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La vie et l'oeuvre de Goethe, Johann Wolfgang von

Publié le 17/01/2022

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(1749-1832) Ecrivain allemand. Il est l'un des principaux représentants du classicisme allemand. Homme de sciences, il fut aussi ministre d'Etat à Weimar. Son oeuvre constitue l'un des points forts de la culture bourgeoise allemande. Elle marqua fortement les milieux intellectuels européens et joua un rôle important dans le développement de toute la littérature de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe siècle. Elle contribua notamment à l'évolution de la langue allemande.
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« GOETHE ETSCHILLER Goethe fait venir Schiller àl'université d'Iéna en1788, pour que celui-ci y enseigne l'histoire. Schiller, d'origine plus modesteque Goethe, a luiaussi participé aux ambitions humanistes des Lumières, connu une période Sturm und Drang, avantde rechercherla perfection classique, et il est également considéré commepoète, penseur dramaturge(c'est à lui que les lettres allemandesdoivent véritablement la réputation de leurs drames au xvih' siècle).

De sensibilité philosophiqueet historique plus prononcée que celle de Goethe, Schiller a composé un traité, Poésie naïve et poésie sentimentale (1795-1796), dans lequelil distingue la poésie spontanée des Anciens de la poésie plus réflexive des Modernes, au premierrang desquels il place Goethe. L'amitié entre les deux grands hommesne viendra que très progressivement, mais ils partageront alors beaucoup, chacun stimulant le géniede l'autre.

Lamort de Schiller, en1805, affecte profondément Goethe, qui se retirealors peu à peu de la vie mondaine. seulement ilrécrit envers son Iphigénie, mais il achève Le Comte d'Fgmont, tragédie en cinq actes. • De retour à Weimar la même année,il va y faire deux rencontresdéterminantes, à des plans fortdifférents.• Sa liaison avec Christine Vulpius commence.• Il rencontreaussi Schiller (1759-1805), deuxième grand nom du classicisme allemand. Celui-ci, de dix ans son cadet, vientenseigner l'histoire àl'université d'Iéna;leur amitié et leur collaborationintellectuelle dureront de 1794 à la mort de Schiller, en 1805.• En 1789, Goethe achève Torguato Tasso, pièceen cinq actes qui met de nouveau en scène un génie rebelle aux usages, mais qui est précisément critiqué pour son caractère exalté et capricieux. La référence au Tasse(1544- 1595),poète de la Jérusalem délivrée, révèle l'obédience désormais classique deGoethe, quin'hésitera pas à opposer classicisme et romantisme comme un artsain et un art malade. • En 1790, l'écrivain publie «un fragment» de Faustet repart en Italie, à Venise.

Le soleil méditerranéen brillant sur les majestueuses ruines antiquesl'avait déjà convaincu, lors de son premier voyage, qu'il fallaitrechercher enartcomme entoutes choses l'harmonie, l'équilibre, la beauté simple et porteuse d'idéal : le Sturm und Drang est loin derrière le poète. • La Révolution française ébranle tout naturellement le penseurdéfenseur del'ordre. LesÉlégies romaines, publiées en 1795, sont le fruit du voyage en Italie- leur érotisme très léger gênera certains lecteurs, dont Charlottevon Stein, également blessée par la liaison de Goetheavec Christine Vulpius.• En 1795encore, Goethe achève lesEntretiens des émigrés allemands, un recueil denouvelles à la composition étonnante, mêlant l'historique et lemerveilleux.• L'annéesuivante sont publiés les derniersvolumes du gros roman ébauché dès 1777, maispublié entre1795 et 1796,avec de ™scrupuleusesrelectures de ISchiller, que constituent Les Années d'apprentissage de WilhelmMeister : lerécit des débuts dans la vie du personnage principal, qu'anime une vocation théâtrale,fonde le genre littéraire duBildungsroman, ou roman d'apprentissage (oud'éducation). • Une suite tout aussi importante lui est donnée en 1821, avec la parution des Annéesde voyage de Wilhelm Meister, dont larédaction acommencé dès 1807: le héros reprend la route pour faire de nouvellesexpériences,en homme plus mûr. •En1797, toujours, vraisemblablement, grâce à l'heureuse influencede Schiller qui l'a persuadé de se consacrer denouveau pleinementà la littérature, Goethecompose Hermann et Dorothée, sorte d'épopée bourgeoise qui se déroule sous la Révolution et émeut leslecteurs. LAGLOIRE ET LE RETRAIT •L'occupation française qui faitsuite à labataille d'Iéna menace la petite ville libre de Weimar, et Goethe peut craindrepour ses intérêtset ses libertés - la conséquencela plus directesur sa viepersonnelleestsurtoutson mariageavecChristineVulpius, en 1806,aprèsune longueliaison. Ilaura avec elle cinqenfants (dontun seul survivant).• La situation se calme et, le6 décembre 1808, lors de la conférenced'Erfurt, Napoléon, que Goethetient pour un génie, et à qui l'on présente degrands personnages politiques, ainsi que le poète, montre qu'il connaîtl'œuvre de celui-ci et s'entretient avec lui.

