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Montesquieu

Publié le 03/02/2012

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montesquieu

Montesquieu (1689-1755) avance dans De l'esprit des lois (1748) des théories politiques qui connaîtront après lui un très grand succès : c'est lui qui, par exemple, met en avant la théorie de la séparation des trois pouvoirs. Il enrichit aussi l'étude historique d'emprunts à l'économie, à la géographie. Il est très marqué par le libéralisme anglais, et provoque l'opposition des forces conservatrices. De l'esprit des lois est mis à l'index en 1751. Il partipera à l'Encyclopédie à la fin de sa vie.

montesquieu

« UN ESPRIT LIBRE Figure intellectuelle majeure du début du XVII~ siècle, Montesquieu (1689-1755) , savant philosophe , magistrat et académicien , incarne l'esprit des Lumières.

Libre et curieux.

il mène son existence en suivant la devise d 'Ovide : « Garde le juste milieu .

» Privilégiant la modération , l'équilibre , il se lait le chantre d'une philosophie nouvelle fondée sur la raison .

li livre des théories, politiques , sociales et culturelles , riches d'enseignements .

Des Lettres persanes à De l'esprit des lois, ses deux chels-d 'œuvre , Montesquieu aspire à faire de l'homme un être libre, réfléchi et vertueux .

Un homme heureux et moderne à la fois.

persanes sont en germe.

En 1714, il est nommé conseiller auprès du parlement de Bordeaux .

Il hérite en 1716 de la fortune de son oncle, de son nom et de sa charge de président de ce parlement.

UNE FIGUIE PAILEMENTAIIE Montesquieu mène alors une vie aisée de magistrat En 1715, il épouse une riche calviniste , Jeanne de Lartigue.

Sa position sociale très confortable lui permet d'assouvir sa curiosité intellectuelle .

En 1716 , il entre à l'académie des sciences de Bordeaux.

Il fonde un prix d'anatomie et rédige de nombreux travaux sur l'usage des glandes rénales , sur l'écho ou encore sur la pesanteur.

Il se passionne pour les sciences et mène des expériences (anatomie , botanique, physique ...

), puis oriente 1-------------1 sa réflexion sur les hommes et UNE VOCATION POLITIQUE UNE ENFANCE AU NOILE IWON Charles de Secondat baron de Montesquieu , naît le 18 janvier 1689 près de Bordeaux , au chateau de La Brède.

Il grandit dans une famille aisée : ses parents sont de grands propriétaires terriens qui possèdent de vastes vignobles .

Dans ce monde rural , entouré de paysans , il s'imprègne de l'Idée de labeur et des richesses méritées par le travail agricole.

Sa mère meurt en 1696.

A l 'age de 11 ans, il part à Juilly pour suivre des études chez les Oratoriens jusqu'en 1705 .

Leur enseignement est caractérisé par une grande modernité .

Il est orienté vers les langues vivantes et l'histoire .

Les cours sont également dispensés en français .

!:Oratoire de France prône l'exercice de la raison et invite à un effort d'Intelligence dans le plus profond respect de la nature humaine.

Toute la philosophie de Montesquieu prend naissance dans cet enseignement DES huDES DE DIOIT En 1708, MOideSIIfllell commence des études de droit à la faculté de Bordeaux .

Brillant élève, il obtient très vite sa licence .

Il devient avocat au parlement de Guyenne et monte à Paris en 1709 .

Débarqué de sa province natale , il acquiert une place d'observateur et jette un regard nouveau sur la capitale, les mœurs, ses habitants .

Les Lettres l'humanité à travers la littérature et la philosophie.

Montesquieu échappe à l'ennui de sa province en écrivant les Lettres persanes .

LES LETTRES PERSANES LA FIGUIE DU PEISAN En 1721, il publie les Lettres pet'SIIftS LETTRE de manière PERSANES .

anonyme à T o w • 11 Amsterdam.

Il reconnaît cependant rapidement qu'il en est l'auteur, et le A AW:STU,D.A.W, SUCCès '·;:~:...:_· v•u de l'œuvre lui ----- ouvre les portes de la vie mondaine , celle des salons de la Régence .

Esprit éclectique.

il fréquente tant les membres de l'Académie française que les cerdes financiers , littéraires et politiques .

Dans cette œuvre , Montesquieu met en scène deux Persans , le sultan Usbek et son ami Rica , qui voyagent à travers la France de 1112 à 1720 et entretiennent une correspondance avec leurs compatriotes .

Le roman est constitué de 161 lettres dans lesquelles les deux voyageurs font part de leurs impressions sur les mœurs et les coutumes des Français.

A distance , Usbek tranche aussi les conflits qui agitent son royaume .

Mais, en son absence , la situation se dégrade .

Dans la lettre CLXI, sa favorite , Roxane , qui refuse sa tyrannie , affirme : «J'ai pu vivre dans la servitude , mais j'ai toujours été libre[ ...

].

Mon esprit s'est toujours tenu dans l'Indépendance .

» Elle finit par se suicider.

Il existe donc deux niveaux de lecture de l'œuvre de Montesquieu : celui d 'Usbek et de Rica à Paris, et celui du drame du sérail qui se joue à Ispahan .

