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Les Enfants du Paradis: Je suis comme je suis. J’aime plaire à qui me plaît. Arletty

Publié le 19/03/2020

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arletty

«Il s’agissait d’un fait-divers, extrêmement curieux, survenu dans la vie du mime Deburau. Un jour que, parvenu au faîte de la gloire, il se promenait, une maîtresse à son bras, sur le fameux boulevard du crime, un poivrot s’était mis à injurier la jeune femme. Il ne la connaissait pas et n’avait aucune raison, sinon l’ivresse, d’agir ainsi.

Deburau voulut éloigner l’importun. Mais avec la tenace obstination des ivrognes, celui-ci s’acharnait à injurier de plus en plus grossièrement l’amie du mime. Devenu soudain furieux, ne se contenant plus, celui-ci avait alors frappé le clochard à l’aide de la canne qu’il tenait à la main. Le coup qu’il lui avait porté à la tête était si violent, que l’homme en était mort.

Je ne sais si la scène est authentique, je !a relate telle que Barrault nous l’a décrite.

L’originalité du fait-divers résidait en ceci: tout Paris s’était précipité aux Assises pour entendre parler Deburau. »

« BAPTISTE. — Mais je vous aime, moi, Garance ! (Il lui prend la main.)

GARANCE. — Je vous en prie, Baptiste, ne soyez pas si grave. Vous me glacez. Faut pas m’en vouloir, mais, enfin, je ne suis pas comme vous rêvez. Faut me comprendre, je suis simple, tellement simple. (Elle se lève et on la suit avec un léger travelling arrière puis latéral jusqu’à la table.) Je suis comme je suis. J’aime plaire à qui me plaît. C’est tout. Quand j’ai envie de dire oui, je ne sais pas dire non. »

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« 202 / JE SUIS • 26 d'elle, sur le lit, mouvement qui traduit, en fait, la volonté de mettre fin à un appel angoissant pour lui.

A la séduction physique de Garance, Baptiste répond en effet par une déclaration amoureuse verbale, tendre et platonique.

C'est alors que Garance, pour éviter tout malentendu, explique à son partenaire qu'elle n'est pas la créature éthérée dont il rêve.

Nulle inhibition ne vient, chez elle, faire obstacle à son désir.

Du moment que celui­ ci s'impose spontanément comme une évidence, il n'y a pas lieu de le refuser.

En toute authenticité, l'amour doit s'exprimer sans détour, avec simplicité: « BAPTISTE.

- Mais je vous aime, moi, Garance! (Il lui prend la main.) GARANCE.

- Je vous en prie, Baptiste, ne soyez pas si grave.

Vous me glacez.

Faut pas m'en vouloir, mais, enfin, je ne suis pas comme vous rêvez.

Faut me comprendre, je suis simple, tellement simple.

(Elle se lève et on la suit avec un léger travelling arrière puis latéral jusqu'à la table.) Je suis comme je suis.

J'aime plaire à qui me plaît.

C'est tout.

Quand j'ai envie de dire oui, je ne sais pas dire non.» Comme Garance éteint la lampe et se tient à contre-jour dans 1~ clarté de la lune, Baptiste, assis sur le lit, se remémore à haute voix les paroles de son père selon lesquelles lui, Baptiste, tombé de la lune, ne peut que rêver d'impossible, en souhaitant que la réalité se conforme à son désir.

li adjure alors Garance d'être ce qu'il veut qu'elle soit: «Oh! Garance, vous ne pouvez pas savoir! Je voudrais tellement que vous m'aimiez comme je vous aime.» La séquence se termine sur la fuite précipitée de Baptiste et sur une certaine déception de Garance.

C'est Frédérick qui, sortant du spectacle (Othello, de Shakespeare), occu­ pera victorieusement la place laissée vacante par Baptiste.

► Baptiste et Frédérick (incarné par Pierre Brasseur) convoitent la même femme et, ce faisant, entrent en rivà­ lité.

Tous deux s'opposent par le caractère, le comporte­ ment, la fonction qui leur est dévolue.

Ainsi, Frédérick. »

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