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GIDE André

Publié le 17/01/2022

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(1869-1951)  

Neveu de l'économiste Charles Gide, A. Gide, né à Paris le 22 novembre 1869, était protestant par son père languedocien et catholique par sa mère normande. De santé fragile, il fréquenta assez irrégulièrement les établissements scolaires. Dès 1882, il se sentit attiré par la gravité secrète de sa cousine Madeleine (évoquée dans « La Porte étroite «), qui n'était pas sans lui rappeler sa mère, et l'épousa, après la mort de cette dernière, en 1895. Entre-temps, il fit paraître ses premières oeuvres, notamment « Les Cahiers d'André Walter «, « Le Traité de Narcisse «, « Paludes «, livres symbolistes dont le ton, très personnel, devait s'affirmer avec « Les Nourritures terrestres «. De 1893 à 1947, A. Gide ne cessa d'entrecouper la rédaction de ses ouvrages de longs voyages en Afrique et en Europe. En 1909, son audience s'étendant au grand public, il fondait, avec le metteur en scène Jacques Copeau et des écrivains-amis, la « Nouvelle Revue Française «.

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« GIDE 1869-1951 L'œuvre d'André Gide vient d'être mise à l'Index.

(LES JOURNAUX.) UNE dernière joie aura été refusée à André Gide, celle de voir son œuvre tout entière maudite par le pape.

Ceci est une façon de parler.

Je ne sais comment fonctionne le tribunal de l'Index, ni quels doctes personnages le composent, mais il est plaisant d'imaginer que le chef de la chrétienté n'a pas été étranger à l'anathème qui vient de frapper le « contemporain capital ».

Tant de rigueur donnerait d'abord à penser que les plus augustes compagnies sont capables de grandes légèretés.

Car enfin l'Eglise ne pouvait-elle s'accommoder de Gide? Ne lui suffisait-il pas d'interdire deux ou trois de ses livres? Chaque ligne des seize volumes de l'œuvre complète constitue-t-elle un scandale particulier? On examine, on s'interroge.

Peu à peu, une vérité se fait jour, que l'enchantement de son verbe tendait à faire oublier : l'œuvre de Gide est profondément, totalement impie.

Détournée de Dieu, elle ne révère rien qui pourrait lui valoir par ailleurs l'indulgence des bien-pensants.

Il est beaucoup pardonné à ceux qui s'inclinent devant l'ordre du monde, reconnaissent du moins certaines valeurs établies.

Et même il advient que leurs péchés soient remis à ceux qui ont beaucoup aimé ...

Avec Gide, on ne sait jamais où l'on va.

«Je n'aime pas les honnêtes gens », écrit-il; et : « Familles, je vous hais.

» Sans doute lui arrive-t-il de proférer quelque rassurant lieu commun.

Mais, à y regarder d'un peu près, cela inquiète plutôt ; il est visible qu'il a jeté du lest (peut-être sans intention) simplement parce que la question ne l'intéresse pas.

Il y a ainsi dans le Journal tout un semis d'occasions manquées, idées reçues qu'il n'a pas fait fructifier et restitue intactes au hasard des événements.

Mais que l'actualité, ou son bon plaisir, l'amènent à cultiver une de ces idées, la voilà toute démoralisée.

Ce refus de s'en laisser accroire est peut-être, dans l'origine, la marque d'un esprit protes­ tant.

Mais chez Gide le libre examen, affranchi du sacré, ne connaît plus d'entraves, et bientôt c'est au sacré -religieux, social ou moral- qu'il s'en prendra.

Auparavant il célèbre sa libération (les Nourritures terrestres).

Renoncé le dieu morose de son enfance, il dénombre ses richesses.

Désirs, instincts et la beauté du monde, voilà ce qu'il possède, voilà ce que chaque homme possède.

Gide découvre la nature humaine, sa nature - et la loue.

Il indique à son disciple la voie de la plénitude : Deviens qui tu es.

GIDE Photo Rogi-André, Paris.

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