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Samuel Beckett: biographie (vie et oeuvre)

Publié le 17/01/2022

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beckett

Romancier et dramaturge d'origine irlandaise, Samuel Beckett est l'un des représentants les plus originaux de la littérature du désespoir et du théâtre de l'absurde qui sont apparus après la Seconde Guerre mondiale.

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« Son nouveau roman, Watt, qu'il écrit, e n angla is, à cette époque et qui ne sera publié qu'en 1953, témo ign e d' une vision litt éra ir e nou­ velle q ui fera dorénavant l'originalité de son œuvre.

Watt est empl oyé de maison ch ez M.

Knott , où règnent des lo is é tr anges, car le maître non seu lemen t change de cos tum e au mépris des convenances et des saisons, mais aussi, et comme par magie , d'apparence.

Watt est capable de tout end urer sans se rebiffer.

Mais il souhai te comprendre Knott.

Ce désir ne lui vaut que des débo ires car rien -ni la raison ni le tra­ vai l honnête et acharné -ne peuvent empêc h er que l'insuffisance, l'absurdité et l'arbitraire s'im­ posent de manière impl acab le par la voix d'un maître dont on ne connaît même pas le visage.

Beckett place ses personnages dans des lieu x de passage et des cadres dépouillés ( une gare, une maison, un ch amp) et les propos qu'ils échangent sont on ne peut plus anodins.

L' in­ quiétude et l'absurdité viennent de la répétition des dialogues , des longs silences entre l es répliques et des sub terfuges et des accesso ires dériso ires auxque ls s'arrimen t l es personnages pour pallier l eur angoisse.

Qu'il s'agisse de pièces , de ro m a ns ou d e nou velles , la thématiqu e est la m êm e: l'att e nte, le te mps qui passe , la sol itude , l 'ennui , la déchéance qui vient avec l'âge ...

Une inspiration à son apogée Plusi eurs critiqu es litt érair es ont vu dans les romans de Beckett à cette é poqu e une allégorie de la vie e t l a r echerc he d'un e hypo thé tiqu e image de Dieu.

Ce genre de «message •• à peine voi lé o u d'allusions peut êtr e trouv é dans pr esqu e tous _ les écrits de Beckett à partir des années 1950 .

A cette é poqu e, qui est la plus proli­ fiqu e de l'écrivain, il achève sa trilogi e Molloy (1951 ), Ma/on e meurt (1 952) e t l'Innommabl e (1953) et pub li e, éga le m e nt, ses No uvelles et t extes pour rie n (1955) e t son roman Tê t es mort es ( 1967).

Il ré dig e d es pièces de théâtre, moins n ombre uses mais mondial eme nt connu es pour l es s u ccès qu 'e ll es re mport ent d ès leurs c r éations: En attendant Godot (1953) , Fin de par­ tie (1957), La Dernière Band e (1960) et, surtout, Oh! les beaux jours (1963).

Pour la plup a rt, ses œuv res sont écrit es directement en fran çais.

D 'a utr es sont traduites de l'ang lais ou vers l'an­ glais par l'aut e ur lui-m êm e.

Aussi bien en fran çais qu'en a ngl ais, l'inv entivit é, l'express ion e t la vir­ tuo sité du langag e que Beckett utilis e r évè lent en lui un maître du langage.

On a c herc h é dans les livres et l es pièces de Beckett un e " mét aphysiqu e de la conditi on hum aine».

Bien qu'il y ait chez lui une ré flexion profonde et très personnelle sur la valeur de l'existence hum aine, c'es t surtout par J'origin a lit é et la qualité de son langag e que Becket s'imp o­ sera.

R are ment écriture a été s i proche de la voix humain e e t du corps et, en mêm e temps , si abs­ traite.

Tout comm e Jam es Joyce , Beckett essaye " d'échapper à l'Histoire "· T out ce qui se passe dans ses textes es t réduit au x dimensions d 'un être seul qui ne se trouv e null e part, qui est insi­ tuab le -il n 'a pas de pass é e t son prése nt est .....

Les dialogues dans les pièces de Beckett ne parviennent pas à rompre le silence , et l' échange avec l'autre ne renvoie jamais qu'à sa propre solitude .

.....

Samuel Beckett (au centre) dirige, en 1964 , les répétitions d'En attendan t Godot au Royal Court Theater de Londres .

rédu it aux heures à ven ir -, il est au-delà et en deçà de l'Histoire.

Beckett mise volontairement sur la nudité de l'écritur e, sur la pauvreté d es thèmes pour atteindre ou toucher , de mani ère toujours poétique et avec un incomparabl e hum our, une sorte d'universel humain qui affir­ m e espoir et plaisir de vivre .

Solitude et vaine attente Da ns un champ , deux clochards attenden t un cer­ tain Godot.

Ils ne l' ont jamais vu, ils ne savent même pas pourquoi ils l' attendent.

Estragon e t Vladimir sont J e maître et son esclave .

Le premi e r tr ait e le second d' od ieuse manière.

De m êm e qu'Estragon se résigne à subir Vladimir, l'esclave subit le maître.

Ma is le to urm ent que celui-ci infli­ ge à son souffre-douleur n 'apporte auc une satis­ faction au tyran.

Un messager leur annonce que Godot ne v iendra que le lendemain.

L' attent e d ésabusée e t pitoyable reprend.

Les personnages vieillissent , quant à Godot , il se fait à nouveau exc user: il viendra , certes, mais ...

demain.

! Alfred Lynch et Nicol Wil/iamson A dans les rôles de Vladimir et Estragon lors de la représentation d 'En attendant God ot, en 1964 , au Royal Court Theater de Londre s.

Dans La Dernière Bande (1958), un viei llard éco ute l'histoir e de sa propre vie comme si c 'était cell e d' une étranger.

Dans Oh! les beaux jours ( 1961) , une femme, à demi enseve li e dans le sol, trouv e enco re des ressources suf fisantes pour exp rim er sa jo ie de vivre et son espérance.

Tout es ces pièces ont é té représentées dès leur création .

La réputation croi ssante dont jouit Beckett culmin e avec l'attribution , en 1969, du prix Nob el de littéra tur e.

Fid è le à son souci permanent de se préserver des h o nneurs , l'écr ivain ne se rendit pas aux cérémon ies de Stockholm.

Samuel Beckett, l'homme banal qui se vou lait e t se cons idérai t parmi l es hommes de ce mo nde, est m o rt à Paris , le 22 décembre 1989.. »

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