Pound (Ezra)

« EZRA POUND né en 1885 EzRA LooMrs PouND naît à Hailey, Idaho.

Il reçoit son diplôme de « Bachelor of Philosophy » à Hamilton College (rgos) et celui de« Master of Arts» à l'Université de Pennsylvanie (rgo6).

Après une bourse en Europe et un emploi de courte durée comme professeur à W abash Colle ge, Indiana, Pound part pour 1'1 talie où il publie A Lume Spento ( i go8).

Ensuite, il va en Angleterre où il reste jusqu'en 1920.

De cette époque nous avons sa brillante étude sur les troubadours et les poètes romans (The Spirit of Romance), une traduction des œuvres de Guido Cavalcanti, et Cathay, adaptations, d'après le chinois, de poètes anciens tels que Li Po et Mei Sheng.

En 1 g 14, Pound épouse Dorothy Shakespear.

De 1 g 1 2 à 1920, il déploie une intense activité «in absentia » en Amérique, collaborant à la revue« Poetry » (fondée à Chicago en 1 g 12 par Harriet Munroe) et à la« Little Review >>.

Avec Amy Lowell, il a été l'un des poètes les plus en vue du mouve­ ment imagiste, jusqu'à ce qu'il s'en détache, lui reprochant de s'être transformé en ce qu'il appelle « amyg1sme ».

En 1920, Pound vient à Paris.

La même année, il fait paraître Hugh Selwyn Mauberly que beaucoup considèrent comme son œuvre maîtresse.

En r 924, il retourne en 1 talie et finit par se fixer à Rapallo où il restera jusqu'en 1944.

Sa femme lui donne un fils, Omar Shakespear Pound, le 10 septembre 1926, à Paris.

La même année paraît Personae : The Collected Poems of Ezra Pound, qui réunit les textes qu'il désire garder des recueils antérieurs : A Lume Spento, Ripostes, Cathay, et Lustra.

Personae constitue, jusqu'à ce jour, le recueil définitif des différents poèmes de Pound, à l'exclusion des Gantas.

En 1944, Pound est emprisonné à Pise par l'armée américaine pour avoir fait pendant la guerre des émissions de propagande pour le gouvernement de Mussolini.

Pound est ramené par avion aux États-Unis pour y être jugé pour trahison, mais l'affaire fait l'objet d'une contro­ verse.

Un conseil de psychiatres le déclare fou; il est donc considéré comme inapte à subir un procès ct enfermé à l'hôpital Sainte-Elisabeth à Washington, D.C.

d'où il ne sera relâché qu'en 1958 avec le rejet de sa mise en accusation.

Après avoir été remis en liberté, Ezra Pound retourne en Italie.

Pour qu'un écrivain soit vraiment un grand écrivain, il est indispensable que son art pro­ gresse et se renouvelle.

Or, l'activité créatrice de Pound est l'incarnation de cet axiome.

L'une de ses devises, de même que le titre d'un de ses livres d'essais, est justement« faites du nouveau», traduction directe d'un idéogramme en or sur la baignoire de T'ang (Cf.

Confucius, The Great Digest II, 1).

La poésie de ses débuts est essentiellement inspirée par les troubadours provençaux (Arnaut Daniel, Bertran de Born), les premiers poètes renascentistes italiens (Cino da Pistoia, Cavalcanti), les poètes latins (Ovide, Propertius), et les lyriques anglais du xrxe siècle (Browning, Swinburne).

Avec Mœurs Contemporaines et particulièrement avec Hugh Selwyn Mauberly (1920), Pound rejette une grande partie de ces influences et, abandonnant le langage trop usé des années go, il commence à forger un langage qui - non sans être redevable à Flaubert et Çautier - s'avère nouveau et aussi plus dense.

Ce langage exercera une profonde influence sur les générations de poètes à venir, que ce soit par le truchement direct de Pound ou celui de disciples tels que T.S.

Eliot. »