SABATIER Robert (biographie)

SABATIER Robert (né en 1923). Né à Paris, orphelin

en 1935, peu fortuné, il travaille dès l’âge de treize ans dans l’atelier typographique de son oncle et tuteur, où, en 1939, il imprime ses premiers poèmes. Il lit avec passion les œuvres les plus diverses, de Rabelais à Tolstoï, d’Alexandre Dumas à Valéry. En 1944, il rejoint le maquis de Saugues (Haute-Loire). Après la fin du conflit, il fonde à Roanne une revue poétique, la Cassette, où publient notamment Eluard et René-Guy Cadou. Il revient à Paris en 1950, où il se consacre à la littérature, au journalisme littéraire et à l’édition (aux Presses universitaires de France jusqu’en 1965, puis aux éditions Albin Michel dont il est le directeur littéraire jusqu’en 1971). Il fréquente assidûment les cercles poétiques, et se verra décerner plusieurs prix. Pour le grand public, il est l’« auteur des Allumettes suédoises » (1969), et aussi l’écrivain aimable que l’on rencontre dans les jurys littéraires, les festivals, les débats télévisés; il est encore l’amateur de bonne chère et de bon vin, et collabore à plusieurs livres consacrés à la gastronomie (dont : Vins du Rhône et de la Méditerranée). L’académie Goncourt le compte parmi ses membres depuis 1971.

L’œuvre de Sabatier est marquée par la quête de son enfance. Fragmentaire, déguisée, celle-ci surgit au

détour d’une dizaine de romans publiés de 1953 à 1966 (Alain et le nègre, 1953; Boulevard, 1956 — tous deux adaptés à l’écran; Canard au sang, 1958...). Ce thème privilégié se mêle aux aventures plus ou moins tragiques ou désenchantées de saltimbanques, de déracinés, de solitaires à la recherche de leur identité.