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SAN ANTONIO, pseudonyme de Frédéric Dard

Publié le 13/10/2018

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SAN ANTONIO, pseudonyme de Frédéric Dard (né en

 

1921). Romancier, scénariste et cinéaste, né à Jallieu (Isère). Fils d’un petit entrepreneur, Frédéric Dard débute modestement dans le journalisme à Lyon par l’intermédiaire de Marcel Grancher. Pendant la guerre, il entre en contact avec les grands journalistes parisiens repliés sur Lyon, mais les années d’après la Libération sont difficiles. Il monte à Paris, où il produit des livres alimentaires : ainsi naît le premier « San Antonio » (Réglez-lui son compte, 1949), roman policier d’inspiration anglo-saxonne mais qui ne se vend pas. Le second, en revanche, publié aux éditions « Fleuve noir », est un succès que confirmeront de façon vertigineuse les suivants. A partir de 1954-1955, Frédéric Dard écrit au moins trois ou quatre romans par an. Il signe du pseudonyme de San Antonio, nom du héros de ses récits, des romans dont la vente s’est chiffrée en dizaines de millions d’exemplaires (le Standinge selon Bérurier, 1965; La vieille qui marchait dans la mer, 1988; le Mari de Léon, 1991; etc.). Il réserve son nom véritable à des romans dans l’esprit de la « Série noire », comme Toi le venin (1957) ou le Monte-charge (1961), avant d’évoquer les milieux de la haute politique (Les clés du pouvoir sont dans la boîte à gants, 1981). Frédéric Dard vit actuellement dans sa ferme, près de Fribourg en Suisse.

 

C’est à n’en pas douter le très grand public qui consomme «San Antonio» (120 volumes en 1985), le public qui lit peu et qui précisément puise dans cette « trousse de secours

« sont le commis sai re San Antonio, séducteur et astucieux, et son adjoint Bérurier, burlesque, affreux, sale ma is j amais vraime n t méc hant.

Une o bscénité sans vergogne et une tranquille misogy nie s'y ajoutent à l'app étit petit ­ bourgeois français pour la « bouffe», le vin et un indivi ­ dualisme monstrueusemen t égoïs te.

Cependant, des Je t­ trés comme Cocteau , R ougemon t, des universi taire s comme Robert Escarp it ...

ont voulu voir en San Antonio un continuateur d e Rabelais, un virtuose du langage et de la t rucul enc e littéraire.

Et il est vrai que le verbe, le brassage de mots populaire~.

les calembour s intari ssa­ bles donnent à ce style « en ple ine pâte » une saveur exceptionnelle.

Mais, parado xalement, l'homme F rédé­ ric Dard est peut -être ailleurs : cet affamé de tendresse, ce boulimiqu e de l'écritu re évoque Cé line - qu' il admire- quand il raconte ses flirts avec la mort, quand il décrit les« tartines de merde>> de l'exi s te n ce, qua nd il dit son amer tume deva nt la « connerie univer sell e » ou encore l'horr eu r qu'il vécut lors du rapt de sa fille, au mome nt mêm e où il écri t un roman sur ce sujet (Faut-il tuer les petits garçons qui ont les mains s ur les hanch es?, 1985 ).

L'obsession de la mo rt, la crainte de s fru stra ti ons sentimentales -qui alime nte l'antiféminisme - , le refuge aup rès de l a mè re sont d'ailleurs des éléments tr ès visibles, encor e que trava illés par le comique insistant de la fo rme, dan s la série des San Antonio.

[Voir aussi ARGOT, ROM AN POLICIER].

BIBLIOGRAPH IE Une forme du roman noir au xx• siècle : le plr~n omène San Antoni o, pub !.

par le Centre de sociologie des faits littéra ires, Bordeaux, 1965 (un sém inaire avec des interve ntions de R.

Escarpit, R.

Pomeau et d'autre s universi taires); Louis Bour­ geois, Frédéric Dard, la Manufacture, 1985; J.

Duri cux, F .

Dard, dit San Antonio, Pari s, Rena udo t, 1990 .

ADAPTATIONS Q uelques «San Antonio», que F.

Dard trouve m auvais, ont é té adaptés pour l'éc ran, mais aussi : Les salauds vont en etifer (R.

Hosse i n, 1955); Toi, le venin (R .

H ossein, 1959); le Mo/Ife­ charge (M.

Bluwal, 1961); Y a-t -il w1 Fra nçais dans la salle? (J.- P.

Mock y, 1982).. »

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