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Claudel, Paul

Publié le 23/04/2012

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(1868-1955) Poète et dramaturge français, catholique. Etudiant à Paris, il connaît la révélation le jour de Noël 1886 au pied d'un pilier de Notre-Dame de Paris. Cette expérience inaugurale amène le poète à se convertir et décide de l'orientation de son oeuvre à venir. Il publie en 1890 ses premières pièces de théâtre : Tête d'or, la Ville que suivront la Jeune Fille Violaine (1892), l'Echange (1893) et le Repos du septième jour. Devenu diplomate, il part en 1895 pour la Chine. Il commence alors la rédaction des poèmes de Connaissance de l'Est. Lors d'un voyage en bateau entre la France et la Chine, en 1900, Claudel s'éprend de Rose Vetch qui vivra quelque temps avec lui : le poème dramatique Partage de midi évoque cette rencontre et la naissance de la passion. Il compose un chef-d'oeuvre de poésie lyrique : les Cinq grandes odes (1900-1908), portées par un souffle fabuleux qui se développe dans le verset claudélien. Le Soulier de satin (1929, voir aussi le Soulier de satin) et l'Annonce faite à Marie (1911) marquent le sommet de l'art du poète dramatique. Ses pièces lyriques sont montées tandis que Claudel, marié et père, poursuit sa carrière diplomatique. A partir de 1935, le poète se retire sur ses terres et se consacre à des travaux d'exégèse biblique. Il parfait son oeuvre pour les nouvelles éditions. Quelques citations "C'est au bras de la noblesse de France que la démocratie américaine a fait son entrée dans le monde." (la France et l'Indépendance américaine) "Je me réserve avec fermeté le droit de me contredire." (Conversations dans le Loir-et-Cher) "L'ordre est le plaisir de la raison : mais le désordre est le délice de l'imagination." (le Soulier de satin)

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« plus le «soufReur », une âpre vérité dramatique.

Au monologue de Tête d'Or ou du Partage de Midi succède une polyphonie.

L'Italie et le Brésil développeront la prise de conscience d'un style baroque amorcé à Prague.

Devant lui se déploie l'univers de la Contre-Réforme, la Coupole de Saint-Pierre, la bataille de Lépante, l'Europe s'étend à l'Afrique, l'Espagne à l'Amérique des Conquistadors.

C'est à son retour d'Asie, au Japon, que ce mariage des races et des civilisations va se traduire par le génial Soulier de Satin.

L'inspiration du poète devient sans effort cosmique et vraiment catholique.

Elle embrasse les continents et décrit, avec une puissance bouleversante, l'appel des âmes et des corps à travers le temps et l'espace.

Mais comme le Tintoret dans ses dernières Cènes, Claudel mêle des êtres célestes aux acteurs terrestres.

Le dialogue entre Dona Prouhèze et son Ang-e Gardien est aussi déchirant que les adieux de Rodrigue et de Prouhèze.

Claudel a dit l'essentiel.

Son Christophe Colomb ressemble à Rodrigue et dans son Histoire de Tobie flotte le souvenir d'Y se et de Mesa, cette fois victorieux de la mort.

Mais dans ses recueils d'articles, ses farces lyriques, ses projets de ballet, ses livres d'exégèse, Claudel déversera pendant trente ans le trop-plein de « cette conversation intérieure » sillonnée d'illuminations.

Poète national, il sera à la fin de sa vie l'un des dramaturges les plus joués.

Mais il achève encore deux chefs-d'œuvre : le texte de l'Oratorio d'Honegger sur Jeanne d'Arc, et cette «introduction à la peinture hollandaise » qui le classe au premier rang des critiques d'art, entre Baudelaire et Delacroix.

Paul Claudel a accompli son œuvre, et son vœu profond de faire de la poésie « une évangé­ lisation progressive de toutes les régions de son intelligence » est exaucé.

Ce patriarche de la Bible, comblé d'ans et de travaux, est entouré de la tendresse des siens et de la ferveur de la foule.

Il parle une dernière fois comme Simon Agnel, Mesa ou Rodrigue : « Qu'on me laisse tranquille, je n'ai pas peur.

» Il meurt comme un chevalier, cuirassé dans sa foi incorruptible, comme un pèlerin qui, après une longue route, a touché le tombeau du Christ et peut fermer les yeux.

Cet éternel exilé a construit à travers ses errances la plus vaste des patries.

Cet homme dont l'accent avait gardé la saveur du terroir a été bien plus que Larbaud ou Cendrars un grand cosmo­ polite dont l'œuvre se déploie sous toutes les latitudes, de même qu'elle s'incarne aux moments les plus divers de l'histoire : la Chine des premiers empereurs, la France médiévale, l'Espagne de la Contre-Réforme, la France à la veille de la Restauration, l'Europe déchirée au milieu du xrxe siècle par l'éveil des nationalités, l'Amérique et l'Asie à l'aube du xxe siècle.

A ce Croisé, toujours prêt à fonder un royaume au milieu des ennemis, des incroyants ont reproché le prosé­ lytisme intempérant dont témoigne sa correspondance avec Gide, avec Suarès, avec Fournier.

Des catholiques se sont étonnés d'une foi sans « crainte et tremblement ».

Des puristes ont blâmé son affectation d'archaïsme; des esprits délicats n'ont pas goûté les éclats de cette bouffonnerie grotesque qui rappelle l'invention des imagiers de cathédrales.

De fervents admirateurs préfèrent les premières versions de ses pièces aux dernières.

Ils écartent les poèmes de circonstance qui recherchent l'enluminure, le trait appuyé des images d'Épinal et les affirmations abruptes dont le poète fut prodigue à la fin de sa vie.

Il n'en demeure pas moins que Paul Claudel a renouvelé la poésie religieuse et la figure du poète en face de la Création et du Créateur.

«A travers le nouveau en marche vers l'Éternel», ce voyageur parvenu au but s'écrie tel Rodrigue : « Le Globe! une pomme qu'on tient dans sa main! » Il a proféré dans ses drames, sa prose et ses vers « la parole totale de Dieu ».

Et cet homme qui souffrit d'être toujours déraciné, a dessiné de Connaissance de l'Est à l'Introduction à la peinture hollandaise, de Partage de Midi au Soulier de Satin, des Cinq Grandes Odes à la Cantate à trois voix, une nouvelle chaîne de hauteurs dans la littérature française.. »

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