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Eastwood, Clint - réalisateur.

Publié le 19/05/2013

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Eastwood, Clint - réalisateur. 1 PRÉSENTATION Eastwood, Clint (né en 1930), acteur, réalisateur et producteur de cinéma et de télévision américain. Devant et derrière la caméra, Clint Eastwood s'est imposé comme une figure majeure de l'histoire du cinéma américain. Artiste à la fois indépendant et classique (à l'image de certains de ses personnages, marginaux et incorruptibles dans leur défense des valeurs américaines), il développe un propos associant anticonformisme et tradition, humour grinçant et hommage à la bravoure. Au fil d'une évolution marquée par un succès critique et populaire ininterrompu depuis la fin des années 1980, son oeuvre se charge en outre d'une dimension personnelle toujours plus prégnante. 2 L'AVÈNEMENT D'UNE FORTE PERSONNALITÉ 2.1 Les premiers rôles Né à San Francisco (Californie), Clint Eastwood passe une partie de son enfance auprès de sa grand-mère, dans les montagnes, puis sa famille se fixe à Oakland (Californie). Passionné de musique, il joue du piano et de la trompette, et s'intéresse au jazz et à la musique country. Diplômé de mécanique en 1948, il occupe divers emplois avant de décider de devenir comédien tandis qu'il effectue son service militaire. Clint Eastwood obtient son premier rôle dans la Revanche de la créature (Revenge of the Creature, 1955) de Jack Arnold. Il tourne alors régulièrement, de nouveau sous la direction de Jack Arnold, mais également de Arthur Lubin, Jerry Hopper, Charles Haas ou encore Joseph Pevney. Cependant, les rôles se font de plus en plus rares et les deux années qui suivent ne lui offrent que trois longs métrages : Escapade au Japon (Escapade in Japan, 1957) d'Arthur Lubin, C'est la guerre (Lafayette Escadrille, 1958) de William Wellman et Ambush at Cimarron Pass (1958) de Jodie Copeland, son premier western. 2.2 Du cowboy solitaire au flic controversé La carrière de Clint Eastwood est relancée par la télévision, l'acteur obtenant le second rôle des 250 épisodes de la série western Rawhide, grâce à laquelle il se fait connaître entre 1959 et 1966. Le cinéaste italien Sergio Leone l'y remarque et l'engage pour une « trilogie « qui débute avec Pour une poignée de dollars (Per un pugno di dollari, A Fistful of Dollars, 1964) ; Clint Eastwood i...

« effets spéciaux, Firefox, l'arme absolue (Firefox, 1982), qui rencontre un succès international. La même année, Clint Eastwood poursuit son virage amorcé avec Breezy et Bronco Billy en tournant Honkytonk Man (1982), biographie romancée d'un chanteur de musique country ; l’acteur-réalisateur y interprète lui-même plusieurs chansons de la bande originale.

Cette chronique intimiste marque un tournant dans sa carrière, malgré son échec commercial. 3. 2 Une forme classique, un contenu en nuances Ce revers le contraint à revenir au personnage de l'Inspecteur Harry dans le Retour de l'inspecteur Harry (Sudden Impact, 1983) ; cependant, transformant le « superflic » en personnage déglingué, il réussit à subvertir le mythe, auquel il met finalement un terme avec la Relève (The Rookie, 1990), au titre programmatique.

Clint Eastwood réalise ensuite la plupart des films dans lesquels il joue, notamment la Corde raide (Tightrope, 1984), un thriller sulfureux en partie tourné par lui-même mais signé Richard Tuggle.

C'est ensuite un retour au western dans une parabole biblique, Pale Rider, le cavalier solitaire (Pale Rider, 1985), le premier film de l’acteur-réalisateur à être projeté au festival de Cannes.

Puis, il signe un film de guerre très grinçant, le Maître de guerre (Heartbreak Ridge, 1986), dans lequel il tient le rôle d’un sergent chargé de la formation des jeunes recrues d’un régiment de Marines.