Goethe reçoit même la rosette delaLégion d'honneur. • Lagloireaccompagne ses dernières années.

De jeunes auteurs et des personnalités très diverses lui écrivent et viennent de loin lui rendre visite,cependant qu'il continue uneproduction énorme, faite de critiques, d'essais, de lettres, dont il dicte uneassez grande partie, mais aussi etencore d'oeuvres de fiction. Écritsautobiographiquesetlittérature universelle • Goethe, grand lecteur, n'a cessé des'intéresseraux littératures étrangères : admirateur des classiques gréco-latins,deShakespeare, maisaussi des œuvres maîtresses des littératures française,espagnole, italienne, il alui-même fait un travail detraducteur-entre autres,lesMémoires de Benvenuto Cellini en 1803 etLe Neveu de Rameau, deDiderot, en 1805.• Ses lectures stimulentsa propre création, sa vie, en s'ajoutant à ses curiosités intellectuelles si variées, etincessantes (en 1813, parexemple, il étudie la culture et la géographie de la Chine; en 1821, il se passionne pour la poésie indienne). • On doit à cet esprit hostile aux systèmes le concept de littératureuniverselle : le poète doit dépasser les frontières par son génie, et la modernité doit voir par-delà les nations.

Cette positionexpliqueaussi que Goethe ait été assez attentif à la réception que l'on pouvait faire de ses propres œuvres à l'étranger; elle est enfin a l'origined'une discipline dont lesméthodes s'élaboreront progressivement : lalittérature générale et comparée, qui réfléchit sur les influences, leséchanges, les courantset les formes, sans souci des frontières. • Vient le moment, en 1809, de rassembler divers documents quiaboutiront àPoésie et Vérité. Cette autobiographie en six volumes, qui ne sera achevée qu'en 1831, rapporte la jeunesseet les premiers succès de l'auteur,jusqu'en 1775, avec des réflexions qui donnent une cohérence toute classiqueà cette vie foisonnante, perçue comme l'élaboration d'undevenir rationnel et même d'un vaste projetartistique.

Goethe utiliseentreautres lessouvenirs de BettinaBrentano,femme du poète Achim von Arnim (1781-1831),et qui aconnu le poète deWeimar alors qu'elle n'était qu'une enfant et lui manifesta plus tard un amour assez impétueux. •L'influence duphilosophe Hegel (1770-1831), que Goethefréquenta à léna, peut aussi être décelée dansPoésie etVérité, maison y reconnaît encore la notion de formation, centraledans la pratiqueromanesquedel'auteur, qui a son double littérairedansle personnage de Wilhelm Meister. • Dès 1813, un autre projet autobiographique s'ébauche : teVoyage enItalie paraîtraen 1816. Dernières crandes œuvres •L'œuvre la plus connue de Goethe est peut-être Faustavec, pour personnage principal invoquantle diable, l'ambitieux savant, personnage mentionné dans des récits de la Renaissance, vite intégré dans le théâtre de marionnettes, et que ChristopherMarlowe (1564-1593) avait inscritdans le répertoirethéâtral de l'Angleterre élisabéthaine.

Le projet de Goetheesten réalité plus complexe : dès 1770, le poète commenceà composersur le sujet, pour lui très intime- des fragments appelés Urfaust (Faust primitif) remontent ainsi à sa période Sturm und Drang. La première partie de la tragédie proprement dite est achevée et publiée en 1808; le personnage original deGretchen, à la fois pécheresse et innocente, touche le public.

