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Claude Tillier

Publié le 21/02/2013

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Fils d'un pauvre serrurier, Claude Tillier est né le 11 avril 1801 à Clamecy, sous-préfecture de la Nièvre. Il commença ses études au collège de Clamecy puis, brillant élève, obtint une bourse pour les finir au collège de Bourges. En 1814, lors de la première Restauration, il se signala déjà par son esprit frondeur et participa à l'insurrection qui éclata dans son lycée. Pour Tillier, Napoléon représentait la suprématie de la France : il était le continuateur et le défenseur des conquêtes de la Révolution. En 1820, Claude Tillier se vit décerner son diplôme de bachelier en lettres et entra aussitot

 

« L' Association et son œuvre littéraire E ~ 1841, il fut ap­ pelé à Nevers en qualité de rédacteur en chef de L' Association, journal démocratique d'opposition qui n'eut qu'une brève exis­ tence.

Tillier s'adonna avec ardeur à ce nou­ veau travail.

Il avait placé son idéal dans l'élévation du peuple au moyen de la presse - le métier de journa­ liste devait être exercé comme un sacerdoce - et d'une éducation nationale.

Le plus souvent, son point de départ était la critique d'un abus, qui lui suggérait une réforme positive ou l'idée d'un compromis.

Les années 1841à1843 furent pour lui très fécondes.

Deux contes, Comment le chanoine eut peur (1841) et Comment le capitaine eut peur (1842), chroniques niver­ naises contenant de pittoresques descriptions, parurent dans L' Asso­ ciation.

Son œuvre littéraire dans ce journal se compose aussi d'un roman Mon Oncle Benjamin (1842) et de la première partie d'un second Belle Plante et Cornélius (1843).

Celui-ci, au ton nettement anticlérical, était en parfaite harmonie avec l'attitude re­ ligieuse du journal.

Mais Tillier ne put achever ce roman, dont le défaut majeur réside dans le goût excessif de l'auteur pour la discussion.

Dans tous ses écrits, Tillier poursuivait un triple objectif: laisser passer un mes- En maître d'école, Tillier privilégia le sens critique et l'observation plutôt que l'apprentissage de mémoire NOTES DE L'ÉDITEUR « Il mérite en effet de ne pas rester inconnu.

Il y a eu d'un bout à l'autre du x1xe siècle beaucoup de ces lettrés qui, sans renoncer à être de leur temps, ont fait l'éducation de leur goût et de leur plume chez Voltaire.

Tillier se place, esthétiquement comme par sa date, entre Courier et About, mais il n'est à aucun degré attique ou parisien, et il garde de sa province une verdeur un peu sauvage.

» Gustave Lanson, Histoire de la littérature française, Hachette, 1951.

«Cette âme orageuse, animée d'un véritable et sincère amour du peuple, Nevers, ville où s'installa Tillier pour vaquer à ses activités de rédacteur et de pamphlétaire ennemie des supériorites factices et des hypocrisies, a eu la passion de la liberté et de l'égalité.

Si Tillier manqua parfois de mesure en exprimant ses idées, il faut tenir compte à la fois de sa maladie et de la rigidité de ses principes.

On ne peut s'empêcher d'admirer ce caractère si résolu, si sûr de ses convictions, cette foi si fièrement et si sincèrement affichée, enfin, cet homme intègre et probe aux idées si larges et si prophétiques.

( ...

) En .

somme, pour juger Tillier, nous avons tenu ~ompte de l'effet de la lecture de ses œuvres sur nous-mêmes.

Nous avons reconnu qu'elles nous avaient charmés avec leur humour mordant, qu'elle nous avaient élevé l'esprit 1 lithographiedeGobaut,B.N./coll.

Viollet 2 CAP-Viollet 3 gravuredeJ.

Worms/coll.

Viollet 4 lithographiedeViard,B.N./coll.

Viollet sage, faire rire ses lecteurs et écrire comme on parle.

Ses œuvres d'ima­ gination lui servirent, elles aussi, à faire passer ses idées sociales, reli­ gieuses et politiques.

Il se mit tout entier dans ses personnages.

A la chute de L' Association, Tillier dut reprendre sa plume de pamphlé­ taire pour assurer sa subsistance.

Il égaya ses écrits les plus sérieux de réflexions pleines d'humour, de ma­ lice, de gaieté et de fantaisie : il sa­ vait que c'était un des meilleurs moyens de faire pénétrer ses idées : « Le sot a pour arme un gros bâton, un grand fouet, comme un charre­ tier ; l'homme d'esprit n'a à la main qu'une frêle houssine, mais à la pointe de laquelle il y a du feu.

Il est vrai que l'insulte du sot s'appelle injure, tandis que celle de l'homme d'esprit se nomme épigramme.

» Cependant, sa santé devenait de plus en plus précaire.

Il s'éteignit à Nevers le 12 octobre 1844.

avec leur poésie, avec leur amour de l'humanité, avec leur sensibilité exquise.

Quel étrange mélange elles composent d'humour sarcastique et de sensibilité tendre ! Et nous nous sommes souvenus du mot de La Bruyère : " Quand une lecture vous élève l'esprit, et qu'elle vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre règle pour juger de l'ouvrage; il est bon et fait de main d'ouvrier."» Francis P.

O'Hara, Claude Tillier, sa vie et ses œuvres, thèse, Paris, 1939.

TILLIEROI. »

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