La vie d'Honoré de Balzac

« LES ANNÉES D'APPRENTISSAGE (1819-1829) Ses parents lui allouent 1 500 francs par an, somme dérisoire qui le condamne à la misère, et lui donnent deux ans pour réussir.

Là, il s'adonne à d'immenses lectures et rédige ses premières tentatives litté­ raires.

Une tragédie, Cromwell, est achevée au début de 1820.

Jugée sévèrement par l'académicien Andrieux, un ami de la famille, elle n'est pas publiée.

Balzac se tourne alors vers le roman.

En 1821, il rencontre Auguste Lepoitevin de I'Égreville.

Débute alors une collaboration littéraire qui débouchera sur la publication, sous des pseudonymes divers (Viellerglé et Lord R'Hoone, anagrammes de I'Égreville et Honoré, Horace de Saint­ Aubin), de romans commerciaux destinés aux cabinets de lecture.

Il faut renoncer aux rêves de gloire et gagner sa vie.

Avant Lucien de Rubempré et Lousteau, Balzac entre dans le "cloaque littéraire ,, .

L'année 1822 est une année faste.

L'apprenti écrivain perçoit ses pre­ miers droits et surtout il découvre avec Mme de Berny, la voisine des Bal­ zac à Villeparisis, l'affection dont il avait été sevré.

Celle-ci, qui a vingt-deux ans de plus que lui, qui est mariée, mal d'ailleurs, jouera le rôle de maî­ tresse, de mère et d'initiatrice.

Parce qu'à défaut de gloire il rêve de fortune, il se lance dans les affaires, décision aux conséquences désastreuses qui se feront sentir sa vie durant.

D'abord éditeur, puis imprimeur, enfin fondeur de caractères, il voit ses entreprises échouer: en 1828, c'est la faillite.

Il laisse 60 000 francs de dettes, pour la majeure partie dues à sa mère.

Les ennuis d'argent com­ mencent, ils ne cesseront plus.

Balzac retourne à la littérature.

Il se rend à Fougères pour préparer un roman historique: Le Gars (Les Chouans).

Celui-ci paraît en avril1829, sans grand succès, mais c'est le premier livre signé Balzac.

En juin, Bernard-François meurt.

En décembre, le succès de La Physiologie du mariage lui ouvre les portes des salons et de la gloire.

LES ANNÉES CRÉATRICES (1830-1840) Débute alors une vie mondaine: Balzac fréquente les salons littéraires de Mme Récamier et Mme de Girardin, il y rencontre Hugo, Delacroix, Vigny, Dumas.

Il s'associe avec l'entrepreneur de presse, Émile de Girar­ din, collabore à de nombreuses revues et publie en avril1830 les "Scènes de la vie privée''· Il signera pas moins de soixante-dix publications cette même année.

Les liaisons féminines se multiplient: la duchesse d'Abran- 6. »