre est reçu par Khrouchtchev. 1964 22 octobre : Sartre reçoit le prix Nobel de littérature ; le soir même, il remet à la presse suédoise uncommuniqué dans lequel il expose les raisons de son refus. 1966 Juillet: A la demande de Bertrand Russell, accepte de faire partie d'un « tribunal » chargé d'enquêter sur lescrimes de guerre américains au Vietnam. 1967 Sartre (de même qu'Aragon) refuse de participer au Xe Congrès des écrivains soviétiques et cela pourprotester contre l'organisation et le verdict du procès Siniavsky-Daniel. 1968 6 mai : Prend position en faveur du mouvement étudiant et contre la répression policière. 20 mai : Participe à un débat avec les étudiants dans la Sorbonne insurgée.

24 août : Condamne l'intervention destroupes soviétiques en Tchécoslovaquie.

14 novembre : Reprise du Diable et le Bon Dieu au T.N.P.

avec FrançoisPérier ; très grand succès.

Dans une brochure distribuée à chaque spectateur, on peut lire ces mots signés parMichel Solis : « Alors qu'en 1951 Sartre reprenait sans doute à son compte l'accusation de Nasty : Un curé reste uncuré quoi qu'il fasse, condamnant par là les prêtres-ouvriers, — sa position n'est probablement pas aussi tranchéeaujourd'hui, où le prêtre Camillo Torrès a été tué comme guerillero dans un maquis de Colombie, et où une partie duclergé justifie ouvertement la révolution.

» 1969 Mai : Signe un appel en faveur du candidat de la Ligue communiste Alain Krivine à la présidence de laRépublique. Novembre : Demande, avec Malraux et François Mauriac, la libération de Régis Debray.

Il dénonce la répression enTchécoslovaquie. 1970 Fonde le « Secours rouge » en compagnie de plusieurs personnalités dont Charles Tillon, Vercors, le pèreCardonnel : « Secours rouge » a pour but de venir en aide à toutes les victimes de la répression sans distinctiond'opinions politiques.

Accepte de devenir le directeur du journal maoïste La cause du peuple. 1971 Quatre fondateurs du « Secours rouge » dont Charles Tillon, quittent le comité d'initiative de l'organisationdéchirée par des querelles opposant maoïstes et trotskystes ; « la Ligue communiste », mouvement trotskyste quedirige Alain Krivine, a déjà quitté le mouvement.

Sartre, qui n'a plus publié de livre depuis 1965, fait paraître une trèsgrosse étude de critique littéraire sur Flaubert : L'Idiot de la famille, deux tomes comptant 2 136 pages de texte.Sartre déclare même : « Le Flaubert m'a tenu dix ans et je peux dire que depuis Les séquestrés d'Altona (1960) jen'ai fait que ça.

» (Le Monde, 14 mai 1971, p.

20) Les mots ont certes paru en 1964, mais ils avaient été écritsplusieurs années avant cette date, vers 1954. 1972 Sartre poursuit ses activités de militant et publie successivement trois ouvrages importants : Situations, VIII,Situations, IX, et L'Idiot de la famille, tome 3. 1973 Sartre appelle ses lecteurs à se désintéresser des élections législatives.

Il prône la « démocratie directe » dansun article intitulé : « Elections, piège à con ».

Il participe au lancement d'un journal populaire : Libération. En mars, Sartre est victime d'une attaque qui l'oblige à réduire considérablement ses activités.

En juin, il est frappéde demi-cécité et ne peut plus lire ni guère écrire, alors que son état général s'améliore. 1974 Se prononce pour « l'abstention révolutionnaire » aux élections présidentielles en France, alors que Simone deBeauvoir soutient François Mitterrand.

Sartre quitte, pour raison de santé, la direction de Libération et d'autrespublications. En automne, accepte la proposition de Marcel Jullian, directeur de la deuxième chaîne de télévision, de concevoir etréaliser une série d'émissions sur l'histoire de ce siècle.

Sartre y travaille assidûment pendant un an, mais le projetsera brusquement arrêté : pour raisons financières, d'après la direction, pour entrave à sa liberté d'expression,. »