Devoir de Philosophie

Rifia at—tahtawi, un imam à Paris

Publié le 30/11/2014

Extrait du document

Singulière aventure que celle de Rifa'a at-tahtawi, jeune imam qui accom­pagne une quarantaine d'élèves envoyés à Paris par Méhémet Ali, déter­miné par ce biais à mo­derniser son pays. Au XIXe siècle, les relations entre la France et l'É­gypte s'étaient traduites surtout par un long défilé de diplomates, militaires, scientifiques et intellec­tuels français, qui pui­saient dans l'ancienne terre des pharaons ri­chesse, pouvoir ou inspi­ration. Symbole de la Nahda, le mouvement de renaissance arabe, l'iman publie en 1834, à son re­tour en Égypte, « Le raf­finement de l'or : abrégé de Paris «, un livre dans lequel il évoque cette confrontation culturelle et intellectuelle, et qui restera longtemps une référence en la matière.

« d'abord, lui faire apprendre la langue le plus rapidement et le mieux possible.

Ensuite, lui faire suivre des cours de mathé­ matiques, d'histoire, de méde ­ cine , de stratégie militaire .

..

Un observateur attentif L e jeune imam s'intéresse aussi beaucoup à la philo ­ sophie occidentale .

Il dévore des ouvrages dont il traduira certains en arabe.

Présenté à bon nombre d'autorités en matière d'orientalisme, il soutient des conversations brillantes , non san s prendre le temps de déambuler dans la capitale et d'observer au passage les us et coutume s des Parisiens .

Il prend beau­ coup de notes en vue d'écrire plus tard un ouvrage .

Cet ou­ vrage assez complet , dont le plan suit d' assez près ceux d'illustres prédécesseurs qui ont eux aussi voyagé en Occident, a pour obje ctif d'extraire l'essence de la ville .

Dans la première partie, il en présente longuement la géo ­ graphie, allant jusqu'à com­ parer le goût de la Seine - alor s vanté ! - à celui du Nil , qu'il juge bien supérieur .

Mais les chapitres les plus s a ­ voureux sont ceux qu'il con­ sacre au comportement des Parisiens : (( Sache que les Pa ­ risiens se distinguent parmi beaucoup de chrétiens par la vivacité de l'intelligence , la finesse de leur entendement et la pénétration dont leur esprit creuse les questions ar­ dues .

Ils ne ressemblent pas aux chrétiens coptes, qui ten ­ dent par nature à l'ignorance et à l' incurie .

Nullement pri­ s onnier s de la tradition, ils ai­ ment toujours connaîtr e l'origine de toute chose et cherchent à s'en convain cre par de s preuves.

Même les ' '.

.

gens du peuple savent lire et écrire ; ils discutent avec les autres des problèmes pro­ fonds, chacun selon son état » .

Après tout, pas plus que les Français, Rifa'a at-tahtawi n'était à l'abri des préjugés ! Admiration et incompréhension C ependant, loin d'être dé­ nué d'humour, il trouve également aux Parisiens de nombreux défauts, dont un. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles