Mac-Mahon.

Mac-Mahon joue, pendant la plus grande partie de sa vie, un rôle exclusivement militaire, mais joue aussi un rôle politique important entre 1873 et 1879. MILITAIRE, Mac-Mahon est en Algérie sous la, monarchie de Juillet, puis, sous l'Empire, prend activement part aux guerres de Crimée et d'Italie : il contribue à la prise de Sébastopol par la conquête de la tour de Malakoff, et il sauve la situation à Magenta. En 187o, par contre, il est moins heureux : il évacue maladroitement l'Alsace, puis, après avoir groupé ses forces au camp de Châlons, il tente une contre-offensive si lentement que l'initiative n'échappe jamais aux Prussiens. Il est gêné, il est vrai, par l'indécision et les volte-face du gouvernement. HOMME POLITIQUE, il manque totalement de compétence, le sait et n'agit que pour faire ce qu'il croit être son devoir. C'est dans ces conditions qu'il remplace Thiers en mai 1873. Le pouvoir effectif appartient au due de Broglie, dont le ministère se préoccupe uniquement de la restauration, Après l'échec, dû à l'obstination du comte de Chambord, Broglie, pour réserver l'avenir, fait voter la loi de septennat. Elle porte à sept ans la durée du mandat de Mac-Mahon, qui devient le symbole de l'Ordre moral. Quand les lois constitutionnelles sont votées, Mac-Mahon, poussé par les royalistes et l'épiscopat, tente de se conduire en président de la République autoritaire. En obligeant Jules Simon, nouveau chef du ministère depuis les élections de 1876, à démissionner le 16 mai 1877, Mac-Mahon ne tient pas compte de la majorité parlementaire. Celle-ci proteste. La Chambre est alors dissoute, mais les élections donnent une majorité républicaine, devant laquelle Mac-Mahon finit par s'incliner (décembre 1877). La défaite de cette tentative autoritaire est une victoire du régime parlementaire.