La reine Victoria

« La guerre offrait le moyen de raffermir l'E­ tat et les citoyens, la victoire étant assqrée contre des pays mal armés et considérés com­ me "décadents" par le Duce.

Le régime tenta de faire de l'Italie un Etat corporatif.

Les grèves étaient interdites, et les syndicats li­ bres furent remplacés par des organisations de travailleurs contrôlées par l'Etat, et qui se heurtaient aux fédérations nationales d'em­ ployeurs.

Le contrôle du parti fut étendu aux activités sociales et aux loisirs.

L'intimida­ tion par la police ôta le goût de la critique à l'opposition.

Le meurtre politique compté- tait le tableau de ce système, où l'individu était toujours soumis aux intérêts de l'Etat, ou plutôt, du Parti.

L'ordre régnait désormais, l'économie ita­ lienne s'améliora, et l'assèchement d'une ré­ gion près de Rome, que les ingénieurs des an­ ciens empereurs et des papes du moyen âge avaient vainement tenté, accrut le prestige de Mussolini.

· Mais il fut impossible de réduire la misère atroce de l'Italie du Sud, où le gouvernement ne réussit pas à abattre la puissance de la Ma­ fia.

A la fin de 1935, Mussolini décida d'attaquer l'Ethiopie, qui se trouvait entre les colonies italiennes de l'Afrique de l'Est, l'Erythrée et la Somalie.

La Société des Nations déclara l'Italie coupable d'agression et lui imposa des sanctions économiques sauf pour des ma­ tières premières comme le charbon et le pé­ trole .

Les fameuses sanctions de la Société des Nations furent donc sans effet, et Musso­ lini ajouta l'Ethiopie aux possessions italien­ nes.

Le peu de prestige qui restait à la Société A gauche: Le dessinateur anglais Roy Jllingworth représente la façon dont Hitler gonfle Mussoli­ ni .

La propagande des Alliés as­ surait que Mussolini était l'hom­ me de paille de Hitler, et n'avait aucune liberté.

Vers l'année 1942, cette affirmation était sans doute devenue vérité.

A droite: Mussolini et sa martres­ se Clara Petacci sont pendus aux poutres d'un garage.

Mussolini tomba d'un sommet de puissance et d'honneur jusqu'à être haret méprisé du peuple italien.

des Nations disparut de ce fait.

Ensuite, Mussolini envoya des troupes pour soutenir le mouvement franquiste en Espagne.

Il espé­ rait peut-être que Franco lui serait reconnais­ sant et l'aiderait à assurer sa puissance en Méditerranée.

En effet, l'intervention ita­ lienne favorisa les desseins de Franco, com­ me futur dictateur d'Espagne, aussi bien fi­ nancièrement que militairement.

Au début de 1939, l'Italie annexa l'Albanie, un Etat pourtant ami, sous le prétexte de le protéger.

Ces victoires faciles ne furent pas populaires auprès du peuple italien.

Hitler affichait l'admiration pour Mussolini et la création de l'axe Rome-Berlin fut signée le premier novembre 1936.

Lors du traité de Locarno, Mussolini soutint la France et l'Angleterre, à propos des frontières de l'Eu­ rope, suivant le traité de Versailles.

Ces puis­ sances ayant accepté le Duce comme média­ teur lors du traité de Münich, en 1938.

De plus, Mussolini apporta son aide à Hitler, lorsqu'il annexa l'Autriche.

Le Führer avait donc juré une amitié éternelle au Duce, ce qui aboutit, le 22 mai 1939, à la signature du "pacte d'Acier".

Mussolini n'entra en guerre qu'en juin 1940 , quand il jugea le moment opportun.

Le 25 juillet 1943, les membres du Grand Conseil fasciste désavouèrent le Duce et le firent pri­ sonnier.

Hitler monta une opération de sau­ vetage d'une rare audace et replaça le Duce à la tête d'un gouvernement fantoche.

Après l'écroulement de l'Allemagne, Mussolini fut arrêté et tomba, le 28 avril1945, sous les bal­ les des partisans.

Il avait gouverné pendant vingt et un ans, et donné à l'Italie un semblant de puissance, qui avait abusé plus d'un homme d'Etat eu­ ropéen.

La convention de Latran de 1929; signée par Mussolini, athée, mais opportu­ niste, règle toujours les relations entre l'Etat italien et l'Eglise.. »