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GOMBERVILLE Marin Le Roy de : sa vie et son oeuvre

Publié le 13/12/2018

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GOMBERVILLE Marin Le Roy de (1599-1674). Poète et romancier né à Paris. Sans doute d’origine noble, il était riche, détenait des charges avantageuses et fréquentait les milieux aristocratiques. Son itinéraire idéologique abonde en contrastes. Elève des jésuites, il conserva longtemps avec eux des relations; mais en même temps il se posait en disciple du poète libertin Théophile de Viau. Il fut de l’Académie dès sa fondation, mais se montra hostile à Richelieu et, plus tard, appartint au groupe frondeur du futur cardinal de Retz. Dans sa vieillesse, il devint janséniste et dévot, comme son protecteur le duc de Liancourt.

 

Son œuvre s’inscrit dans les tendances esthétiques dites baroques. Il publia en 1620 des poésies (Tableau des bonheurs de la vieillesse) et un Discours sur les vices et les vertus de l’histoire. Il s’y montre moderniste, rationaliste et prône les beautés des effets de désordre dans la création artistique. Par la suite, il s’affirmera puriste en matière de langage — ce qui est, à cette date, une forme de modernisme.

« les qualités d'héroïsme absolu qui caractérisent les prota­ gonistes justifient de leur part les attitudes les plus para­ doxales.

Certes, le récit n'a pas de vraisemblance et four­ mille de poncifs ro ma nes qu es.

Mais, dans son principe et dans ses buts, il par ticipe d'une esthétique de la sur­ prise, de l'irrégularité, de la rêverie.

Ces mêmes traits se retrouvent dans les autres romans de Gomberville.

Ils sont moins marqués dans la Jeune Alcidiane (1651), où, devenu dévot, 1' auteur insère force discours religieux.

Mais Carithée (1621) mêle l'univers pastoral et le roman historique, et introduit dans le monde romain, à côté de Germanicus et d'A gripp ine , des p ers o n nag es à clef où l'on reconnaît Louis XIII et le duc de Luynes.

Univers pastoral encore que celui de la Suite qu'il donna à I'A str ée en 1625.

Dans la Cythérée ( 1640- 1642), le récit devient rêverie sur l'espace maritime et broderie de thèmes mythologiques.

L'œuvre de Gomberville a été controversée, mais ses virtualités poétiques sont certaines, et lui donnent plus de relief que n'en auront les romans héroïques de ses successeurs immédiats, comme La Calprenède; aussi l'on tend aujourd'hui à la re co nsid ére r.

Elle fut admirée en son temps, y compris par des figures marquantes du courant dit «classique », tels que Guez de Balzac, La Fontaine ou Boileau (au moins dans sa jeunesse).

Preuve -s i besoin est- du caractère factice de l'opposition baroque/classique.

BIBLlOGRAPHLE La Suite de I'Astrée a été rééditée par B.

Yon, publications de l'université de Saint-Étienne, «Images et Témoins de l'âge classique», 1976.

A consulter.

-S.

Kévorldan, le Thème de /'a11Wur dans l'am­ vre romanesque de Gomberville, Paris, Klincksieck, 1972; M.

Bertaud, « I'Asrrée » er " Polexandre », du roman pastoral au roman héroïque, Genève, Droz, 1986.. »

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