Tchekhov
Publié le 08/04/2013
Extrait du document
Parmi les récits et contes écrits par Tchekhov, citons La Dame au petit chien, La Mort d'un fonctionnaire, La Salle n° 6, Le Moine noir, Les Groseilles à maquereaux et Ma Vie, qui n'est pas le récit de son existence, contrairement à ce que laisse entendre le titre. La première pièce de Tchekhov à avoir été jouée en France fut Oncle Vania, en 1921, c'est-à-dire dix-sept ans après la mort de l'auteur; puis ce fut le tour de La Mouette (1922) et des Trois Soeurs (1929).
«
personnage de !'écrivain comique et
superficiel pour révéler son pessi
misme.
Désormais,
on venait lui
demander des nouvelles et des
hommes de lettres s 'inté
ressaient à lui.
Encou
ragé, Tchekhov fit alors
publier différents textes
parus dans les journaux :
il y
eut d'abord les
Contes de Melpomène
(1884), publiés à compte
d'auteur, puis les
Contes
bariolés (1886), signés
pour la première fois de
son vrai nom.
Cet ou
vrage consacra son talent
littéraire
et l'incita à dé
laisser un peu
la médecine pour la
littérature.
Surtout
qu'il avait parmi
ses amis l 'écrivain Grigorovitch
et
Souvorine, le directeur du plus grand
quotidien russe de l'époque, le
Temps
nouveau.
Tchekhov avait conscience
d'avoir écrit jusque-là des textes qui
avaient été peu pris au sérieux -on
lui avait souvent conseillé
« de ne pas
échanger un métier véritable contre
des gribouillages
» -et qu'il avait
fini par considérer lui-même
« avec
dédain».
Accaparé par ses charges
médicales, il avait couru deux lièvres
à la fois, il voulait maintenant consa
crer plus de temps à la littérature.
Pour cela, il était prêt « à avoir faim ».
« Tout mon espoir est dans l'avenir.
Je n
'ai que vingt-six ans.
Peut-être
arriverai-je à faire
quelque chose,
quoique le temps passe vite.
»
La maison-musée d' Anton Tchekhov au village
de Melikhovo, près de Moscou, où !'écrivain
s'installa
au début des années 1890
Des contes au théâtre
D
urant l'hiver 1887-1888, le
directeur
d'un journal lui ayant
demandé« quelque chose», il s'at
taqua à ce qui fut son premier
véritable succès littéraire, La Steppe
(1887), une sorte de conte épique
racontant la steppe, vue par un enfant
NOTES DE L'ÉDITEUR
« Si, comme il arrive pour les grands
médecins découvreurs, on voulait honorer
Tchekhov en baptisant d'après lui la
maladie qu'il a le mieux étudiée,
je crois
qu'il faudrait donner son nom à l'usure
de l'âme par la vie.
»
R.
Kanters, Spectacles, n° 1, 1961.
« Aucune vérité, aucune des doctrines
qui, au long des siècles, ont assuré de leur
garantie l'inquiétude humaine,
n'a de prise
sur lui.
Sa vision du monde est grise,
tamisée par le scepticisme, baignée
d'irrémédiable mais comme infiltrée
d'une lueur sous-marine indéfinissable ...
Libération ou dénuement
? » Q.
Ritzen,
Anton Tchekhov, Éditions Universitaires,
1961.
1 portrait de Tchekhov par 1.
E.
Braz (1898).
galerie Tretiakov, Moscou /Novosti 2, 3, 4 Novosti
de neuf ans.
La réussite fut totale,
du moins lors des premières repré
sentations, alors que l'année suivante
(1888), sa première pièce
(lvanov)
fut un échec.
On attendait de lui une
pièce comique, il avait écrit l'histoire
d'une déchéance humaine, qui heurta
le
conformisme du public russe
d'alors.
S'éloignant du moralisme
de Tolstoï et de toute doctrine,
Tchekhov se dirigeait inexorable
ment vers le scepticisme, le détache
ment
et la désespérance, même s'il
continuait à ausculter la société
russe.
Dans
L' Île Sakhaline (1891),
fruit
d'un voyage effectué en Sibérie,
il donna un document pathétique sur
le
bagne, qui eut notamment pour
effet d'améliorer quelque peu le sort
des condamnés.
Désormais installé
à
la campagne, pas très loin de
Moscou, Tchekhov se mit à travailler
plus sereinement, donnant réguliè
rement des récits aux plus grands
journaux et magazines de Saint
Pétersbourg et de Moscou.
Sa popu
larité ne cessait de croître.
Pourtant,
en 1896, à Saint-Pétersbourg, la pre
mière de La
Mouette fut un échec re
tentissant.
Après avoir construit une
école à ses frais et publié Oncle
Vania et La Cerisaie, confirmations
de ses talents d'auteur dramatique,
Tchekhov se maria avec une comé
dienne,
Olga Knipper.
Mais son œuvre fut in
terrompue
par la mort,
alors qu'il était au faîte
de son
art.
Tchekhov et Tolstoï en 1901
« Tchekhov ne prêche jamais : il ne
propose aucun moyen pour rendre la vie
meilleure, plus digne d'être vécue.
Il n'en
connaît point.
( ...
) Tchekhov avait aussi
ses principes en matière de civisme :
il
haïssait l'obscurantisme de la Russie
tsariste, la lâcheté et l'hypocrisie des
libéraux, le nationalisme et le racisme.
»
1.
Ehrenbourg, préface à La Dame au Petit
Chien et Autres Nouvelles, coll.
10/18, 1965.
TCHEKHOV QI.
»
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