Montaigne
Publié le 09/04/2013
Extrait du document

Outre les Essais, Montaigne a laissé un précieux Journal de voyage en Italie, de nombreuses lettres ainsi que les célèbres Sentences peintes dans sa « librairie «. «Certes, c'est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant que l'homme. Il est malaisé d'y fonder jugement constant et uniforme. « Montaigne, Essais, I, 1. « Le parler que j'aime, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche; un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusque. « Montaigne, Essais, I, 26.

«
et en Suisse.
De Baden, il
descend vers le Tyrol, passe
en Italie, s'arrête
à Padoue,
à Venise, à Ferrare.
En pè
lerinage à Rome, il apprend
qu'il est nommé maire de
Bordeaux pour deux ans,
ce
qui lui fait hâter son retour.
La maturité politique
A
près avoir exercé ses
fonctions
de 1581 à
1583, Montaigne est réélu
maire pour deux années :
s'il ne parvient pas à éviter la guerre
civile en Guyenne, son crédit est
toutefois renforcé par la visite de
l'héritier du trône, Henri de Navarre,
qui séjourne chez lui pendant deux
jours avec toute sa cour.
Montaigne
fait tous
les efforts possibles pour
réconcilier ce dernier avec
le maréchal de Matignon,
gouverneur de Guyenne ·
pour Henri Ill.
Les deux
hommes se rencontrent le
12 juin 1585 et parvien
nent à s'entendre grâce à
Montaigne, qui réussit ainsi
à protéger Bordeaux contre
les pillages des
Ligueurs
emmenés par Vaillac, gou
verneur de Château Trom
pette.
Mais,
ce premier
ennemi évité, un autre sur
vient contre lequel nul ne
peut lutter: en juin 1585, la
peste se déclare à Bordeaux
et gagne rapidement les
alentours de
Ià ville.
Mon
taigne a la chance d'être
ab
sent et se met à l'abri avec
Supplice
de protestants
à Bordeaux
au XVIe siècle
Montaigne rendant
visite
au Tasse, lors
de son voyage en
Italie
Curce ou Tacite.
Il compose alors le
troisième livre de ses Essais.
En
1587, il reçoit à nouveau la visite du
roi de Navarre.
Montaigne songe à
préparer une quatrième édition de ses
Essais et se rend à Paris à cet effet,
au
printemps 1588.
Surpris par la
journée des Barricades, il accom
pagne Henri III dans sa fuite vers
Rouen.
De retour à Paris le 10 juillet
1588, Montaigne est capturé
par les
rebelles de
la capitale et emprisonné
quelques heures à la .
Bastille.
Montaigne regagne ensuite
sa « li
brairie » et retrouve ses lectures
favorites : Hérodote, Tite-Live, Ci
céron, Aristote et saint Augustin.
En juillet 1590, Henri IV lui écrit et
l'invite à la Cour, mais Montaigne,
malade, doit décliner l'offre royale.
Il meurt subitement chez lui, le
13 septembre 1592, à l'âge de 59 ans
au cours d'une messe célébrée dans
sa chapelle.
sa mère, sa femme
et sa fille.
Cette
période de retraite forcée lui permet
de lire des historiens, comme Quinte- La« librairie ,.
(bibliothèque)
où Montaigne aimait à se retirer pour étudier et écrire
NOTES DE L'ÉDITEUR
«L'universalité des Essais est un signe
de la force vivante que représente dans le
monde celui qui fut tout ensemble le
premier de nos grands politiques et le
premier de nos grands moralistes.
»
Maurice Rat, Essais de Montaigne,
introduction, Gallimard, 1962.
« Au départ, il y a cette question posée à
Montaigne -cette question que Montaigne
pose lui-même : une fois que la pensée mélancolique
a récusé l'illusion des
apparences, qu'advient-il ensuite? Que va
découvrir celui qui a dénoncé autour de lui
l'artifice et le déguisement? Lui est-il
permis d'accéder
à l'être, à la vérité, à
l'identité intérieure, au nom desquels il
jugeait insatisfaisant le monde masqué dont
il a pris congé ? Si les mots et I.e langage
sont une marchandise si vulgaire et si vile,
quel paradoxe que de composer un livre et
de s'essayer soi-même en faisant œuvre de
langage
! » Jean Starobinski, M.ontaigne en
mouvement, Gallimard, 1983.
1 gravure par Thomas de Leu/ Roger-Viollet 2, 4 Francis Jalain /Explorer 3 Jean-Michel Labat/ Explorer 5 Roger-Viollet
« Pensée informe et ondoyante, passant
sans trève du mouvement
à l'inertie, la
pensée de Montaigne s'évaporait sans
laisser de trace.
Car, pensée sans substance,
elle était aussi pensée sans durée .
( ...
)Mais
dès l'instant où Montaigne commence à
tenir registre de sa pensée, sa pensée
commence d'avoir une espèce d'histoire
et par conséquent une espèce de durée.
»
Georges Poulet, Études sur le temp.ç
humain, Pion, 1952.
MONTAIGNEOI.
»
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