Delcassé, Théophile

Homme d'Etat français né à Pamiers, mort à Nice (1852-1923). Journaliste et publiciste, il fit son apparition dans le monde politique en 1889, quand il fut élu député radical de Foix. Il devait être quatre ans plus tard sous-secrétaire d'Etat puis, en 1894, ministre des Colonies. Il est surtout connu pour son long passage au Quai d'Orsay, où il fut ministre des Affaires étrangères du cabinet Brisson au cabinet Rouvier, de 1898 à 1905, à une période cruciale pour l'orientation de la politique extérieure française d'avant 1914. Installant ou confirmant dans des postes clés des ambassadeurs de premier plan, comme Barrère ou les frères Cambon, Delcassé accomplit une oeuvre importante: en 1898, il conclut avec l'Italie un accord commercial, qu'il devait confirmer deux ans plus tard par un accord colonial et, en 1902, par un accord politique. En 1900, il signe un protocole d'état-major resserrant l'alliance russe. Sa grande oeuvre est la réalisation de la politique dite d'Entente cordiale avec l'Angleterre: en 1899, il liquide l'incident de Fachoda; en avril 1904, il signe un accord qui règle le contentieux égyptien et donne à la France les mains libres au Maroc. Guillaume II, à son discours de Tanger, en 1905, exige pour la question marocaine la réunion d'une conférence internationale. Delcassé refuse. L'Allemagne demande et obtient son renvoi (6 juin 1905). Delcassé reparaît sur la scène politique en juillet 1909, quand il renverse un ministère Clemenceau puis, de mars 1911 à janvier 1913, où il est ministre de la Marine. Ambassadeur à Saint-Pétersbourg de février 1913 à janvier 1914, il entre en août 1914 comme ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Viviani. Il réussit à gagner l'Italie à la cause franco-anglaise en mai 1915, mais échoue dans ses négociations avec la Bulgarie. En octobre 1915, il démissionne.