Fiche auteur : Romain ROLLAND

« La Dentellière a ob­ tenu le prix Goncourt en 1974.

En 1977 , le cinéas t e s uisse Claude Goretta a adap té le roman au c in éma , dans un film qui a révélé l'actrice I sabelle Hupp erl.

Le livre Une existence anodine et tragique P omme a pa ssé son enfance dans un village du Nord, dans une mai son au bord d'une route nationale .

Sa mère est serveuse, et un peu plu s, dans un bar ; so n père est parti un beau jour , sans rien dire.

Pomme a l'innocence et l' humilité d'une pauvre fille.

Elle parle peu, travaille dur et accepte sans rechigner sa condi­ tion .

Ses manière s simples et gracieuses évoquent l'image d'une dan s un tabl eau de genre.

A l'adolescence, Pomme se retrouve avec sa mère à Pari s; elle est shampouineuse dans un salon de coiffure.

Elle poursuit sa vie sans éclat, lisant des romans à l 'ea u de rose, insensib le aux regard s que les hommes posent sur ses fraîches rondeurs.

Sa collègue Marylène, midinette flirteuse, s'entiche un moment d 'elle.

Elles vont pas ser ensemble des vaca nces à Cabourg.

Marylène abandonne rapidement sa pe sante compagne pour voler dans les bras du premier flambeur venu.

Laissée à elle-même, Pomme fait la connaissance d'Aimery de Béligné , un étudiant en mal d'amourette, desce n­ dant d'une bonne famille désarge ntée.

Ils vivent quelque temps ensemble à Pari s, dan s la chambre du jeune homme.

Mais celui­ ci se las se vite de la dévotion silencieuse de sa partenaire et finit par la quitter.

Abandonnée, Pomme sombre dans l'anorexie.

Les dernières pages du roman nous la montrent , so uriante et résign ée, dans la cour d' un asi le psychiatrique.

Une critique de la société bourgeoise N é lui-m ême dans un milieu modeste , Pasca l Laîné évoque avec sympathie la vie anodine et tragique de son héroïne, dans un style qui n 'es t pa s sans évoquer Maupassant.

Loin d 'épou ser la gravité du propo s, cependant, sa plume se fait drôle e t ironique lor squ'elle décrit les goû ts vulgaires des minette s de banlieu e, la séche resse de cœ ur des vieilles bourgeoises ou la cuistrerie du hobereau ridicule qui détruit une existence par caprice.

Même s'il garde toujour s un certain recul par rapport à ses personn ages et s' il manife ste un so uci de jouer avec la forme romanesque où perce l' influen ce du «nouv eau roman>>, Laîn é critique avec subtilité et brio la soc iété bourgeoise , défendant un idéal de simplicité et d'innocence qui n'appar tien t se lon lui qu 'aux humbles.. »