Chasseur blanc, cœur noir (White Hunter, Black Heart, 1990) est pour sa part une œuvre désenchantée sur l’art et le cinéma hollywoodien. Bird (1988) relate le parcours fulgurant du musicien de jazz Charlie Parker ; interprété par Forrest Whitaker dans le rôle du trompettiste, le film est récompensé par l’oscar de la meilleure musique.

Clint Eastwood produit également un documentaire sur le jazz, Thelonious Monk: Straight, No Chaser (1990) de Charlotte Zwerin, tandis que Piano Blues (2003), épisode d’une série initiée par Martin Scorsese, illustre sa passion pour la musique et plus particulièrement pour le piano. 3. 3 Un réalisateur respectable Clint Eastwood obtient la consécration critique et populaire avec Impitoyable (Unforgiven, 1992), western dépouillé empreint d’une réflexion sur la violence et la rédemption ; le film obtient quatre oscars (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur montage et meilleur second rôle pour Gene Hackman).

Le réalisateur est désormais une figure essentielle du cinéma américain, dernier héritier d’une tradition classique notamment incarnée par John Ford.

Il poursuit son exploration des genres cinématographiques et sa réflexion sur la société américaine. Un monde parfait (A Perfect World, 1993), dont il partage la vedette avec Kevin Costner, est un road movie insolite sur l'enfance face à la violence, à la fois tendre et tragique.

Puis Sur la route de Madison (The Bridges of Madison County, 1995), poignant et subtil mélodrame dans lequel Meryl Streep lui donne la réplique, est une histoire d’amour pudique et intimiste.

Le thriller politique les Pleins Pouvoirs (Absolute Power, 1997) évoque les dérives du pouvoir et témoigne de sa méfiance envers les institutions.

Il réalise ensuite, sans y apparaître, l’élégant et énigmatique Minuit dans le jardin du bien et du mal (Midnight in the Garden of Good and Evil, 1997), dans lequel il souligne et dénonce la force des préjugés (ici à l’encontre de l’homosexualité) et montre sa défiance à l’égard de l’opinion de masse.

De même, Jugé coupable (True Crime, 1999), qu’il tourne à Oakland (la ville de son adolescence), constitue-t-il un vibrant plaidoyer contre la peine de mort. Space Cowboys (2000) inaugure une réflexion lucide et sans faux-fuyants sur le vieillissement : à la fois tendre et ironique, comique et nostalgique, ce film d’aventures surprenant et audacieux met en scène quatre retraités de l’US Air Force (Clint Eastwood, Tommy Lee Jones, Donald Sutherland et James Garner) reprenant du service pour aller réparer un vieux satellite russe à la dérive dans l’espace et réaliser par la même occasion leur rêve de jeunesse.

Dans Créance de sang (Blood Work, 2002), adapté du roman éponyme de Michael Connelly, Clint Eastwood interprète un agent du FBI de retour aux affaires après avoir été contraint à la retraite à la suite d’une crise cardiaque.

Million Dollar Baby (2004), récompensé par quatre oscars (dont celui du meilleur film), est construit selon un schéma classique d’opposition initiale entre expérience et innocence, finalement transformée en un apprentissage initiatique commun. Le diptyque Mémoires de nos pères (Flags of Our Fathers, 2006) et Lettres d’Iwo Jima (Letters From Iwo-Jima, 2006) interpelle par sa forme ambitieuse (deux points de vue différents d’un même évènement), qui permet au réalisateur d’apporter un éclairage historique inédit sur une bataille décisive de la guerre du Pacifique et de questionner l’arbitraire de la guerre, de part et d’autre d’un rideau idéologique et politique.

Au-delà d’une célébration patriotique du courage, Clint Eastwood interroge dans ces deux films « jumeaux » le travail de la mémoire, notamment dans la construction des valeurs héroïques.

Le premier volet remet par ailleurs en perspective « réelle » le statut d’une image — fabriquée — devenue icône, celle de soldats hissant en février 1945 le drapeau américain au sommet du mont Suribachi sur l’île japonaise d’Iwo Jima. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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