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Mario Rossi, architecte néomamelouk

Publié le 09/01/2015

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ramlik à el-Montazah. Le style des architectes italiens en vo¬gue à cette époque est un mé¬lange d'Art nouveau, d'Art dé¬co et de classicisme néo-Re-naissance ; ils importent en Égypte les goûts à la mode en Europe et en Italie, et ne tien¬nent guère compte des tradi¬tions locales. Résidant au Caire pour dessi-ner les kiosques nord et sud du palais d'Abdin, Rossi se prend pourtant de passion pour l'architecture de la vieille ville ; fasciné, il étudie, dessine, photographie les mosquées et les maisons an-ciennes et, à mesure qu'il les découvre, assimile rapide-ment les canons de l'architec¬ture islamique et particulière¬ment mamelouke. La porte de l'Awqaf E n 1929, l'Awqaf, le minis-tère des Contributions re¬ligieuses, met en jeu le poste d'architecte en chef dans une compétition internationale en proposant aux candidats de concevoir une grande por¬te pour le nouveau bâtiment de l'Awqaf à Bab el-Louk, au Caire. Mario Rossi, de formation eu-ropéenne, est un outsider. De plus, s'il se lance dans la com-pétition, il doit démissionner de son poste aux Palais royaux. Mettant en jeu sa carrière, il décide de participer : « Il pas¬sait de longues heures à des¬siner, raconte sa femme, sou¬vent même jusqu'à ce que ses doigts et ses mains devien¬nent insensibles. » La porte qu'il dessine pour l'Awqaf s'inspire surtout de l'architec¬ture mamelouke, dont elle emprunte un vocabulaire re¬connaissable dans les propor¬tions et les formes géométri¬ques, les placages polychro¬mes, les rnotifs décoratifs. Mais elle n'en est en rien une copie et intègre également Arrivé d'Italie dans les années 1920 pour déco¬rer les palais royaux, Ma-rio Rossi est devenu l'un des architectes égyptiens les plus importants du XXe siècle. Il s'inspire des traditions architecturales islamiques, tout en les renouvelant avec audace et originalité.

« des éléments originaux et no ­ vateurs, comme les crénelu­ res qui surmontent la porte .

Le projet témoigne à la fois de l'inventivité de Rossi et de sa profonde compréhension de l'architecture égyptienne.

Le jury est convaincu, et le jeune Italien devient l'archi­ tecte en chef de l'Awqaf, chargé de superviser toutes les constructions religieuses du pays.

Il conçoit lui-même plusieurs mosquées, qui sont parmi les plus belles qui aient été édifiées en Égypte dans le courant du xx• siècle.

El-Moursi et El-Tabbakh D ans les premières mos­ quées dont i l dirige la construction, Mario Rossi em­ prunte des éléments architec­ turaux aux monuments ma­ melouks et ottomans, sans changer leurs formes et leurs proportions, pour les fondre dan s un plan général simple et dépouillé.

Minarets, dôm es, porte s et motif s décoratifs tradition ­ nels sont alors intégrés dans un plan symétrique et équili ­ bré -plan qui est plus en ac­ cord avec les principes classi ­ ques des Beaux -Arts euro­ péens qu'avec les conventions de l'architecture mamelouke.

Son premier projet est aussi le plus imposant : il s'agit de la mosquée d'Abou el-Abbas el- Moursi, au sud du fort de Qaitbay, qui est destinée à devenir la principale mos­ quée d'Ale xa ndrie ; elle est de loin la plus grande, et sa construction va durer seize ans, de 1929 à 1945.

Si elle n'est pas l'œuvr e la plus origi­ nale de Rossi, elle est sûre -. »

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