Montesquieu emploie le genre épistolaire pour mieux légitimer les critiques des deux Persans sur la culture française .

Il met en parallèle l'Orient le harem, ses rites étranges , son despotisme , et l'Occident l'Église, l'État la monarchie .

S'il choisit le registre de la fiction , c 'est pour mieux dénoncer.

Sous couvert de la figure de l'étranger, il se préserve de toutes représailles.

Le regard intrigué du Persan engendre un phénomène de distanciation qui permet à l 'auteur de justifier ses considérations et de les légitimer à la fois.

LA SAniE SOCIALE Dans les Lettres persanes , Montesquieu fait preuve d 'une grande vollllltf Slltfrlque .

Par les yeux d'Usbek et de Rica , il porte un regard ironique et amusé sur la société française.

Il s'amuse à souligner la surprise , l'Innocence et la naïveté de ses deux personnages face au mode de vie occidental.

Sous une apparente légèreté romanesque , les Lettres persanes forment un vaste pamphlet critique de son époque .

Les Persans sont persuadés de leur supériorité .

Les Français sont peints comme des personnes extravagantes et légères , agitées et instables , futiles et prétentieuses.

Usbek s 'amuse ainsi des modes parisiennes, qui lui paraissent com iques et caricaturales .

Il dénonce leur coût et leur caractère frivole .

Il critique également la mauvaise qualité de vie dans une grande capitale , l'agitation et l'empresse­ment qui y règnent Dans la tradition de Lllllnlytre (1645 ·1696) , Montesquieu dresse , par ailleurs , une série de portraits, ceux du poète pique­ assiette, du fermier ou encore du général limogé.

LA ClmQUE POunQUE En comparant la vie du sérail à la réalité politique de son époque, Montesquieu questionne la légitimité de l'autorité monarchique , celle de la Régence, au lendemain de la mort de Louis XIV.

Il interroge les fondements mêmes de ce système politique .

Dans une lettre datée du 4 de la lune de Rediab 2 , son personnage Rica porte un regard critique sur le Roi-Soleil.

Déjà surpris par son grand age, il va jusqu 'à le qualifier de « gr•IHI-gkhll » qui réussit à faire penser son peuple comme ille souhaite .

Derrière les yeux de son étranger, c 'est Montesquieu lui-même qui attaque le roi.

Ille présente comme un grand illusionniste .

Son règne est fondé sur une vaste supercherie .

Son pouvoir et sa richesse ne reposent que sur la vanité de ses sujets.

A l'Instar des philosophes des Lumières , Montesquieu prône une pensée politique nouvelle , plus libre et plus démocratique, un nouvel idéal , nécessairement fondé sur la raison et le sens de la justice.

LA ClmQUE IEUGIEUSE Déjà en 1716 , Montesquieu avait lait preuve de subversion en publiant sa Dissertation sur Jo politique des Romains dons la religion.

Il défend l'idée toute moderne selon laquelle la croyance est un vaste artifice inventé par les autorités politiques pour mieux asservir le peuple .

Il ébranle ainsi les convictions religieuses de ses contemporains et inquiète par ses réflexions subversives .

De même , dans les Lettres persanes , Montesquieu opère une critique virulente des autor ités religieuses.

Les deux Persans se moquent des prêtres et des moines, dénoncent l'Église comme un vaste artifice et critiquent le pouvoir temporel de la papauté.

Le pape est présenté comme un autre «grand magicien », aux pouvoirs d'illusionniste encore plus puissants que ceux du roi.

Les thèmes de la transsubstantiation et de la Trinité sont tournés en dérision .

Présentés dans leur caractère le plus absurde et le plus irrationnel , en tout point opposés à l'esprit réfléchi des Lumières , les miracles perdent toute raison d'être et discréditent l'autorité religieuse .

Montesquieu s'Inscrit ainsi dans la lignée de Dltlerot (1113·1784) et de sa fameuse Encyclo· pédie .

Démarrée en 1746, elle est un « dictionnaire raisonné des sciences , des arts et des métiers » .

Fervent plaidoyer en faveur de la raison, elle représente une machine de guerre contre l'absolutisme royal et le pouvoir religieux.

Montesquieu soutient cette vaste entreprise littéraire et n'hésite pas à diffuser cette philosophie nouvelle .

W ANNtES DE VOYAGE À l'Instar de ses personnages , Montesquieu est soucieux de partir à l'étranger .

il confronte ainsi sa fiction romanesque à l'expérience du vécu .

En 1728, alors qu'il vient d 'être nommé à I'AcliMiaie frwllf•lse , il part pour un long voyage qui le MONTESQUIEU n LA CIITIQUE DE L'ESCLAVAGE Dans le livre XV de De fesprit des Jais, Montesquieu opère une subtile dénonciation de l'esct.Nfe.

Il feint deparier comme son plus fervent défenseur, mais son argumentation s'avère ridicule et complètement absurde .

Cette méthode indirecte et ironique s'avère plus efficace qu'un véritable plaidoyer abolitionniste .

Sa théorie philosophique trouvera enfin une réalisation avec la suppression de l'esclavage par la Convention en 1794.

Là encore, Montesquieu revendique le privilège de la liberté humaine .. »

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