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MARGARETHA ZELLE ALIAS Mata hari

Publié le 10/01/2019

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MARGARETHA ZELLE ALIAS

Mata hari

 

«Forte, brune et d’un sang puissant, son teint bistré, sa bouche ombrée, ses yeux noyés disent le soleil lointain et les pluies dissolvantes. Elle ondule sous les voiles qui la dérobent et la révèlent à la fois. Et cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu [...] Sa danse profane est une prière, la volupté s’y fait oraison.»1

 

Une surprise de choix attendait les hôtes de l'honorable musée Guimet, à Paris, en cette soirée du 13 mars 1905. Afin de mieux faire connaître la civilisation orientale, et de lancer leurs collections, Émile Guimet, fondateur du musée, et M. de Milloué, conservateur, n’avaient pas hésité à recourir aux talents, sinon aux charmes, d'une danseuse, initiée, disait-on, par les plus habiles prêtresses de l’Inde. Qui était exactement cette Mata Hari qui se faisait appeler lady Mac Leod, et d'où venait-elle? Qu'importe! Devant de telles audaces, dont une célèbre danse des trois voiles, on n'allait pas se montrer pointilleux sur un curriculum vitae. Et en l'espace d'un an, invitée de tous les salons en vogue — de celui de Cécile Sorel ou du roi du chocolat, Gaston Mcnicr, à ceux de la princesse Murat, du baron Henri de Rothschild ou de la cantatrice Emma Calvé —, Mata Hari parvenait à ravir la première place aux étoiles du Tout-Paris — Loïe Fuller, Cléo de Mérode. Caroline Otéro. Liane de Pougy ou Isadora Duncan. On se l’arrache à prix d'or: des cartes postales, des cigarettes sont bientôt éditées à son nom. la revue la Parisienne en fera ses «couvertures».

 

Une bayadère hollandaise

 

Comme nous l'a révélé en 1965 son précieux et seul fidèle biographe, Sam Waagenar. celle qui se dit une authentique bayadère se dénomme en fait Margaretha Gccrtruida Zelle, née le 7 août 1876 à Leeuwarden. une petite bourgade de la Frise, au nord des Pays-Bas. De son pcrc, simple chapelier de métier, mais que ses voisins en étaient arrives à surnommer le «Baron», elle semble avoir hérité une certaine folie des grandeurs; de sa mère, un type malais ou indien, identifié par les ethnographes comme caractéristique d’une vieille souche de la Frise, les Woudkers. Bref, une authentique... Néerlandaise.

 

Elle reçoit une éducation comme on n'en peut souhaiter de plus soignée en cette province quand surviennent, coup sur coup, la ruine de son père et la mort de sa mère. Margaretha, qui va alors sur ses seize ans et s'apprête à devenir institutrice, s'enfuit de l’école normale et s’installe chez son oncle, à La Haye.

 

Là commence le flou, peut-être le début de l'édification de la légende, en même temps que les événements se précipitent. En mars 1895, feuilletant le journal local, elle découvre l'annonce matrimoniale qui suit: «Capitaine des Indes, passant son congé en Hollande, cherche femme à sa convenance, même peu fortunée.» Ledit capitaine se nomme John Rudolf Mac Leod, Néerlandais d'origine écossaise, trente-neuf ans; il a effectivement passé dix-sept ans sous les tropiques. L'affaire est rapidement conclue: ils se marient le 13 juillet. Aussi rapidement les dissensions apparaissent entre un mari de santé fragile et d’humeur instable et une femme fort dépensière qui semble ne pas réserver ses faveurs à son seul époux. Un premier enfant naît pourtant, le 30 janvier 1897: un garçon, prénommé Norman. Et, le 1er mai 1897, le congé de convalescence du capitaine arrivé à expiration, le couple reprend la route de Java.

Margaretha. qui souffre de la langueur coloniale, s'habille en Indienne et se fait désormais appeler Mata Hari. comme elle le confie dans une lettre à une amie. Nouvelle maternité: il s'agit cette fois d'une fille, prénommée Jeanne Louise, qui naît le 2 mai 1898: et premier vrai drame un an après: le 27 juin 1899, les deux enfants sont empoisonnés, «dans des conditions obscures». Le garçon meurt, la fille en réchappe; le mari accuse sa femme, et l'on commence à envisager le divorce. Le 2 octobre 1900 : fin de la carrière militaire du capitaine Mac Leod. Cela n'est pas pour faciliter les choses, car lui veut rester à Java, mais pas elle... Il faudra encore un an et demi pour que, en mars 1902, le couple rejoigne l'Europe. Des lors, l'issue de leur union ne saurait plus guère se faire attendre : en août, le mari part avec la fille et coupe les vivres à la mère. Le divorce, qui ne sera prononcé officiellement que le 25 avril 1906. et bien qu'en faveur de Margaretha. n’y changera rien: la fille ne reverra plus jamais sa mère.

 

Grandeur et misère

 

«Je naquis dans le sud de l'Inde, sur les côtes de Malabar, dans une ville sainte qui s'appelle Jaffnapatam, au sein d’une famille de la caste sacrée des brahmanes. Mon père. Suprachctty. était appelé, à cause de son esprit charitable et pieux, Assivardam, ce qui veut dire \"bénédiction de Dieu\". Ma mère, première bayadère du temple de Kanda Swany, mourut à quatorze ans, le jour de ma naissance. Les prêtres, après l'avoir incinérée, m'adoptèrent et me baptisèrent Mata Hari, ce qui veut dire \"pupille de U Aurore\". Puis, dès que je sus faire un pas, ils m’enfermèrent dans la grande salle souterraine de la pagode de Shiva, afin de m’initier aux rites saints de la danse. [...] Quand vint la puberté, la grande maîtresse, qui voyait en moi une créature prédestinée, décida de me consacrer à Shiva et me révéla les mystères de l'amour et de la foi. une nuit de la Shakti-Pûjâ de printemps2...»

« MATA HARI.

L'«ltgem double•.

la dangereuse esp ion ne qu'on juge en juillet 1917.

est une Mata Hari déjà l'ieill e.

© Desaunois -Sugma MATA HARI.

La danseuse en coulisses.

Le mythe glacé a w1 •evers ...

©Jean-Loup Charm. »

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