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PATRICE DE LA TOUR DU PIN

Publié le 03/09/2012

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La révélation, en 1933, de la poésie de Patrice de la Tour du Pin a détaché pour de longues années l'auteur de La Quête de Joie du peloton de sa génération. Qu'il soit aujourd'hui rejoint et dépassé n'y change rien : Patrice de la Tour du Pin a hel et hien jailli comme un météore dans le ciel ténébreux et torturé de la poésie de son temps et conquis une des toutes premières places au classement général... Qu'on excuse ces images faciles; elles n'ont d'autre but que de faire comprendre sur quel plan s'est située - et apparemment limitée - la réussite de Patrice de la Tour du Pin...

« POÈTES FRANÇAIS D'AUJOURD'HUI 175 non moins solitaire et naturelle que la.

Sologne de la Tour du Pin, que le lyrisme elliptique de René Char a pris son vol ..• Voilà donc, en 1933, au lendemain d'une aventure qui a pratiquement désintégré le vieil instrument lyrique et répandu dans la vie une matière poétique incandescente qui a la texture même de l'infonÜe et bouillonnant chaos de l'inconscient, un poète engagé dans une œuvre absoluo.

ment volontaire et méticuleusement préméditée.

Quoi d'étonnant à ce que les critiques - fonctionnellement rationalistes et qui, Jean Cassou et Edmond Jaloux mis à part, ne se sont jamais penchés qu'avec effroi, à tout le moins perplexité, sur la poésie « moderne », applaudissent à cette résurrection, en poésie, de l'ordonnance, de la clarté et, avec eux, le grand public, séculairement habitué à l'exercice, sous le nom de poésie, des facultés humaines les plus rassurantes pour l'esprit ? Les molles inflexions, les vaporeuses colorations, la préciosité même de la Quête de ]oie, ajoutaient encore au plaisir du lecteur qui en était resté au symbolisme et en reconnaissait les procédés, sa~s toutefois s'apercevoir que le symbolisme de la Tour du Pin était celui d'Elémir Bourge plutôt que celui de Ver­ laine, et que la très laïque forêt des symboles et des cor• respondances où il pénétrait n'était que le revêtement d'une nef gothique.

· Le génie de Patrice de la Tour du Pin commence où se relâche - qu'on me passe une expression pugilistique - «la garde» de son lecteur.

Ce n'est plus de logique qu'il s'agit (même si la pensée reste, en apparence, logiquement articulée, même si les porte-parole du poète (Gorphoncelet, Lorenquin, etc ...

) se meurent dans le poème selon les lois les plus orthodoxes de la mise en scène), dès ~ors que la pensée baigne jusqu'aux racines dans un vivier sensible et sensuel qui lui donne consistance et couleur, dès lors que les rôles sont tenus, dans la féerie montée par le poète, par des personnages mythiques dont chacun est un intercesseur, dès lors que, sur les buissons et les mares de sa forêt, qui est également celle d'Alain-Fournier, c'est d'une rosée mystique que le « quêteur de joie >} attend la chute, à la faveur d'une température et d'un écl.airage par•. »

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