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LA VIE DE GLUCK

Publié le 09/07/2011

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Il est peu d'existences aussi surprenantes que celle du puissant dramaturge dont, doublement prophétique, Voltaire disait en 1774 : « Il me semble que Louis XVI et M. Gluck vont créer un nouveau siècle «. Durant sa jeunesse et une grande partie de son âge mûr, l'abondante production de Gluck ne paraît pas devoir s'écarter des chemins battus ; sans doute, comme nous le verrons, cette production manifeste déjà nombre de tendances rénovatrices et laisse ça et là surgir la griffe du lion, mais, dans l'ensemble, elle se plie aux normes d'usage. Toutefois, ainsi qu'on l'a justement montré Desnoiresterres a commis une lourde erreur en prétendant qu'au cours des années qui précèdent immédiatement sa réforme, de 1755 à 1762, Gluck a l'air de somnoler avec les œuvres légères qu'il compose durant cette période . Soudain, vers la cinquantaine, « vers le milieu du chemin de sa vie « pour parler comme Dante, le musicien se révèle dominateur et révolutionnaire. « Au crépuscule, écrit Camille Mauclair, cette existence prend feu comme un météore et tout s'enflamme autour d'elle «. Elle va dévoiler une personnalité fulgurante, susciter d'âpres querelles, puis elle s'éteindra dans la retraite et le silence. Ce processus s'explique si l'on songe que Gluck, qui avait parcouru presque toute l'Europe, respirait largement l'atmosphère musicale de son temps, et laissa mûrir au plus profond de lui-même les velléités de réforme de l'opéra qui perçaient autour de lui.

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