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LUC DECAUNES

Publié le 06/09/2012

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C'est peut-être dans l'oeuvre de Luc Decaunes que l'on voit s'accomplir le plus clairement cette «mutation« du surréalisme que je définissais plus haut. Decaunes doit beaucoup à Éluard, mais plus encore à Breton. C'est dans Nadja sans doute, plutôt que dans Les yeux fertiles qu'il a découvert, ou plus exactement reconnu, les pouvoirs illuminants de l'amour, que ses origines provençales le disposaient à admettre.

« 284 Yeux pareils à la mangue fraîche Vous jutez en moi votre adorable lumière lJ!ains vous êtes les complices soyeux Les doux manchons de silence Pour le cœur endormi Vous dressez modestes ct patientes La molle corbeille du plaisir L'oubli aux revers de nuages Le signe du temps perdu Mains pivoines au fond du cœur Seins compagnons du plaisir Fraîches mottes de chair que l'ombre adore Seins pareils à l'hostie réelle Que le matin apporte entre ses dents Vous accomplissez la peine Vous mettez le feu azLx gencives Bandeau brûlant sur les tempes Mais fraîcheur de bourgeons sous la langue Seins diversité de la femme Et toujours à la forme obscure de nos cris.

Ponr le temple sans lumière Pour l'agenouillement dans le fen Pour l'angoisse et pour la blessure Colonnes souples Jambes pour la danse et pour la fête Et pour l'amour Vous décroisez vos hyxes Et votre mouvement agite les entrailles Un poison de couleur.

Bouche brûlante blessure C'est là que saigne la dernière volupté C'est là qu'est le vertige Replié comme un oiseau, comme une vague Là que l'être bascule et tombe Vers le bas Bouche. »

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