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La fontaine

Publié le 07/01/2015

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Séquence n°2 La question de l'homme dans les genres de l'argumentation LA n°2 : « Le Héron », Fables, VII, 4, 1668 Le Héron Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.Il côtoyait une rivière.L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;Ma commère la carpe y faisait mille toursAvec le brochet son compère.Le Héron en eût fait aisément son profit :Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ;Mais il crut mieux faire d'attendreQu'il eût un peu plus d'appétit.Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseauS'approchant du bord vit sur l'eauDes Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieuxEt montrait un goût dédaigneuxComme le rat du bon Horace.Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasseUne si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?La Tanche rebutée il trouva du goujon.Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un Héron !J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façonQu'il ne vit plus aucun poisson.La faim le prit, il fut tout heureux et tout aiseDe rencontrer un li...
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« Et le premier instant où les enfants des rois Ouvrent les yeux à la lumière, Est celui qui vient quelquefois Fermer pour toujours leur paupière. Défendez-vous par la grandeur, Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse, La mort ravit tout sans pudeur; Un jour le monde entier accroîtra sa richesse. Il n'est rien de moins ignoré, Et puisqu'il faut que je le die, Rien où l'on soit moins préparé. Un mourant qui comptait plus de cent ans de vie, Se plaignait à la Mort que précipitamment Elle le contraignait de partir tout à l'heure 1 , Sans qu'il eût fait son testament, Sans l'avertir au moins.

Est-il juste qu'on meure Au pied levé ? dit-il : attendez quelque peu. Ma femme ne veut pas que je parte sans elle ; Il me reste à pourvoir un arrière-neveu ; Souffrez qu'à mon logis j'ajoute encore une aile. Que vous êtes pressante, ô Déesse cruelle ! - Vieillard, lui dit la mort, je ne t'ai point surpris ; Tu te plains sans raison de mon impatience. Eh n'as-tu pas cent ans ? Trouve-moi dans Paris Deux mortels aussi vieux, trouve-m'en dix en France. Je devais, ce dis-tu, te donner quelque avis Qui te disposât à la chose : J'aurais trouvé ton testament tout fait, Ton petit-fils pourvu, ton bâtiment parfait ; Ne te donna-t-on pas des avis quand la cause Du marcher et du mouvement, Quand les esprits, le sentiment, Quand tout faillit en toi ? Plus de goût, plus d'ouïe : Toute chose pour toi semble être évanouie : Pour toi l'astre du jour prend des soins superflus : Tu regrettes des biens qui ne te touchent plus. Je t'ai fait voir tes camarades, Ou morts, ou mourants, ou malades. Qu'est-ce que tout cela, qu'un avertissement ? Allons, vieillard, et sans réplique. Il n'importe à la république Que tu fasses ton testament. La mort avait raison.

Je voudrais qu'à cet âge On sortît de la vie ainsi que d'un banquet, Remerciant son hôte, et qu'on fit son paquet ; Car de combien peut-on retarder le voyage ? Tu murmures, vieillard ; vois ces jeunes mourir, Vois-les marcher, vois-les courir A des morts, il est vrai, glorieuses et belles, Mais sûres cependant, et quelquefois cruelles. J'ai beau te le crier ; mon zèle est indiscret 2 : Le plus semblable aux morts meurt le plus à regret. 1 Tout à l'heure: immédiatement 2 Zèle indiscret: qui parle sans discernement. »

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