MaisGoethe a déjà entrepris une seconde partie, qu'il considère comme son testament spirituel et qui ne sera publiée qu'après sa mort :le personnage continuesa quêteimpossible, à travers des épisodes très divers - parfois fort abstraits -, qui mobilisent aussi bien lemonde gothique, la cour de l'empereur, la belle Hélène, que la période industrielle,et ladamnationlui est finalement épargnée : Gretchen semble avoir euraisonde Méphistophélès. Les romantiques de tous les pays ont étéfascinés par le premier Faust; Gérardde Nervai ;i808- PRINCIPALES ŒUVRES 1769 Les Nouveaux Lieder (poèmes) 1768 Le Caprice del'amant (pastorale) 1769 Les Complices(«grande confession poétique») 1773 De l'architecture allemande (traité) 1773 Gôtz von Berlichingen (drame) 1774 Clavigo (drame) 1774 les Souffrancesdu jeune Werther (roman) '" : - ' ~! I ' »! 1773-1775 Urfaust {Faust primitif, drame), publiéen 1808 1779et1787 (réécriture en vers) Iphigénie enTauride (tragédie) 1787 LeComte d'Fgmont (tragédie) 1789 Torquato Tasso (pièce de théâtre) 1790 LesÉlégies romaines (poènes) 1790 Métamorphoses des plantes etContribution àl'optique (traités scientifiques) 1790 Faust, einFragment (poème dramatique) 1797 (J" partie) et1829 LesAnnées d'apprentissage deWilhelm Meister (roman) 1808 Faust, eine Tragédie (poème dramatique; la première partie est traduite en français par Gérard de Nervalen 1827) 1808 Pandora (drame) 1809 Les Affinités électives (roman) 1810 De la théorie des couleurs (traitéscientifique) 1814et1831 Poésie et Vérité (autobiographie) 1816- I8Z9 LeVoyage enItalie (autobiographie) 1819 Divan oriental-occidental (poèmes) 1821 L'Élégie deMarienbad (poèmes) 1832 teSecond Faust (poème dramatique),inachevé 1855) le traduisit en français, etEugène Delacroix (1798-1863) l'illustra.  Àcôté decette œuvre quia accompagné l'auteurtoute sa vie, d'autres paraissentencore dans ses dernières décennies, alors qu'il continue par ailleurs sesrecherches savantes sur lanature.

En 1809, leromanLes Affinités électives, inspiré par la toute jeune Minna Herzlieb, rapporte les relations sentimentalesentre deux couples: les forces élémentaires dudésir menacent l'ordre social bourgeois, qui ne peut être sauvé que par le renoncement, comme le montre la fin sublime d'Ottilie : après s'être laissée mourir avec son amant,elle est quasi divinisée. Une lecture chrétienneest tout à fait envisageable, mais c'est l'unité symbolique et la pensée d'un roman à la fois presque expérimental et très sensiblequi en fait l'une des plus grandes œuvres de la littérature allemande. •En1819, une dernière idylle (avec la jeune Mariannevon Willemer, rencontréeà Carlsbad) inspire àGoethe le Divan oriental-occidental, un recueilde poèmes conçu selon le modèleduDiwan d'Hafiz (1325-1390), qui connaîtra une édition augmentée en1827. Le poète est alors passionné par les culturesorientales,dans lesquelles ilvoit la sourcede toutesles religions et de toutes les grandes pensées, et cette œuvre, érudite et sensuelle,fait se rencontrer lescontinents et les époques.•En1823, une Élégie rappelle une autre aventure sentimentale qui se soldapar un échec,quand Goetheespérait un mariageavec la très jeune Ulrike von Levetzov. • Àpartir decette année 1823, lejeune Eckermanndevient le secrétairepersonnel dugrand homme,chargéde noterses souvenirs, sespensées sur lalittérature et sur l'histoire contemporaine.

Goetheest en fait son confident, aux côtés du docteur Riemer,et, entre 1836 et 1848, paraissent les Conversations avec Eckermann, textes précieux qui s'ajoutent aux œuvres complètes de Goethe, dont celui-ci dirigeait lui-même l'édition dans les dernièresannéesdesa vie (en 1826,quarante volumesétaient déjà publiés sous sa direction). •Très attaché à sa postérité, le poète avait scrupuleusement classé sescollections et ses écrits, lors de cettedernière période moins mondaine de sa vie - parmi ses archivestrès importantes, sa correspondance avec Schiller, publiée en 1826. • Quelques semaines avant sa mort, Goethe auraitdit à un ami : «J'ai tout reçu, tout accueilli, assimilé toutce qui passaità ma portée. Mon œuvre est celled'un être collectif qui porte cenom :Gœthe. ». »

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