Henry Moore

« anglaise était étonnamment statique depuis la fin du moyen âge et cherchait son inspira­ tion dans les statues gothiques et romanes­ ques, dans la sculpture sumérienne et surtout dans les impressionnantes et émouvantes images des divinités des peuplades primitives du Mexique.

Moore ne cherchait pas à don­ ner un reflet réaliste de la femme en tant que créature de chair et de sang.

Il semblait plu­ tôt considérer qu'elle était faite de pierre, et cherchait à imaginer de quelle façon cette matière aurait altéré ses formes et comment Ci-dessous, à gauche: Silhouette allongée: Angles.

Depuis 1929, Henry Moore traita ce sujet de multiples façons. Certaines de ces réalisations sont gigantesques.

Ci-dessous, à droite: Locking Pie-ce (1963-1964).

Moore chercha à toucher un vaste public et se sentit responsable et conscient de sa mission d'artiste.

Il accepta de nombreuses commandes, qui lui permirent d'obtenir une large au­dience.

ou encore en gestation.

Quelques sculptures postérieures à la série des Helmets présentent une figure entière et visible enfermée dans une coque de forme quelconque.

Il créa également des groupes familiaux, dont Le Roi et la Reine (1952-1953), conservé au Middelheim d'Anvers.

Quoique n'étant pas chrétien, il fait partie de ces rares sculpteurs modernes à avoir traité des sujets religieux.

Sa Madone à l'Enfant (ou Vierge à l'Enfant) est tout à la fois en harmonie avec son sujet elle aurait supporté les méfaits de l'érosion.

Il se réfère ainsi au principe de la ' 'vérité in­ trinsèque des matériaux", ce qui explique les ressemblances que présentent ses oeuvres avec les paysages accidentés des vallées et des collines.

On a dit de la sculpture de Moore qu'elle était le tribut de la féminité à l'âge de l'auto­ matisation dépersonnalisante. Cette affirma­ tion, qui n'est sans doute pas tout à fait faus­ se, ne reflète pas non plus toute la vérité. Ses oeuvres ne sont pas le fruit d'une mécanisa­ tion sans âme, elles restent rassurantes, quel­ les qu'en soient les formes et les excentricités.

Mais le monde de Moore est également peu­ plé de monstres, et la Seconde Guerre mon­ diale leur donne l'occasion de sortir du fond de ses chimères inconscientes.

C'est l'époque des Helmets (Têtes casquées) de métal. Ces formes, qui se prolongent en protubérances étirées, renferment toute une gamme de fines figures squelettiques, mais il est difficile de déterminer si elles sont protégées par le cas­ que ou emprisonnées à l'intérieur.

On retrouve ce thème de figure vivante enfer­ mée dans une autre forme, dans l'une de ses Femmes allongées, réalisée en bois d'orme.

La silhouette inférieure de cette composition peut être un amant ou un enfant nouveau-né Ci-dessous: Femme drapée assise, une autre sculpture de femme massive et extrêmement tactile.

Ce genre d'oeuvre est devenu sy­nonyme du nom d'Henry Moore.

Les ouvertures de la composition laissent entrevoir le paysage envi­ronnant, ce qui contribue à l'in­tensité de l'ensemble.

et une oeuvre d'art moderne parfaitement réussie. En 1956, il réalise une série de sculp­ tures verticales isolées, regroupées sous le nom générique de Figures verticales, parmi lesquelles une sorte de totem que l'artiste a obtenu en entassant librement différentes formes l'une sur l'autre.

Leur disposition calculée donne à l'ensemble une apparence homogène verticale qui n'est pas sans rappeler un os allongé, un tronc d'arbre qui se désagrège, un pinacle de pierre isolé de la falaise par la marée montante.. »