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NOSTRADAMUS

Publié le 26/11/2018

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NOSTRADAMUS, nom latinisé de Michel de Nostre-Dame (1503-1566). Le «phénomène Nostradamus » dépasse — et de très loin — les limites du domaine littéraire. Que les Prophéties de ce médecin et astrologue du règne de Henri II soient encore lues et interprétées dans la seconde moitié du xxe siècle mérite à tout le moins que l’on se penche sur leur auteur. Or, les Centuries de Nostradamus offrent le cas assez rare d’une réception qui est allée croissant, alors que leur texte était de plus en plus mal connu, enfoui sous les gloses

 

fabuleuses qui se sont abattues sur lui depuis quatre siècles. L’échafaudage de commentaires a fini par tenir tout seul, étant à lui-même sa propre justification, et l’œuvre du poète inspiré en qui Ronsard saluait un pair est demeurée jusqu’à aujourd’hui lettre morte.

 

Les parts d'ombre d'une vie

 

La vie de Nostre-Dame n’est pas exempte de cette obscurité qui enveloppe son œuvre. Issu d’une famille juive convertie, le célèbre pronostiqueur avait deux grands-pères médecins; l’un d’entre eux était attaché aux Anjou. Lui-même, après des études en Avignon, embrasse à Montpellier la même profession; il y est reçu docteur en 1529. Il voyage ensuite dans le sud de la France et en Italie. On le retrouve à Agen (1536), où il devient l’ami de Jules César Scaliger et contracte un premier mariage. Lorsque Philibert Sarrazin, le précepteur des enfants de Scaliger, est inquiété pour ses sympathies réformées, Nostre-Dame se réfugie à La Rochelle. Par la suite, il affichera à l’égard de la religion établie le zèle le plus ardent. A Marseille et à Aix-en-Provence, où il participe à la lutte contre la peste (1546), il expérimente avec succès sa « poudre de parfaite bonté et excellence », composée d’un mélange d’iris, d’ambre gris, de bois de cyprès, de girofles, d’aloès, de musc et de pétales de rose incarnate. Il se remarie — richement, semble-t-il — et se fixe définitivement à Salon-de-Provence. C’est là qu’il compose son traité de Diverses Façons de farde-ments (= fards) er senteurs... et la façon de faire confitures (1555). La cuisine et la cosmétologie font en effet partie intégrante de la médecine traditionnelle, qui est d’abord l’art de mélanger les drogues. La même année 1555 voit la publication du premier livre des Prophéties, qui le rend immédiatement célèbre. Comme on croira le découvrir après coup, il y aurait annoncé la mort tragique d’Henri II en 1559. A partir de 1555, il donne annuellement un volume de Pronostications, et, après 1562, des Almanachs sans grande originalité. Son succès, qu’il sait exploiter, se traduit en particulier par l’intérêt que Catherine de Médicis lui porte. A l’été 1555, elle le fait venir à Blois pour qu'il dresse l’horoscope de ses enfants. A l'occasion du « tour de France » de Charles IX (1564), il reçoit à Salon la visite du jeune monarque, qui lui donne la charge de conseiller et médecin ordinaire du roi. En 1568, l’ensemble des Prophéties est imprimé; les éditions qui suivront seront toutes plus ou moins altérées et fautives.

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