LA VIE DE VOLTAIRE
Publié le 17/01/2022
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Première période (1694-1726). — François-Marie Arouet, qui devait prendre, en 1718, le nom de Voltaire, naquit à Paris le 21 novembre 1694, d'un père avisé et pratique et d'une mère frivole. Son parrain Chateauneuf, mondain dissolu, l'amena de bonne heure dans le cercle de Ninon de Lenclos. Il fit ses études au Collège royal de Clermont, sous la direction de jésuites distingués, excellents humanistes, comme le Père Porée et le Père Tournemine, qui lui donnèrent le goût de l'art classique et le culte du style ingénieux. Un de ses maîtres qui paraît l'avoir bien connu le qualifiait de puer ingeniosus, sed insignis nebulo. Au Collège, il noua d'utiles relations avec d'Argentai et Cideville. Au sortir du Collège, il se lia avec les poètes du Temple, et fut fêté pour son esprit par des grands seigneurs, comme les Sully ou les Caumartin, qui l'amenaient à la campagne quand il s'était compromis par quelque fredaine et lui racontaient mille anecdotes du- siècle précédent.

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désillusion arriva vite.
Voltaire excita la colère du roi en se mêlant à des spéculations véreuses; il le lassa par sesfanfaronnades; il se brouilla avec lui en maltraitant son ami Maupertuis par la Diatribe du Docteur Akakia.
Il rendit laclef de chambellan et partit.
Après un voyage accidenté, il erra en Alsace, s'arrêta quelque temps en Suisse et finitpar acheter la terre de Ferney, où il se fixa en 1759.Le séjour de Berlin est dans la vie de Voltaire d'une grande importance.
Il fut mis en vedette aux yeux de toutel'Europe.
Il dépouilla ses idées et ses sentiments de Français et se fit une âme cosmopolite.
Il comprit ce qu'ilpouvait oser en religion et en philosophie, en voyant ce qu'osait son royal modèle.Il décida — et probablement il décida de concert avec Frédéric — de faire désormais son oeuvre capitale de la luttephilosophique, de la « guerre contre l'infâme ».
Cinquième période (1759-1778).
— Voltaire établi à Ferney, dans des terres « franches » dont il est le seigneur,s'arrange grâce à son immense fortune, une existence indépendante, en marge de la France et de toute patrie : ilest vraiment le citoyen du monde.
Et le monde a les yeux fixés ,sur lui; il exerce une véritable royauté intellectuelle.Les philosophes et les princes vont le visiter dans sa solitude; et, vers la fin de sa vie, ces visites ressemblent à despèlerinages : il est le patriarche de Ferney.
Et cela signifie sans doute que son génie en impose, mais surtout que laphilosophie a triomphé et exercé un empire incontesté.Les occupations de Voltaire à Ferney sont multiples.
Il est seigneur de village et ne laisse tomber aucune desprérogatives de son titre.
Il fait valoir ses terres, encourage l'agriculture et l'industrie et, par sa merveilleuseactivité, les transforme.
Il se mêle de politique et de diplomatie secrète : désireux de jouer un rôle pendant la guerrede Sept ans, il écrit à Choiseul et à Frédéric, montre à chacun les lettres qu'il reçoit de l'autre et s'amuse à lestrahir tous deux pour hâter la paix.
Il reste fidèle au théâtre qui a été sa grande passion.
Il continue ses travauxhistoriques, écrit des romans et correspond avec toute l'Europe.Mais son oeuvre principale c'est la lutte philosophique.
Il commence à ce moment à ajouter à ses lettres, adresséesaux « frères » initiés, la formule ec l'inf ! (écrasons l'infâme religion catholique !) et il mène vivement cette besogne.Il s'en entretient par lettres secrètes avec d'Argentai, Mme d'Epinay, Thiériot, Cideville et Frédéric.
Il entre danstoutes les affaires qu'il croit pouvoir exploiter contre la religion : l'affaire Calas, l'affaire Sirven, l'affaire La Barre.
Ilaccable de ses sarcasmes les défenseurs de la religion : Guénée, Le Franc de Pompignan, Nonotte, Fréron.
Il lancede gros livres comme le Dictionnaire philosophique et de petits pamphlets, qu'il ne signe pas, qu'il désavoue quandon les lui attribue, et qu'un colportage bien organisé répand à travers toute l'Europe.
L'oeuvre de destruction estconduite avec ténacité et avec esprit.Toujours malade, toujours geignant, toujours bouffon, Voltaire vieillit à Ferney.
Il ne veut pas mourir sans avoir revuParis et s'y être offert à la foule.
Il s'y rend pour la représentation d'Irène; il connaît toutes les ivresses de la gloireet, vivant, une véritable apothéose.
Son buste est couronné sur le théâtre et Voltaire, sans rire, donne sabénédiction au petit-fils de Franklin qui s'agenouille devant lui.
Ce geste prouvait que l'oeuvre de Voltaire était finie.Il meurt en 1778.
Ce sont les traits de ce vieillard agité que Houdon a fixés dans la statue célèbre qu'il fautregarder..
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