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Clément Marot

Publié le 28/02/2012

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marot

Clément Marot (1496-1544) est l'un des poètes français les plus importants du XVIe siècle. Il est le protégé de Marguerite d'Alençon et de François Ier. Compromis comme hérétique, il doit fuir à Ferrare, en Italie mais il est autorisé ensuite à revenir en France. Il achève sa carrière comme poète de cour et réussit à marier le sens du naturel à une extrême maîtrise du langage. Il adapte en France une forme poétique appelée à un grand avenir : le sonnet.

marot

« L'AGE DE RABELAIS 95 Venise cette fois d'oU it sollicite l'autorisation de rentrer en France.

Il doit se soumettre a l'humi- liante ceremonie de l'abjuration, qu'il subit Lyon en decembre 1536, avant de retrouver sa place a la cour.

Il passe quelques annees tranquilles a pour- suivre sa traduction des Psaumes (occupation eminemment suspecte aux yeux des autorites ecclesiastiques).

Vers la fin de 1542, pour une raison mal tonne, peut -titre a cause de la publi- cation de L' enfer, it doit s'enfuir de nouveau : d'abord a Geneve, puis a Chambery, enfin Turin ott it meurt en septembre 1544. Le poete de cour Comme it etait normal vers 1515, Marot com- menga par la rhetorique.

Mais - cela parut longtemps plus &range s'il se libera peu a peu de l'influence de ses anciens maitres, it ne renia jamais leur heritage et it ne cessa de celebrer sa dette a regard de Molinet « aux vers fleuris du o bon Cretin » « qui tant savait », de Lemaire de Belges « qui l'ame avait d'Homere le Gre- geois » (le Grec).

Apr& avoir imite Lemaire dans Le temple de Cupido (1515), it attira sur lui l'attention du roi par une Petite epftre of it jouait en virtuose et avec humour de la rime equivoquee : Si* vous supplie qu'A ce jeune rimeur *Aussi Fassiez avoir un jour par sa rime heur* *bonheur Afin qu'on die*, en prose ou en rimant, *dise o Ce rimailleur qui s'allait enrimant* *enrhu- mant Tant rimassa, rima et rimonna* *mot in- Qu'il a connu quel bien par rime vente par f. [on a.

» Marot (C sermonna) Il vit a la cour : « La cour du Roi, ma maitresse d'ecole », dira-t-il plus tard pendant son exil ferrarais (1535).

Il compose des pieces de circons- tances, alertes et vives, oii it tient registre d'evene- ments menus ou importants, oiI it sollicite avec verve quelque faveur, ou it chante des amours, les siennes et d'autres.

Auteur de rondeaux et de chansons d'une grace exquise, it se distingue de ceux qui l'ont precede par sa fantaisie, par son brio, par son sourire subtilement moqueur ou melancolique. On connait surtout ses epares : A son ami Lyon (1526), qu'il supplie de le faire sortir de prison en evoquant la fable ancienne du lion et du rat.

Dans une situation fort critique, non seulement Marot a l'elegance de plaisanter, 0 rV 4 4 4 V La duchesse Renee de Ferrare, ffile de Louis XIL protectrice de Marot. mais encore it transforme sa requete en pro- messe de service! et tout cela avec une bonne grace qui exclut l'embarras et la bassesse aussi bien que la rancceur ou l'insolence : Or* viens me voir pour faire le Lion, * Mainte- nant Et je mettrai peine, sens* et etude * intelli- D'être le Rat, exempt d'ingratitude...

Bence Meme verve, meme desinvolture qui frise l'irreverence - mais Marot sait toujours « jus- qu'ou it peut aller trop loin » - quand it s'adresse Au roi, pour le delivrer de prison (1527).

Qu'on en juge par les derniers vers : Et m'excusez*, si pour le mien *excusez-moi affaire** **mon affaire Je ne suis point vers vous alio parler : Je n'ai pas eu le loisir d'y aller. Son chef -d'oeuvre dans ce genre, c'est sans doute ce poeme qu'il envoya, quelques annees MI L'ÂGE DE RABELAIS 95 Venise cette fois d'où il sollicite l'autorisation de rentrer en France.

Il doit se soumettre à 1 'humi­ liante cérémonie de 1 'abjuration, qu'il subit à Lyon en décembre 1536, avant de retrouver sa place à la cour.

Il passe quelques années tranquilles à pour­ suivre sa traduction des Psaumes (occupation éminemment suspecte aux yeux des autorités ecclésiastiques).

Vers la fin de 1542, pour une raison mal connue, peut-être à cause de la publi­ cation de L'enfer, il doit s'enfuir de nouveau : d'abord à Genève, puis à Chambéry, enfin à Turin où il meurt en septémbre 1544.

Le poète de cour Comme il était normal vers 1515, Marot com­ mença par la rhétorique.

Mais -cela parut longtemps plus étrange -, s'il se libéra peu à peu de 1 'influence de ses anciens maîtres, il ne renia jamais leur héritage et il ne cessa de célébrer sa dette à l'égard de Molinet « aux vers fleuris », du « bon Crétin»« qui tant savait», de Lemaire de Belges « qui 1 'âme avait d'Homère le Gré­ geois» (le Grec).

Après avoir imité Lemaire dans Le temple de Cupido (1515), il attira sur lui 1 'attention du roi par une Petite épître où il jouait en virtuose et avec humour de la rime équivoquée : Si* vous supplie qu'à ce jeune rimeur • Aussi Fassiez avoir un jour par sa rime heur* *bonheur Afin qu'on die*, en prose ou en rimant, *dise «Ce rimailleur qui s'allait enrimant* *enrhu- Tant rimassa, rima et rimonna • Qu'il a connu quel bien par rime [on a.» mant *mot in­ venté par Marot (Cf.

sermonna) Il vit à la cour : « La cour du Roi, ma maîtresse d'école », dira-t-il plus tard pendant son exil ferrarais (1535).

Il compose des pièces de circons­ tances, alertes et vives, où il tient registre d 'événe­ ments menus ou importants, où il sollicite avec verve quelque faveur, où il chante des amours, les siennes et d'autres.

Auteur de rondeaux et de chansons d'une grâce exquise, il se distingue de ceux qui l'ont précédé par sa fantaisie, par son brio, par son sourire subtilement moqueur ou mélancolique.

On connaît surtout ses épîtres : A son ami Lyon (1526), qu'il supplie de le faire sortir de prison en évoquant la fable ancienne du lion et du rat.

Dans une situation fort critique, non seulement Marot a l'élégance de plaisanter, La duchesse Renée de Ferrare, fllle de Louis XII, protectrice de Marot.

mais encore il transforme sa requête en pro­ messe de service! et tout cela avec une bonne grâce qui exclut 1 'embarras et la bassesse aussi bien que la rancœur ou 1 'insolence : Or* viens me voir pour faire le Lion, • Mainte­ nant Et je mettrai peine, sens* et étude *intelli- D'être le Rat, exempt d'ingratitude...

gence Même verve, même désinvolture qui frise 1 'irrévérence -mais Marot sait toujours « jus­ qu'où il peut aller trop loin»- quand il s'adresse Au roi, pour le délivrer de prison (1527).

Qu'on en juge par les derniers vers : Et m'excusez*, si pour le mien *excusez-moi affaire• • • • mon affaire Je ne suis point vers vous allé parler : Je n'ai pas eu le loisir d'y aller.

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;::1 "0 ::0 ~ Son chef-d'œuvre dans ce genre, c'est sans doute ce poème qu'il envoya, quelques années. »

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