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MARC ALYN

Publié le 06/09/2012

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Marc Alyn a fait, à dix-sept ans, des débuts éclatants, avec des poèmes pleins de souffle et d'une incoercible richesse d'images arrivées sur leurs propres ailes, du fond d'un oeil frais pressé d'inventorier le monde. Il n'ignore certes pas les oeuvres de ses devanciers - à commencer par Rimbaud - et l'on a pu relever dans ses poèmes un certain nombre d'influences - notamment celle de Paul Eluard et celle des poètes post-surréalistes de l'école de Rochefort (mais qui n'a pas subi d'influences ?).

« POÈTES FRANÇAIS D'AUJOURD'HUI Nul n'aura ressenti avec tant de détresse Cette crucifixion de l'enfant qu'on fait homme Et ces papiers noircis qui jalonnent mes jours Seront le passeport de mon futur amour.

303 (Les Temps des autres) Mais il ne s'agit pas- seulement pour Marc Alyn de « se » dire des choses.

Si quelqu'un échappe, dès ses pre• nùers pas, à la tentation des chemins secre~s et des tours d'ivoire, c'est bien ce garçon précoce et précocement .affronté aux férocités du siècle le plus sanglant de l'his­ toire.

Avec une rectitude que des poètes longtemps engagés dans la spéculation poético-révolutiounaire ont mis des décades à s'imposer, il va vers les hommes et prend sa part de leur misère, de leur inquiétude, de leur responsa• bilité.

J'ai prononcé plus haut le nom d'Eluard ; c'est à l'Eluard de la fin, celui du Château des pauvres, où s'ac• complit, sur les hauteurs du langage, une révolution poli· tico-lyrique dont les Poèmes po:itiques n'étaient qu'une, caricature, que l'on pense en lisant Le Temps des autres: Et comment ne pas trouver noble, et plus singulière­ ment noble dans notre temps sans noblesse, la démarche d'un poète de vingt ans qui se justifie d'écrire en ces termes: Parler, belle folie, aube perpétuelle M' annon,çant que je suis condamné à la peine Capitale d'aimer, désert de pierres sans truelle, Evidence des yeux grands ouverts sur les chaînes ; -Implorer, expirer, pour celui auquel mon chant N'est qu'un bruit comparable à la pluie sur les tuiles, L'insignifiante faim d'un rêveur de couchants, Le fruit d'une insomnie aux .créneaux de la ville.

La parole me fut donnée Pour retenir la terre ferme Sous les pas d'une race enfermée dans la nuit.

Pour elle je pétris dans le fan.d de moi-même Le pain, le pain du jour, blonde brassée de rêves.

(Le Temps des autres). »

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