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Les bandes originales d'Ornette Coleman

Publié le 30/05/2022

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« La musique d'Ornette Coleman dans les bandes-originales de trois longs-métrages Il est des musiques qui sont ''autosuffisantes''.

Par autosuffisante, j'entends que leur présence et leur singularité peuvent être si fortes qu'iel serait impossible de les arracher à leur nature première, en les mélangeants par exemple avec un autre médium artistique comme un film ou une performance, en les transformant en une bande-son servant un autre propos que celui contenu dans leur essence.

La musique du saxophoniste de free jazz Ornette Coleman est très puissante, très singulière et se rattache à priori aisément à cette autosuffisance.

On trouve pourtant, dans sa discographie 3 bandes originales de longs métrages ! Se posent alors les questions suivantes : Comment est-ce possible de mettre au service d'une fiction une musique contenant déjà autant d'histoire, de processus narratifs, et où les musicien·nes prennent déjà tant de place ? Comment les créations d'Ornette Coleman peuvent-elles ne pas prendre le dessus sur une image ? Les trois films que nous allons étudier sont à chaque fois pensés avant la création musicale, ce qui force la musique et lae musicien·ne à rentrer dans un cadre préexistant.

Nous allons donc voir si iels peuvent garder leurs singularités dans un mariage parfait entre les deux médiums, ou s'il y a conflit. Avant de parler de ces longs métrages, présentons l'artiste et sa musique à travers un de ses albums emblématiques : ''Free Jazz : a collective improvisation'' sorti en 1961.

Une masse sonore géante infinie, créée par le double quartet, d'où s'extraient chacun leur tour les 8 musiciens pour des prises de parole individuelle au devant du groupe.

Cela créé deux plans sonores, deux actions simultanées : une trame de fond et un·e personnage principal·e humain·e, organique, qui va au devant de la scène.

Chaque passage soliste est un tableau avec un certaine ambiance, introduite via une courte transition entre les différents tableaux.

C'est donc déjà une narration, avec un décors, des personnages et un déroulé ! Un deuxième facteur qui empêcherai la composition d'une musique de film : les valeurs personnelles d'Ornette Coleman.

De part son histoire et ses revendications, il ne se plie pas aux normes.

Il s'accapare de tout ce qu'il touche et prends le dessus, il n'a pas sa place dans une musique qui contient des aspects fonctionnels.

Il dit lui même dans une interview par Jacques Derrida en 1997 : ''lae musicien·ne de jazz est probablement lae seul·e pour qui lae compositeur·ice n'est pas très intéressant·e, dans le sens où iel préfère détruire ce qui est dit ou créé''. »

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